L’osteomyelite chronique hematogene

L’ostéomyélite chronique est définie par la colonisation bactérienne du tissu osseux sur une période de plus de 6 semaines. Plusieurs mécanismes sont retrouvés mais le plus fréquent chez l’enfant est la contamination par voie hématogène. Le diagnostic est surtout clinique, confirmé par la radiologie et l’examen bactériologique. La prise en charge repose essentiellement sur un curetage osseux suivi d’une antibiothérapie ciblée et prolongée.

RAPPEL NOSOGRAPHIQUE

Le tissu osseux

L’os est un tissu conjonctif très différencié, rigide et dur. Son tissu forme les pièces osseuses du squelette et assure un rôle important dans la régulation du métabolisme phospho- calcique. Il a comme fonction de servir de support mécanique, de permettre la locomotion, de fournir une protection et de constituer un réservoir métabolique pour les sels minéraux. A noter que l’hématopoïèse se produit dans les cavités médullaires de certains os.

Histologie de l’os 

Classification et structure des os
Elle se fait selon leur forme. On trouve donc les os longs, les os courts, les os plats et les os irréguliers.

Os long
A quelques exceptions, les os longs ont tous la même structure. Plus longs que larges, ils comprennent un corps et deux extrémités. On peut citer les os des membres sauf ceux des chevilles et poignets. La diaphyse, ou corps osseux, est de forme tubulaire et constitue l’axe longitudinal de l’os. C’est un cylindre d’os compact assez épais qui renferme un canal médullaire central. Ce canal appelé cavité médullaire contient la moelle jaune chez les adultes et est essentiellement composée de lipides.

Les épiphyses, extrémités de l’os, sont constituées à l’extérieur d’une fine couche d’os compact et à l’intérieur d’os spongieux. Au niveau de la jonction épiphyse/diaphyse se trouve la ligne épiphysaire qui est le reliquat du cartilage épiphysaire (disque de cartilage hyalin où s’effectue la croissance de l’os pendant l’enfance). Cette région de jonction est également appelée métaphyse.

En dehors de l’articulation, l’os est recouvert d’une membrane double : le périoste. Il s’agit d’une gaine conjonctive avec une couche externe fibreuse, dense et une couche interne conjonctive lâche bien vascularisée contenant des cellules bordantes à la surface osseuse. Les vaisseaux pénètrent l’os de la diaphyse par des foramen nourriciers (ou trous vasculaires). Le périoste se fixe à l’os par l’intermédiaire de touffes de fibres de collagènes appelées fibres de Sharpey qui s’étendent de la couche fibreuse jusqu’à l’intérieur de la matrice osseuse. A noter que le périoste est une zone d’ancrage pour les ligaments et les tendons. L’endoste, formé de tissu conjonctif contenant des ostéoclastes et ostéoblastes , recouvre la surface interne de l’os. Il tapisse les travées osseuses de l’os spongieux ainsi que les canaux qui traversent l’os compact.

Os court et os plat
Les os courts sont plus ou moins cubiques, comme les os du poignet ou de la cheville. Les os plats sont minces, aplatis et souvent légèrement courbés, comme le sternum, omoplates, côtes et os du crâne. Ces 2 types d’os possèdent 2 assises de tissu osseux compact lamellaire : la table externe et la table interne, qui sont revêtues de périoste et entre lesquelles est disposé du tissu osseux spongieux : le diploë, qui est tapissé d’endoste. Ils contiennent de la moelle médullaire sans canal médullaire.

Os irréguliers
De formes compliquées, ils ne rentrent dans aucune des précédentes catégories. Pour exemple, on peut citer les vertèbres et les os iliaques. Ils sont formés d’os spongieux et sont recouverts d’une mince couche d’os compact.

Le tissu hématopoïétique dans l’os

Les cavités à moelle rouge sont au niveau de l’os spongieux des os longs, ainsi que du diploë des os plats. Chez le nouveau-né, la moelle rouge occupe le canal médullaire de la diaphyse et toutes les cavités de l’os spongieux. Chez les adultes, la plupart des os longs possèdent un canal médullaire rempli de moelle jaune et il subsiste peu de moelle rouge dans les cavités de l’os spongieux. C’est pourquoi chez l’adulte, parmi les os longs, seules les têtes fémorales et humérales produisent des cellules sanguines. La moelle rouge, située dans le diploë des os plats comme le sternum ou des os irréguliers comme le bassin, présente une plus forte activité hématopoïétique.

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Les constituants de l’os

L’os est un tissu conjonctif très différencié, rigide et dur, constitué de cellules (ostéoblastes, ostéocytes, ostéoclastes notamment) au sein d’une matrice organique et minérale.

La matrice extracellulaire osseuse 

La matrice extracellulaire osseuse, également appelée ostéoïde, est formée de fibres de collagènes, réparties dans un gel de glycosaminoglycanes ; sur cet ensemble se fixent des sels de minéraux formant ainsi une structure dure et rigide. Elle est constituée d’une phase organique et d’une phase minérale.

○ la phase organique
Elle représente environ 30% de la matrice et comprend des protéines fibreuses essentiellement de type collagène (majoritairement de type I, mais aussi IV…), de protéines globulaires (ostéonectine, ostéocalcine, sialoprotéine osseuse, thrombospondine…) et une substance fondamentale (composée de protéoglycanes et de glycoprotéines). Toutes ces substances organiques sont sécrétées par les ostéoblastes et donnent leur propriété à l’os. Le collagène, surtout, détermine la structure de l’os et lui confère sa flexibilité, sa résistance à la pression, à la torsion et à la tension.

Les protéines globulaires assureraient différents rôles :

– l’ostéonectine jouerait un rôle dans la minéralisation grâce à son affinité de liaison avec le calcium et le collagène I, et assurerait une adhésion de l’ostéoclaste à la matrice.
– l’ostéocalcine, liée aux cristaux d’hydroxyapatite, participe également à la minéralisation osseuse.
– l’ostéopontine qui est la BSP 1 de la famille des BSP = bone sialo protein est une molécule d’adhésion de type fibronectine, reliant l’hydroxyapatite aux cellules osseuses.
– la thrombospondine participe également à la liaison des cellules osseuses à la matrice par l’intermédiaire d’un récepteur de type intégrine.

La composition de cette matrice organique est sans doute plus complexe encore avec la probable présence de facteur de régulation du remodelage osseux.

○ la phase minérale
Les deux autres tiers de l’ostéoïde sont de composition minérale. Cette phase minérale est essentiellement constituée de cristaux d’hydroxyapatite (appelé apatite hydratée ou phosphate de calcium cristallisé : Ca10(PO4)6(OH)2 ) et de carbonate de calcium. Les cristaux très allongés mesurant 5-10 nm de long, 3-5 nm de large et 1,5-3,5 nm d’épaisseur sont étroitement liés à la matrice conjonctive et possèdent une zone périphérique dans laquelle les ions phosphate et calcium sont disposés en couches hydratées lâches afin de pouvoir se détacher facilement.

L’os contient 98% du calcium de l’organisme et constitue donc son réservoir, d’où l’importance de la régulation calcique à ce niveau. L’os contient aussi du magnésium, sodium, potassium en très faible quantité, mais également des polluants (type métaux lourds, radioactifs…) auxquels un individu aura été exposé au cours de sa vie .

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I- RAPPEL NOSOGRAPHIQUE
1- Le tissu osseux
1-1.Histologie de l’os
1-2.Physiopathologie de l’infection osseuse
II- DIAGNOSTIC
1- Clinique
2- Biologie
3- Imagerie
3-1.La radiographie standard
3-2 L’échographie
3-3 L’examen tomodensitométrique
3-4 L’imagerie à résonance magnétique
3-5 La scintigraphie osseuse
3-6 La TEP: Tomographie par émission de position
III- TRAITEMENT
1- Mesures générales
2- Traitement médicamenteux antibiotique
2-1 Traitement antibiotique local
2-2 Traitement antibiotique général
3- Traitement chirurgical
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
II–1-PATIENTS ET METHODES
II-1-1- Méthodologie
II-2-RESULTATS
II-2-1- L’incidence de l’ostéomyélite chronique
II-2-2- Ostéomyélite chronique et ostéomyélite aigue
II-2-3- Répartition selon l’âge
II-2-4- Répartition selon le sexe
II-2-5- Les patients drépanocytaires
II-2-6- Répartition selon le membre atteint
II-2-7- Répartition au niveau du membre pelvien
II-2-8- Répartition au niveau du membre scapulaire
II-2-9- Les symptomatologies constatées
II-2-10- Délai entre le début des signes et le diagnostic
II-2-11-Les lésions radiologiques d’ostéomyélite
II-2-12- Le profil bactériologique
II-2-13- Le traitement institué
II-2-14- Le résultat thérapeutique
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES-DISCUSSION et SUGGESTIONS
III-Commentaires et discussions
III-1- Epidémiologie
III-2- Etiopathogénie
III-3- Les germes en cause
III-4- Bactériologie et ostéomyélite chronique
III-5- Symptomatologie de l’ostéomyélite chronique
III-6- L’imagerie
III-7-Traitement
IV-Suggestions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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