L’ONG MATE et ses missions

Madagascar est classé parmi les hotspots où les taux d’endémicité en biodiversité floristique et faunistique sont les plus élevés : 85% de la flore, 39% des oiseaux, 91% des reptiles, 99% des amphibiens et 100% des lémuriens (Madagascar Action Plan, 2006) [22]. Malheureusement, les ressources forestières sont en forte régression depuis plusieurs décennies. Madagascar est en train de passer d’une « île verte » à « l’île rouge » à cause de la déforestation qui se répercute sur les sols.

Certes, les forêts ont été longtemps perçues comme des « mines d’or vert » inépuisable (FLEURY, 2000) [15]. En plus de leur fonction écologique, elles sont sources de matières premières, dont le bois qui, après le minerai de fer, le charbon et le pétrole, est une des principales ressources naturelles du monde. C’est la seule qui soit renouvelable et même dont la production peut être accrue grâce à la technique moderne. Le bois est plus ou moins utilisé dans chaque domaine de la vie (MADAS, 1975) [21].

L’ONG L’HOMME ET L’ENVIRONNEMENT et ses missions

L’Organisation Non Gouvernementale « L’HOMME ET LENVIRONNEMENT » ou « Man And The Environment » (ONG MATE) est une organisation œuvrant dans le développement durable et la préservation de la biodiversité. Elle a été créée en 1993 en s’implantant à Madagascar. Elle s’est impliquée dans la gestion contractuelle de forêts en appliquant la gestion participative de la population locale. L’ONG gère actuellement cinq sites : Vohimana, Vohibola, Ambato et Ambohidravy, Fohisokina, Tsianinkira.

L’ONG ne se contente pas seulement de conserver la forêt et de préserver des espèces menacées, mais elle soutient aussi les activités agricoles, l’accès à la santé et à l’éducation. Son objectif est le développement de la communauté locale.

La description de la zone d’étude

La localisation

Le site de Vohimana se situe dans le District de Moramanga de la Région AlaotraMangoro, à 148 km sur la RN2, à l’Est d’Antananarivo. Il se trouve entre les latitudes Sud 18°54’ – 18°56’ et les longitudes Est 48°28’ – 48°31’. Il est à cheval sur 2 Fokontany : Anevoka (Commune d’Andasibe) et Fanovana (Commune d’Ambatovola). Il est limité au Sud par les villages d’Ambatosenegaly, d’Amalonabe, d’Ambavaniasy et de Vohibe ; au Nord par ceux d’Antetezampotsy et d’Antetezamangarakaraly ; à l’Est par ceux de Sandrasoa, de Sandranady et de Fanovana ; à l’Ouest par ceux d’Anala et d’Anevoka. La zone se trouve au milieu de deux réserves naturelles constituant le PNAM : le Parc National de Mantadia au Nord et la Réserve Spéciale pour Indri d’Analamazaotra à l’Ouest. En fait, la réserve forestière de Vohimana appartient au corridor liant ces aires protégées, dont le corridor Zahamena-Ankaniheny

Milieu biotique

Végétation et flore
Le site de Vohimana s’étend sur une superficie de 1635 ha, dont 765 ha couverts de forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude. Le reste porte des forêts secondaires ou savoka, des zones d’exploitations permanentes (des cultures pluviales, notamment le riz, le manioc, le maïs), des zones d’exploitation sélective du bois et des zones d’habitations.

La réserve de Vohimana renferme une immense richesse floristique : 545 espèces réparties en 267 genres et 99 familles, dont les plus représentées sont : ORCHIDACEAE (79 espèces), RUBIACEAE (33 espèces), ASTERACEAE (30 espèces).

La végétation dans la Réserve de Vohimana est définie comme:
● « flore du vent » (PERRIER DE LA BATHIE, 1921) [31],
● « zone éco-floristique orientale intermédiaire entre la zone éco-floristique orientale de basse altitude (0 à 800 m) appartenant à la série à Anthostema et à MYRISTICACEAE, et la zone éco-floristique de moyenne altitude (800 à 1800 m) de la série à Weinmannia et à Tambourissa (FARAMALALA et RAJERIARISON, 1999) [14].

Les différentes formations végétales rencontrées dans la forêt de Vohimana sont :

➤ « Les formations primaires pluristratifiées dont les espèces les plus caractéristiques sont Uapacadensifolia, Uapacathouarsii, Protorhusditimena, Eugenia sp., Tambourissasp., Weinmanniasp., Pandanus sp. ;
➤ Les formations secondaires couvrant la majeure partie de la région dont :
– des forêts secondaires formées après le prélèvement de bois ou après le passage de feu ;
– des savoka, formations arborescentes ou arbustives issues de la régénération des formations végétales après culture sur brûlis ou tavy. Différents types de savoka ont été identifiés selon l’espèce dominante : savoka à Psiadiaaltissima, savokaàHarungamadagascariensis, savokaà Croton mongue, savoka à Tremaorientalis (RAHAJANIRINA et al., 2002) [35];
– des reboisements d’Eucalyptus robusta.

Il existe aussi des espèces rares dans les forêts de Vohimana, telles que Drosera madagascariensis, Phyllarthronmultiarticulatum, Dalbergia baronii, Dalbergia chaperlii,Canariummadagascariense, Scolopiamadagascariensis, Cinnamosmamadagascariensis (RAHAJANIRINA et al., 2002) .

Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE
CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE L’ETUDE
1.1. L’ONG MATE et ses missions
1.2. La description de la zone d’étude
1.2.1. La localisation
1.2.2. Le milieu physique
1.2.3. Le milieu biotique
1.2.4. Le milieu humain
CHAPITRE 2 : LA METHODOLOGIE D’ETUDE
2.1. Choix du site et de la plante
2.1.1. Le choix du site
2.1.2. La description de l’Eucalyptus robusta
2.2. Objectifs et méthodologie
2.2.1. Objectifs
2.2.2. Méthodologie
PARTIE II : LA FILIERE EUCALYPTUS
CHAPITRE 3 : LA PRODUCTION
3.1. L’état de la plantation d’Eucalyptus
3.1.1. L’état actuel de la ressource
3.2.2. La potentialité de la ressource
3.2. Les acteurs de la filière
3.2.1. Les revendeurs
3.2.2. Les exploitants simples
3.2.3. Les exploitants-revendeurs
3.3. L’état de l’offre
3.3.1. La fonction de production
3.3.2. Le rendement
CHAPITRE 4 : LE CIRCUIT COMMERCIAL
4.1. Le transport
4.2. La commercialisation
4.2.1. La commercialisation du charbon de bois
4.2.2. La commercialisation du bois COS
4.2.3. La commercialisation du bois de chauffe
PARTIE III : LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE LA FILIERE EUCALYPTUS A VOHIMANA
CHAPITRE 5 : LES IMPACTS DE LA PRODUCTION
5.1. Les impacts positifs de la production
5.2. Les impacts négatifs de la production
CHAPITRE 6 : LES IMPACTS DE LA COMMERCIALISATION
6.1. Les impacts positifs de la commercialisation
6.2. Les impacts négatifs de la commercialisation
CHAPITRE 7 : LES IMPACTS DE L’EXPLOITATION ILLICITE
PARTIE IV : PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE DE LA FILIERE
CHAPITRE 8 : MESURES ENVIRONNEMENTALES
8.1. Pour les impacts majeurs
8.1.1. De la production
8.1.2. De l’exploitation illicite
8.2. Pour les impacts moyens
8.2.1. De la production
8.2.2. De la commercialisation
8.2.3. De l’exploitation illicite
8.3. Pour les impacts mineurs
8.3.1. De la production
8.3.2. De l’exploitation illicite
CHAPITRE 9 : MESURES ECONOMIQUES ET SOCIALES
9.1. Mesures économiques
9.1.1. Pour la production
9.1.2. Pour la commercialisation
9.2. Mesures sociales
9.2.1. Pour la production
9.2.2. Pour la commercialisation
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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