Localisation des industries et facteurs de risques
LES FACTEURS DE LOCALISATION INDUSTRIELLE
Dans cette partie, il s’agit de faire une analyse sur l’influence des différents facteurs potentiels dans le choix de l’implantation des unités industrielles et leurs impacts sur le développement économique et social ; leurs atouts et inconvénients. L’analyse des facteurs de localisation industrielle trouve sa pertinence dans le fait qu’elle permet de déceler les motivations d’une installation optimale d’une entreprise. En d’autres termes cette étude nous permet d’éclairer les circonstances qui ont présidé à la décision d’implantation des établissements industriels, les raisons qui ont motivé le choix de leur localisation et les conditions actuelles de fonctionnement des industries. Ainsi, la disponibilité et la facilité de recrutement de la main-d’œuvre apparait comme un facteur déterminant du choix de la localisation des industries tout comme l’accessibilité et la proximité du marché.
Les facteurs sociaux
Les facteurs humains
Les facteurs humains de la localisation s’entendent de la situation démographique de la région et de ses disponibilités en main-d’œuvre, sur le plan quantitatif que qualitatif. Ces critères ont longtemps joué, conjointement avec le facteur « matières premières », un rôle décisif dans l’acte d’installation industrielle. Aujourd’hui, s’il convient de ne pas en minimiser la portée, il faut aussi les analyser dans un cadre conceptuel ouvert aux phénomènes de polarisation et attribuer à l’élément humain un des plus importants ses dimensions globales qui débordent de la seule population active pour mettre en jeu des structures mentales, des besoins, des prises de conscience et des actions collectives. A elles seule les conditions démographiques sont déjà loin d’être facilement identifiables. Audelà du volume global de la population active et du niveau d’emploi (sous-emploi, plein emploi et suremploi), d’autres facteurs démographiques, irréductibles les uns des autres, mérites également d’être pris en charge : évolution et structure par âge de la population totale, tendance de la fécondité, de la scolarisation, l’attractivité de la commune exprimée par les migrations alternantes et l’immigration, autant d’éléments susceptibles d’influés sur l’implantation des industries. La CA de TSM, avec une population estimée à 60. 969 habitants (DPS, 2012), concentre en son sein une multitude d’entreprises industrielles qui sont inégalement réparties dans l’espace communal et dont la majorité se localise sur la route nationale 1. La proximité entre les usines et les habitations se justifie à travers le graphique ci-dessous qui illustre bien la faiblesse des distances séparant ces deux entités spatiales. Ainsi d’après le graphique 2 (76,5%) des établissements industriels se situent à moins de 500m des habitations contre (4%) seulement des entreprises se trouvant à plus de 4 km. Cela constitue un atout considérable pour les industriels à la recherche d’une main- d’œuvre à bon marché. En outre, cette concentration des industries constitue un apport significatif et vient résorber le problème d‘emploi dans une localité où le taux de chômage est très élevé. Néanmoins, le facteur humain ne détermine pas à elle seule la croissance du secteur secondaire notamment le développement industriel dans la CA de TSM dans la mesure où celle-ci est loin d’être la commune la plus peuplée de la ville de Pikine. Graphique 2 : la distance séparant les industries des lieux d’habitations. Source : Enquête établissements industriels de TSM/ ABDOU N’DIAYE, janvier 2014 Cependant, cette cohabitation industrie et habitat révèle par contre l’énormité des risques et des rejets industriels constatés dans la zone de TSM. En effet, la commune est aujourd’hui le site le plus pollué et le plus exposé aux risques industriels, en considération de la vulnérabilité du milieu naturel et de la concentration élevée d’activités humaines anthropiques.
Les stratégies politiques
Le secteur industriel peut et doit constituer un levier capable de garantir un bien-être économique et social moyennant des stratégies de développement pertinentes. Le diagnostic des différentes politiques du Sénégal montre les facteurs bloquant du secteur industriel. C’est dans cette optique qu’a été mise en place la Politique de Redéploiement industriel (PRI). La volonté de l’Etat et des autorités publiques locales notamment celles de la CA de TSM est de nature à exercer sur l’investissement des effets d’attraction considérables. La politique d’aménagement industriel du territoire a joué un rôle dans la stratégie de « relocalisation » des activités des entreprises. Les incitations à l’implantation doit s’entendre ici de toutes les mesures susceptibles d’infléchir l’activité économique. Il faut donc prendre en considération les dispositifs ayant trait aussi bien au régime général de l’impôt qu’au statut juridique de l’entreprise ou à sa conception économique. Ainsi, sur les plans de la polarisation par les revenus, et par la technique, les taxes payées par les industriels procurent à la municipalité de moins de 500m 500m à 1 km 1 km à 2 km 2 km à 3 km 3 km à 4 km plus de 4 km 76,50% 17,50% 0% 2% 0% 4% 45 TSM d’importantes ressources financières et jouent aussi un rôle moteur à l’émergence de la commune. Par ailleurs à tous les niveaux de décision politique de la CA de TSM, l’attractivité du territoire devient une préoccupation d’ampleur croissante, ce qui correspond à un profond bouleversement de l’optique guidant les choix de politique industrielle. II- Les facteurs économiques 1. Les économies d’agglomération Le développement de districts industriels forts dans la CA de TSM a mis en avant les externalités technologiques. Elles correspondent aux échanges de connaissances entre les entreprises, et aux relations non-économiques de la socialisation. Elles comprennent l’ensemble à des transferts informels de technologies et de savoir-faire venant améliorer l’efficacité des industries de la commune de façon imperceptible par la simple observation des marchés. Ces externalités constituent des économies d’agglomération poussant évidemment les entreprises à se localiser à proximité de leurs concurrents. Dans cette analyse même si l’on constate que les facteurs essentiels de la localisation sont pris en compte (demande, couts…), les industries ont tendance à choisir des localisations qui accueillent déjà une forte densité de firme du même secteur17 . Donc c’est ce qui justifie la concentration des entreprises dans la CA de TSM et cette présence des grandes firmes telles que Nestlé Sénégal (km 10), Wéhbe (km11), Uniplast (km 16), etc. pour ne citer que celles-ci y favorise la croissance de leur productivité. Ainsi le développement de pôles spécialisés autour de l’activité industrielle fait alors de ces localisations des endroits pour conserver un lien étroit avec les avancées des concurrents et bénéficier des biens publics formels et informels générés naturellement par le seul fait de la concentration. Cependant, la proximité de certaines usines dont les produits chimiques sont inconciliables expose les établissements industriels eux-mêmes à de graves risques d’accidents technologiques. En effet, la combinaison de ces produits chimiques dangereux peut provoquer des explosions avec des effets toxiques pour les habitants de la commune.
La proximité du marché
La proximité du marché est un facteur déterminant dans la localisation des industries. Toute production, quelle que soit sa nature ou sa structure doit être ratifiée d’une demande effective ou potentielle. Les coûts de transport, et plus généralement l’ensemble des coûts s’imposant à une relation commerciale, donne aux industries un avantage compétitif sur le marché local. Les industries souhaitent donc d’être proche de la demande finale, si les rendements d’échelles de la production sont constants, elles peuvent le faire en implantant un site de production sur chaque marché significatif, c’est notamment le cas de Philip Moris dont l’unité productrice se trouvant à TSM tandis que la direction commerciale se localise à Ngor. De ce fait, dès lors que ces entreprises bénéficient d’un rendement croissant, elles vont chercher à s’approcher au plus près 17 Voir notamment M. Crozet, T. Mayer, J.-Mucchielli « How Do firms Agglomerat ? A study of FDI in France ». Mimeo, Cahier de la MSE n°2000-50. 46 de la demande. Cet avantage en termes d’attractivité des places centrales est au cœur des analyses du choix de la localisation et l’existence même dans la CA de TSM de forte densité de populations viennent montrer la pertinence. De surcroit, la plupart des industries installées dans cette zone a bénéfice d’une localisation offrant un bon accès aux marchés environnants puis qu’elles sont très proches de la route nationale1. Ceci constitue un atout considérable dans le transport de leurs marchandises vers les marchés de consommations.
L’accessibilité du marché
Le transport est un facteur essentiel de localisation de biens industriels et il doit être considéré comme une partie intégrante du processus de production, car une marchandise est sans utiliser tant qu’elle n’a pas atteint son lieu de consommation. Une localisation optimale permet donc à l’entreprise à minimiser les coûts de transports. En effet, le coût du transport a un impact direct sur la configuration du réseau industriel dans la CA de TSM dans la mesure où l’essentiel de ces industries de la commune se localisent près de la RN1, principale voie de communication de la ville de Dakar.
La localisation et la typologie des établissements industriels
La localisation des industries dans la CA de TSM. Carte n°4 : la localisation des établissements industriels dans la CA de TSM .Dans le graphique 3 nous constatons que la CA de TSM est marquée par la prédominance des industries alimentaires et des entreprises diverses avec les mêmes rations soient (29,4%) du total représenté. Dans cette catégorie nous distinguons la présente d’unités industrielles telles que Nestlé Sénégal (au km 10 route de Rufisque), qui est une grande firme productrice de produits alimentaires, les biscuiteries Wéhbe (au km 11 RN1) et Chips Diégo (au km 10,5 RN1) s’activent dans la production de biscuits, Océan Fish usine de transformation des produits halieutiques située au km 10 et enfin LCS et Agroline ( qui sont des industrie de transformation de tomates se localisant au km 10, etc.). A côté de celles-ci nous pouvons également noter l’existence des entreprises de fabriques papiers avec un pourcentage de 11,8%. Elles sont composées de la Rochette, localisée au km 14, est une usine de confection de produits d’emballage et des papiers et dans une moindre mesure MSP Distingo une entreprise en faillite. En outre, il y a la présence des industries de la chimie et plastiques avec un taux de (17,7%) regroupent entre autres l’usine SENCHIM qui est une entreprise de fabrication de produits phytosanitaires, Atol industrie (au km 15), Sosachim et Uniplast se trouvant au km 16. Enfin, les industries textiles représentent (11,7%) avec principalement la Cotonnière du Cap-Vert (usine de transformation et de coloration de coton), etc. Donc, à travers cette figure, l’on s’aperçoit la diversité des industries présentes dans la CA de TSM. Par conséquent, avec cette variété de produits utilisés par chacun de ces établissements industriels, la population de la commune de TSM est confrontée à de réels risques.
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