L’utilisation de ronds de texture pour illustrer un livre tactile

L’utilisation de ronds de texture pour illustrer un livre tactile

Question de recherche

Peut-on utiliser des ronds de texture pour illustrer un livre pour enfant ? Dans cette étude, nous avons observé la reconnaissance d’images en rond de texture dans un livre tactile. Nous faisons l’hypothèse que ces images seront bien reconnues par des enfants non-voyants et malvoyants. 

Participants

Sept enfants de 6 à 10 ans avec une déficience visuelle dont une fille et un garçon malvoyants et deux filles et trois garçons non-voyants ont participé à notre étude. Les enfants étaient en binômes, dont deux binômes avec un enfant malvoyant et un enfant non-voyant, un binôme avec deux enfants non-voyants et un enfant seul car son binôme a arrêté la séance en cours. Ces binômes étaient composés d’enfants qui ont l’habitude de travailler ensemble car déjà ensemble lors des séances avec leur enseignant spécialisé ou auxiliaire de vie journalière. 

Matériel Nous avons mené les séances de lecture avec le livre

Le petit Chaperon rouge édité par « Les Doigts Qui Rêvent ». Ce livre est une adaptation directe de l’œuvre de Warja Lavater qui utilise des ronds de couleurs pour illustrer l’histoire. Dans l’adaptation tactile proposée par « Les Doigts Qui Rêvent », des ronds de texture avec les mêmes couleurs que dans l’œuvre de Lavater sont utilisés. Ce livre a donc été adapté pour les enfants avec une déficience visuelle en rajoutant des textures tout en gardant les mêmes caractéristiques visuelles (les couleurs) que la version originale. Le livre propose une légende au début de l’histoire pour présenter tous les  personnages. Les personnages sont représentés par des ronds de texture. Pour représenter la maison et la forêt, la technique du gaufrage a été utilisée. Cette technique consiste à mouler différentes formes dans la feuille papier. Ces formes sont alors surélevées sur le papier. La maison est représentée par un rectangle et la forêt par des ronds. Le dernier objet présent dans l’histoire est le lit. Il est représenté en forme de U avec du papier cartonné (Figure 31). Figure 31 : Légende du l’adaptation du Petit Chaperon Rouge de Warja Lavater par la maison d’édition « Les Doigts Qui Rêvent » L’œuvre de Lavater ne contient pas de texte mais est basée sur la version du conte Le Petit Chaperon Rouge des frères Grimm. Nous avons donc récupéré le texte du conte et fait la correspondance entre les images et les paragraphes du texte (le découpage texte-images est présenté en Annexe).

Procédure

Les séances de lecture se déroulaient en deux temps. Tout d’abord une phase de lecture conjointe avec l’adulte et le binôme d’enfants : l’adulte racontait le conte et posait des questions aux enfants par rapport aux images. Cette phase était directement suivie d’une phase d’entretien entre l’expérimentatrice et chaque enfant individuellement lors de laquelle les enfants devaient rappeler et désigner les personnages de l’histoire avec support du livre. Les séances ont été menées dans deux centres ressource pour la déficience visuelle. Ces centres proposaient déjà des lectures conjointes aux enfants. Nous avons proposé aux enseignants spécialisés et auxiliaires de vie journalière de faire des lectures conjointes dans les mêmes conditions (dans la mesure du possible) tout en utilisant l’adaptation tactile du livre Le petit Chaperon Rouge. Les lectures conjointes se sont déroulées par binôme comme c’est le cas habituellement dans ces centres. Les deux premières lectures ont été réalisées par un enseignant spécialisé, les deux suivantes par l’expérimentatrice reprenant les mêmes questions et explications que l’enseignant spécialisé. Pour l’une des lectures, l’enseignant spécialisé était absent le jour des observations. Pour la dernière lecture, l’un des enfants était trop dissipé et fatigué. Il n’a pas pu participer à la lecture et l’auxiliaire de vie journalière a dû s’isoler dans une autre pièce pour rester avec lui. L’enfant du binôme étant resté est donc le seul à avoir participé à la séance de lecture. Durant la lecture conjointe, l’enseignant spécialisé ou l’expérimentatrice racontait la partie de l’histoire correspondant à la page puis discutait des images de cette page avec les enfants. Pour les images qui présentaient une difficulté (e.g. changement de forme ou de taille) l’enseignant ou l’expérimentatrice guidait les enfants pour comprendre l’image si nécessaire. Cette phase était suivie d’une phase d’entretien durant laquelle les enfants étaient interrogés de façon individuelle par l’expérimentatrice. Elle demandait aux enfant de reprendre chaque page du livre une à une et de raconter ce qui se passait dans la scène illustrée. Un guidage  pouvait être proposé pour aider l’enfant à raconter l’histoire : avec des questions de type « Où sont les personnages ? », « Que font les personnages ? ».

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Analyse des données

Les séances de lectures conjointes et les entretiens avec les enfants ont été filmés en cadrant la caméra sur le livre et les doigts des enfants. Ces séances ont ensuite été transcrites par une personne extérieure à l’étude Les données ont également été analysées de manière quantitative. Pour les lectures conjointes et les entretiens, la personne ayant réalisé les retranscriptions a également relevé sur les vidéos et pour chaque page si l’enfant a reconnu les personnages. On considère que l’enfant a reconnu le personnage lorsqu’il mentionne son nom pendant qu’il le touche (e.g. « Ça c’est le loup », « Ici il y a le Petit Chaperon Rouge »).

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