L’investissement direct étranger en Algérie
Tendance globale des investissements directs étrangers en Algérie
L’Algérie a entrepris une politique de réformes structurelles, qui a permit le rétablissement des équilibres macro-économiques et la libéralisation de l’économie dans la perspective d’améliorer les performances en termes de croissance du PIB, du développement du secteur privé, et l’accroissement des flux entrants d’IDE. Le livre blanc du gouvernement (2007) stipule que l’objectif à atteindre est de définir une stratégie industrielle qui vise une croissance endogène, c’est-à-dire qui tire sa dynamique de l’intérieur du système industriel national.111 1. Vue d’ensemble : Dès le début des années 90, le Gouvernement algérien a engagé une série de réformes à la fois structurelles et institutionnelles, visant à rétablir et stabiliser les équilibres macroéconomiques et financiers et organiser la libéralisation de l’économie, en commençant par la levée du monopole sur le commerce extérieur. Ces changements ont permis l’émergence et le développement d’un secteur privé, longtemps comprimé ou marginalisé (notamment dans l’agroalimentaire et les services). En revanche, les secteurs manufacturiers et sidérurgiques ont continué à recevoir des subventions importantes dans le cadre d’une politique de restructuration industrielle. Parallèlement, un vaste programme de privatisations a été mis en place, mais le bilan est, à ce jour, encore mitigé : la situation financière des entreprises publiques ainsi que leur taille, l’absence d’une stratégie cohérente, les résistances internes (cadres des entreprises et syndicats) et, enfin, l’absence de visibilité pour les investisseurs ont entraîné de nombreux retards .Les institutions et la qualité des institutions restent au cœur des politiques d’attractivité.la croissance des revenus dans une économie est directement corrélée à la capacité des institutions à instaurer un Etat de droit, à protéger le droit de propriété, à réduire la corruption, à réglementer de manière transparente et efficace les marchés et à assurer la stabilité politique. Concernant le climat des affaires, ces pays ont donc réduit les formalités administratives et ont fortement assoupli les réglementations d’entrée et de sortie du marché à tous les investisseurs étranger, ils ont réduit les rigidités d’embauche et accru la protection des investisseurs. Par exemple les réformes administratives réalisées ont eu pour conséquence de réduire les délais de création d’entreprises (délais d’entrée) et de liquidations (sortie du marché).
Flux et évolution des investissements étrangers directs en Algérie
Flux et stocks d’IDE en forte croissance depuis 1994 Jusqu’à une période récente, l’endettement externe a été la source de financement privilégiée des PVD. Une immense accumulation de dettes s’en suivi, portée, d’une part, par des politiques économiques peu prudentes des économies latino-américaines et, d’autre part, par une crédibilité externe accrue des pays exportateurs de ressources minières à la suite des chocs favorables de la décennie 70 sur les termes de l’échange115 . En Algérie : Deux grandes périodes caractérisent l’évolution des IDE : de 1970 à 1994 d’une part et depuis 1995 d’autre part . La première période (1970-1994) reflète l’importance des IDE dans le secteur des hydrocarbures, suite à la décision prise par l’Algérie en 1971 d’ouvrir cette industrie aux capitaux étrangers ; ceux-ci ont été massivement investis dans le raffinage, l’exploration, la production et le transport du pétrole et du gaz naturel. L’attractivité de ce secteur s’est accrue suite aux chocs et contrechocs pétroliers des années 70 et 80. L’augmentation du prix du pétrole et l’interdiction faite aux grands groupes pétroliers de posséder des champs pétrolifères ont rendu d’autant plus intéressants les investissements dans les infrastructures pétrolières et gazières et permis par la même occasion de pallier le manque de ressources financières nécessaires pour l’entretien et la mise à niveau de celles-ci. Néanmoins, avant 1992, l’Algérie n’autorisait pas les sociétés étrangères à produire directement pour leur propre compte ; elles pouvaient cependant bénéficier de contrats de partage de production ou autres contrats de prestation de service avec la Sonatrach. Cependant, la décennie 80 est caractérisée par une quasi-absence d’IDE. Les divers gouvernements de cette période, réticents à toute intervention étrangère, ont en outre remis en cause le plan VALYD (valorisation des hydrocarbures) qui prévoyait un programme ambitieux d’investissements. Cette remise en cause a conduit à un quasi-arrêt des investissements, car les nouveaux IDE dans le secteur des hydrocarbures, sans être formellement interdits, n’ont pas été suffisamment encouragés.La deuxième période (à partir de 1995) est marquée par la reprise des flux d’investissements qui résulte principalement de la détérioration de l’économie induite notamment par la baisse du prix du pétrole. Le Gouvernement ne pouvait plus assurer à lui seul le fardeau économique causé par la détérioration de la dette et par l’inefficacité du système économique. Ainsi, la mise en place de réformes macroéconomiques viables a favorisé le désengagement progressif de l’État dans certains secteurs clefs de l’économie nationale et a permis l’émergence d’un secteur privé dont le poids s’est rapidement accru dans l’économie. Bien que l’ambitieux programme de privatisations mis en place ait rencontré de nombreux obstacles (chômage, poids de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) dans les rouages politiques, rigidités administratives, résistance des acteurs partisans de l’ancien système) qui ont considérablement ralenti sa mise en œuvre, les IDE ont été encouragés dans une certaine mesure par une nouvelle législation fiscale plus attractive et un cadre institutionnel d’appui plus approprié118 . L’évolution favorable du flux des IDE en Algérie au cours des dernières années a renforcé la volonté politique des autorités : en effet, dans l’ambitieux Programme de soutien à la relance économique (PSRE) lancé en 2001 pour une période de trois ans, la politique relative à l’investissement occupe une place prépondérante. Par ailleurs, l’État algérien a pris des dispositions pour offrir un certain nombre de garanties aux investisseurs ; c’est ainsi que de nombreuses conventions multilatérales et bilatérales en matière d’investissements ont été ratifiées. 119 Cette volonté politique forte est l’un des déterminants qui a permis une reprise rapide des flux d’IDE dans de nombreux secteurs (télécommunications, agroalimentaire, chimie et pharmacie) et une amélioration de l’image de l’Algérie auprès du secteur privé international. La tendance de ces dernières années est donc encourageante ; elle devrait être maintenue en raison de l’importance du potentiel d’investissement en Algérie. À cet égard, les autorités semblent afficher une volonté politique forte, avec l’objectif d’attirer et de maintenir des niveaux substantiels d’investissements étrangers directs.