On assiste actuellement, à un phénomène d’intégration croissante des sociétés et des économies à l’échelle du globe, connu sous le nom de « mondialisation ». Les raisons de ce phénomène étant la réduction des coûts de transport et des barrières douanières, la circulation de plus en plus grande des idées, la croissance des flux de capitaux et l’incitation croissante à la mobilité des personnes. La mondialisation est un phénomène incontournable, nul ne peut y échapper. Elle n’épargne plus aucun pays, lesquels cherchent paradoxalement à s’intégrer et à s’en protéger à la fois. S’intégrer, car le mouvement est irréversible et s’en protéger, car l’évolution trop rapide est difficilement maîtrisable.
La mondialisation recouvre une série de réalités nouvelles ayant transformé et transformant profondément les modes de vie, à cause de la forte accélération technologique obligeant les pays à l’ouverture économique par le libre échange de bien et de la libre circulation des hommes. Une ouverture de plus en plus exigée par l’Organisation Mondiale du Commerce et qui est « sensée » apporter bien être à toutes les économies du monde.
CONTEXTE GENERAL
La mondialisation
Le concept de mondialisation fait actuellement l’objet de plusieurs débats sur la scène internationale. En effet, bien qu’en apportant d’incontestables avantages, elle n’est pas néanmoins très risquée pour quelque soit l’économie considérée. Référons nous à la crise touchant les pays asiatiques dernièrement. C’est pourquoi, dans cette section nous essayerons d’analyser ses différentes facettes: avantages, risques, enjeux,…. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, faisons d’abord un petit survol sur ce que c’est vraiment cette mondialisation : définition, origines,… .
Définitions
a- mondialisation :
Selon la définition du dictionnaire, la mondialisation désigne le développement de liens d’interdépendance entre hommes, activités humaines et systèmes politiques à l’échelle de la planète. C’est l’intégration de plus en plus poussée des économies de tous les pays du monde, des échanges commerciales, des flux financiers, des échanges d’information et des courants migratoires. De manière complètement générique donc, le terme de mondialisation désigne un processus historique par lequel des individus, des activités humaines et des structures politiques voient leur dépendance mutuelle et leurs échanges matériels autant qu’immatériels s’accroître sur des distances significatives à l’échelle de la planète.
b- mondialisation et globalisation :
Mondialisation et globalisation couvrent une dimension commune ; Toute fois, en Français, le terme globalisation désigne l’extension du domaine marchand à toutes les activités humaines, tandis que le terme mondialisation l’extension planétaire des échanges économiques mais aussi culturels et technologiques.
Si le terme de mondialisation est récent, il fait référence à différentes périodes de l’histoire.
Historique
Pour l’Europe et l’Amérique le XVIème siècle marque le début d’une importante période de mondialisation. L’Espagne et le Portugal développent des échanges considérables avec leurs colonies d’Amérique du Sud tandis que la colonisation de l’Amérique du Nord et l’amélioration de la navigation donnent naissance au commerce triangulaire. De même, les routes commerciales entre l’Europe et l’Asie se développent. Mais c’est le XIXème siècle qui marque véritablement l’essor de la mondialisation sous ses traits contemporains. Cet essor a été surtout dû à l’abaissement des coûts du transport avec la généralisation de la machine à vapeur et celui des coûts de communication avec le télégraphe. Ces deux éléments permettent la mise en communication des différentes parties du globe et d’importants transferts d’hommes, de biens et de savoirs. Au niveau économique, l’industrialisation rendait possible le développement d’échanges de produits manufacturés entre pays industrialisés et en cours d’industrialisation, tandis que la colonisation entraînait des flux de matières premières depuis les colonies vers l’Europe ; l’impact économique de ces échanges est cependant faible au regard de celui induit par les migrations mondiales. La colonisation a également pour effet d’intégrer l’essentiel de la planète dans un espace économique commun, et de favoriser des transferts financiers entre pays ainsi que vers les colonies.
Cependant, le début du XXè siècle connaîtra un ralentissement des échanges à cause du communisme (1917) et de la seconde guerre mondiale (1939-1945). Cette époque a été marquée par une méfiance croissante à l’égard des échanges mondiaux, suivis par un repli brutal des pays sur eux-mêmes qui conduit à un arrêt du processus de mondialisation. Le phénomène commence dans le secteur où les échanges étaient les plus importants, celui de flux humains. Avec la mise en place de quotas à l’immigration (1911 pour les asiatiques, 1921 pour les autres populations) les Etats-Unis arrêtent brutalement le flux le plus important, tandis que les révolutions russes privent l’Europe d’un important partenaire commercial et financier. La plus part des pays érigent alors d’importantes barrières douanières dans le but de protéger leur économie. Ce brusque cloisonnement des échanges matériels et financiers constitue un facteur essentiel de la crise des années 1930, qui marque le point d’arrêt de la mondialisation. Le rejet de ce processus dépasse alors le simple plan économique pour s’étendre à la politique, avec l’effondrement de la Société des Nations et un refus des cultures étrangères et des étrangers eux-mêmes.
Si le début du XXème siècle était un frein à la mondialisation, la moitié du XXème siècle était un coup accélérateur à ce processus. La mondialisation s’inscrit ici dans la création d’organisations internationales, ONU, Banque mondiale, FMI ou GATT. C’est avec l’Accord Général sur les Tarifs Douaniers (GATT) que le libre échange reprend dans la période d’après guerre. Le marché mondial des années 60 et 80 est dominé par la triade : Amérique du Nord – Europe – Japon. Début 90, les régimes communistes disparaissent et dès lors, la mondialisation s’impose à tous. De là naisse en 1994 l’ OMC (Organisation Mondiale du Commerce), dont l’idéologie est le libre échange intégral. L’OMC, opérationnelle en 1995, au nom de la lutte contre le « protectionnisme » se consacre au démantèlement de toute régulation.
La mondialisation est ainsi assimilée à la libéralisation des échanges, à l’ouverture des économies sur l’extérieure. Une ouverture de plus en plus exigée par l’ OMC, gardien du commerce international actuel. Les conséquences économiques de la mondialisation varient suivant les pays mais pour bien les apprécier il est nécessaire de connaître le rôle joué par le GATT, devenu par la suite l’ OMC, dans le renforcement de cette dernière.
L’organisation Mondiale du Commerce ou OMC
Le premier grand effort d’élaboration de règles régissant les relations commerciales internationales a été entrepris par plusieurs pays dans les années qui ont immédiatement suivi la deuxième guerre mondiale. Il a débouché par l’adoption en 1948 de l’Accord sur les Tarifs Douaniers et le Commerce GATT, dont les règles s’appliquent au commerce international des marchandises. Le GATT est resté de 1948 à la création de l’ OMC en 1995, le seul instrument régissant le commerce mondial. Les objectifs du GATT au cours de sa création ont été la libéralisation du commerce et l’élimination du protectionnisme. Les résultats obtenus dans ce domaine ont été rendus possibles par des séries de négociations commerciales dénommées « cycles » ou « rounds». L’ OMC fût créée au cours du dernier de ces cycles, le cycle d’Uruguay qui a duré de 1986 à 1994. Elle fût opérationnelle en 1995. Madagascar a adhéré à l’organisme le 17 novembre 1995. Les objectifs de l’ OMC réaffirmant ceux du GATT, l’organisation se donne actuellement pour tâche de démanteler les différentes barrières commerciales possibles qui risqueront d’entraver au libre échange.
Les quatre grandes règles de l’organisme :
– les producteurs nationaux ne doivent être protégés qu’au moyen de droits de douane. A cet effet, il est interdit aux pays d’appliquer des restrictions quantitatives.
– les droits de douane doivent être réduits et consolidés.
– le principe de la nation la plus favorisée.
– et le traitement national.
Vu sous son aspect général, l’ OMC apparaît véritablement comme le bon gardien du commerce international. Et l’adhésion en son sein semble d’un grand secours pour chaque nation, dans la défense de leur intérêt individuel. Elle se présente ainsi comme l’instrument adéquat pour les pays en développement d’intégrer le marché international, mais le permet-elle vraiment ?
Jusqu’à nos jours l’ OMC n’était qu’un moyen pour les pays développés d’assoire leur domination dans le commerce international. Les décisions qui sont prises au sein de l’organisation sont presque toujours favorables aux intérêts des entreprises transnationales et aux intérêts des pays riches.
L’ OMC a contraint les marchés du Sud à s’ouvrir aux produits des pays industriels avancés alors que ceux-ci ont laissé leur marché fermé aux produits des pays pauvres, cas du textile et de l’agriculture. Certains pays développés ne respectent même pas les engagements qu’ils ont pris dans le cadre de l’organisation, or aucune mesure n’a été prise contre ces agissements, l’ OMC semble être totalement impuissante. Et ce sont toujours les pays pauvres qui en pâtissent.
Ex:
– Dans le secteur industriel, la plus part des pays développés ne respectent pas la règle interdisant les restrictions quantitatives dans le commerce des textiles, qui présente un grand intérêt pour les pays en voie de développement.
– Dans le secteur agricole, plusieurs pays développés appliquent encore des restrictions quantitatives allant bien au-delà de celles justifiées par les exceptions prévues dans le GATT.
– Outre ces restrictions, certains de ces pays, et notamment ceux de l’Union Européenne, appliquent des prélèvements variables à l’importation, au lieu de droits fixes, comme dans le cas des produits agricoles de climat tempéré : le blé et les autres céréales, la viande et les produits laitiers. Le principal objectif étant de garantir un certain niveau de revenu aux agriculteurs. Comme ça, la production nationale est totalement à l’abri de la concurrence étrangère, puisque les prélèvements compensent intégralement l’avantage de prix des fournisseurs étrangers.
Ainsi, dans une libéralisation de plus en plus prônée et exigée et d’un ordre économique favorable aux intérêts des pays développés, la marginalisation de certains pays, les effets pervers de la mondialisation qui y sont constatés trouvent- ils, peut être, en partie leur explication.
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