L’urbanisation de la ville les facteurs d’urbanisation
Le processus migratoire
Le processus migratoire fait allusion aux déplacements de populations des autres localités du pays en direction de Touba. Cette migration se caractérise en effet par ses diverses orientations.
la migration externe
La migration externe part de l’extérieur et est en rapport avec l’environnement externe défavorable pour les populations qui sont contraints de partir pour la plupart.
les facteurs naturels
Le processus de migration externe est lié dans une certaine mesure aux déterminants naturels. En effet, la baisse de la pluviométrie entre 1961 et 1990 dans le bassin arachidier de même que dans la zone sylvo pastorale est remarquable. Ce déficit s’était traduit par une baisse de la moyenne pluviométrique de 20 à 25% de même que la diminution des périodes humides que ne duraient plus de 60 jours (CSE 2005)56. Ainsi, les pluies sont devenues de plus en plus caractérisées par leur faiblesse entre 1931 et 1990 (948,1mm) contre (554,1mm) en 1990. Parallèlement, le résultat de la comparaison entre les périodes (1931 -1960) et (1961-1990) montre l’existence d’une anomalie qui se traduit par une déficience pluviométrique appelée sécheresse avec une moyenne de 200 à 300mm. Cette variabilité de l’apport pluviométrique a eu pour conséquences des effets néfastes sur l’agriculture au Sénégal (M. Roux et P. Sagna, 2000)57 A Diourbel, à Fatick, à Kaolack et à Louga, cette baisse pluviométrique s’est traduite par une réduction des rendements. Par exemple, l ‘évolution de la production de manioc entre 1960 et 1995 est maquée par une avancée significative. Entre 1960 et 1968, un pic de la production de 18.000 tonnes est observé, mais à partir de 1968, la production du manioc va se caractériser par une baisse substantielle pour devenir moins importante. Sur ce, il n’y avait plus de statistiques sur cette production58. Une baisse entre 1966 et 1973 de la production arachidière qui passe de 131.000 tonnes à 74.400 tonnes est également notée. 56 « CSE 2005 (op.cit) » 57 « M. Roux et P. Sagna (op.cit) » 58 (Drylands Recherach 2000).
le processus migratoire l’urbanisation de la ville les facteurs d’urbanisation
Le déficit pluviométrique touche tous les secteurs d’activités au Sénégal en général et le milieu rural en particulier. Les ruraux de la région du bassin arachidier et de la zone sylvo pastorales devant l’incapacité de subvenir considérablement à leur besoin suite aux réductions des rendements, de la baisse des prix qui en découlent et de la réticence du pouvoir public en termes de soutien sont contraints de quitter leurs habitations en direction d’autres localités plus prometteuses.
le processus de migration
Durant la colonisation, la métropole dakaroise a été longtemps favorisée au détriment du reste du pays. Compte tenu de la ruralité plus importante sur le territoire sénégalais, des infrastructures sont mises au point dans certaines régions de l’intérieur. En effet, avec la construction de chemins de fer qui traverse le bassin arachidier, ces régions deviennent des pôles relais incontournables entre Dakar et le reste du pays. Avec la construction des premières routes nationales mais avec l’aménagement d’une ligne ferroviaire entre Dakar et Kidira (Thiam 2008),59 la région de Diourbel du fait de sa position géographique a bénéficié d’infrastructures pour s’individualiser et améliorer son peuplement. Cela a favorisé l’exode intra-rural des populations des autres régions du pays envers Diourbel et plus précisément à Touba, une ville religieuse à 48km du chef-lieu de la région. Cette migration a continué et s’est nettement multipliée pendant les périodes de sécheresse des années 1970. En effet selon V. Monteil la population de la métropole était de 2670 habitants en 1960 et celle-ci allait être évaluée à 3.594 en 1971, à 29.634 en 1976, à 51.682 en 1982 à 104.502 en 198860.