LES APPROCHES THÉORIQUES DE L’ÉCONOMIE RURALE
L’économie rurale est, théoriquement, basée sur une économie de subsistance qui est en transition vers une économie de marché. Selon les physiocrates1 qui affirment que : « toute richesse est dans le mécanisme de reconstitution de la nature ». Ils privilégient l’agriculture en disant : « Seule l’activité agricole est considérée comme créatrice de richesse dans la mesure où elle est la seule capable de créer le Produit Net 2». Cela veut dire qu’il n’y a que le travail au contact de la terre qui ait de la valeur. Autrement dit, c’est ce travail qui est le seul créateur de valeur d’échange3 d’où l’idée de classe productive soit la classe de travailleur agricole seule capable de produire de la richesse et les deux autres classes ne le sont pas (classe stérile composée des marchands et des industriels puis la classe des propriétaires). Entrons immédiatement dans le vif du sujet en commençant par les notions et définitions des termes économiques liées à l’économie rurale, puis la base de l’économie rurale. Section 1.1 : Quelques notions et définitions associées à l’économie rurale À la base de toute étude, la connaissance préalable de certaines notions est très importante. Même chose pour la définition qui permet de délimiter le champ de l’étude. Sur ce, voyons successivement ces notions et définitions. Ainsi que l’économie rurale en tant qu’économie.
a. Notions économiques liées à l’économie rurale et définitions En fait, plusieurs notions sont associées au terme d’économie rurale. Ces notions sont : le troc qui est un échange direct d’un objet contre un autre sans qu’intervient la monnaie ; la notion de subsistance : c’est la satisfaction des besoins fondamentaux pour survivre. L’autoconsommation : c’est la production de biens et services pour soi-même, la famille ou un groupe restreint. La pauvreté une notion difficile à définir pourvu que la situation de chaque individu est différente, mais on peut retenir la définition suivante : c’est une situation de manque de ressources (surtout monétaire) pour assurer une certaine satisfaction aux besoins fondamentaux selon Malozw4 ; la connaissance de ces besoins permet de définir la production qui est le résultat de la combinaison de deux ou de plusieurs facteurs de production afin de satisfaire à ces besoins. L’économie de marché : c’est un système économique qui s’organise autour du marché dont ce dernier n’est autre que le lieu de rencontre entre l’offre et la demande. L’intégration régionale : c’est le fait que plusieurs pays se regroupent pour développer le commerce entre eux dans le but d’accélérer la croissance de leur économie. Le développement « c’est l’économie des changements mentaux et sociaux d’une population la rendant à faire croitre cumulativement et durablement son produit réel et global » : c’est la définition du développement d’après François Perroux, etc. Ces notions nous permettent d’éviter toute confusion avec d’autres notions et c’est pour cette raison que le support par la définition est très important. Maintenant, nous allons parler de l’économie rurale.
b. L’économie rurale L’économie rurale est une économie à forte dominance des activités agricoles. Les paysans accordent à la terre une importance cruciale. Comme c’est une économie à base agraire, ce qui explique la fragilité et la précarité de la situation économique en milieu rural. L’économie rurale est donc une économie axée sur des activités agricoles qui utilisent les moyens ou facteurs primaires : le capital et le travail. L’on constate qu’en milieu rural, la productivité du travail diminue. Ainsi, l’économie rurale est caractérisée par l’existence d’un système traditionnel, d’une économie à rendement décroissant et faible, et aussi une activité agraire intense. De ces caractéristiques, on peut dire que l’économie rurale est basée sur une économie de subsistance et une économie de transition vers l’économie de marché ce qui fera l’objet de la seconde section.
a. La potentialité touristique dans le milieu rural Madagascar est très riche en faunes et flores exceptionnellement en qualité et en quantité dans les 5000km de côtes en parlant de sa biodiversité. On y trouve des espèces uniques au monde. Le pays dispose 1900 variétés d’orchidées et des fleurs endémiques. Des bois précieux font aussi la célébrité Madagascar à savoir le palissandre, l’ébène. Cette biodiversité très variée et les différents sites ainsi que les monuments dont Madagascar possède, en plus de sa géographie, constituent un potentiel touristique. On dénombre ainsi 146 sites touristiques à Madagascar.
Le développement du secteur de l’écotourisme a fait du tourisme une des principales entrées de devises de la Nation. On constante également une augmentation des aires protégées par exemple en 2006, on a à peu près 850 588 ha d’Aires Protégées qui sont dotées de statut temporaire, et 26 035 ha de statut définitif. Et en 2007, on enregistre une augmentation de 28,4%7 par rapport à l’année précédente. Tout ceci explique donc l’évolution croissante des touristes et des visiteurs étrangers. Dans ce contexte, les paysans de la localité où se trouve cette aire protégée bénéficieront des avantages que celle-ci apporte ainsi que les activités engendrées par celle-ci et donc des avantages pour la communauté toute entière. Ceci étant le tourisme est un potentiel car il permet à l’État Malagasy de dégager d’importantes ressources en devises. Ainsi, l’on parle aujourd’hui d’Aires protégées et d’écotourisme. En fait, elles permettent de limiter l’extraction de produits bois et non-bois dans la zone tampon. Les aires protégées peuvent être approuvées comme fournisseurs de services environnementaux (tels que les bassins versants pour l’agriculture) et comme sources de recettes à partir d’activités non extractives (écotourisme, recherche, média, éducation etc.). Au sein du système de réseau d’aires protégées, Madagascar a : 18 Parcs Nationaux, 05 Réserves Naturelles “Intégrales” et 23 Réserves Spéciales.
En outre, deux aires marines ont été menées sous protection avec quatre autres identifiées qui sont actuellement en train d’être créées. Moins de 3% de la superficie terrestre totale de Madagascar sont actuellement protégées par les aires de conservation statutaire, par rapport à une moyenne mondiale de 8-12% de la superficie terrestre d’un pays. En plus de son importance pour la conservation de son unique biodiversité, le système d’aires protégées de Madagascar est devenu un atout crucial pour le développement de son industrie touristique. Madagascar est essentiellement une destination éco touristique des étrangers. Une étude récente a montré que 55% de tous les touristes à destination de Madagascar incluent des activités éco touristiques dans leur itinéraire, ce qui indique que l’image écologique du pays est une forte partie de l’attrait des visiteurs. Les statistiques pour les parcs nationaux montrent que 86964 visiteurs entraient dans 22 sites en 2000, sur la base des souches de billets.
Les effectifs des visiteurs se sont régulièrement accrus dans toutes les catégories. Étant donné le choix d’atouts et le nombre relativement petit des touristes qui visitent actuellement Madagascar, le tourisme a encore un potentiel considérable pour dynamiser la croissance économique dans certaines régions et de faire profiter aux différentes communautés à travers toute l’île. Les résultats préliminaires de l’analyse économique en cours de la troisième phase à venir du Plan National d’Action Environnementale estiment les recettes nettes escomptées sur site provenant du tourisme et qui peuvent être attribuées au réseau existant d’aires protégées à Madagascar à 57 millions US$ au cours de 25 ans. Ce montant dépasserait les coûts de fonctionnement d’ANGAP au cours de la même période. Alors avec un peu d’effort et de courage en améliorant le mode de gestion de ces aires protégées et en préservant bien ces différentes faunes et flores végétales ou animales, l’écotourisme à Madagascar générera encore plus de devises et constituera un levier pour le développement non seulement pour les paysans mais surtout pour la Nation toute entière. D’autres potentialités sont aussi observées au niveau de l’agriculture et de l’élevage.
L’élevage
L’élevage ne semble pas sous-estimer face à l’agriculture, on voit une nette progression de cette activité, et malgré l’embargo que Madagascar a subit en ce qui concerne son exportation de viande à l’étranger en 1996, ceci ne fait pas reculer cette activité. Ce problème a incité au contraire les éleveurs à améliorer les qualités de ses produits, de plus une adoption des nouvelles races productives des autres continents est faite comme les vaches laitières, les porcs et les volailles. L’élevage constitue un revenu complémentaire pour la plupart des ménages. En cas de choc, les ménages peuvent consommer les produits d’élevage en cas de besoin. Presque les 62% des ménages malagasy font de l’élevage non domestique. En milieu rural, ce taux atteint 71% des ménages. Fianarantsoa, Toamasina et Toliara sont les provinces qui comptent le plus d’éleveurs. Environ, huit sur dix en milieu rural pratiquent l’élevage. La province de Fianarantsoa enregistre le taux le plus élevé par rapport aux autres provinces, ceci s’explique par une plus forte proportion d’éleveurs de poulet (64,9%) et de porcin (17,1%) qui est largement plus forte que la moyenne nationale. Pour le cas de Toamasina, il s’agit aussi d’une forte proportion d’éleveurs de poulet mais également de dindes et de canards (l’ensemble forme 19,7%).
Le cas de Toliara est plus particulier car le taux de ménage élevant les boeufs et zébus de trait est particulièrement élevé (40,1%). Deux ménages sur dix y élèvent des boeufs. Ce taux reflète les caractéristiques historiques de cette province. On constate d’ailleurs que 60%10 des ruraux élèvent du poulet contre 27% en milieu urbain. On constate aussi la même remarque concernant les boeufs, dont le prix unitaire est généralement plus élevé par rapport aux autres animaux, de ce fait, la proportion des ménages qui en possèdent est significativement moins élevée. Ce sont les gens aisés qui le possèdent en quantité élevée. Cela signifie que l’élevage de ce type d’animal ne procure pas un revenu supplémentaire à son propriétaire mais est considéré comme un élevage plutôt contemplatif. Le secteur de l’élevage contribue à environ 15 % du PIB agricole et contribue au revenu de plus de 60 % de ménages ruraux. La population de zébu de Madagascar a été estimée à 7,4 millions de têtes en 2000, représentant un capital fixe d’environ 200 millions US$. Les terrains de pâturage couvrent 32 millions ha ou environ 55% du territoire de Madagascar. Par conséquent, la densité de stockage est très faible à 4,3 ha/tête. La production de zébu est concentrée dans les régions de l’Est de Madagascar qui abritent environ trois quarts de la population nationale et qui retiennent des troupeaux relativement grands de 30-80 têtes. Le zébu joue un rôle important comme bête pour la préparation de la terre c’est-à-dire au laboure et pour des fins de transport dans les régions du Moyen Ouest et le plateau central. De petits troupeaux tendent à prédominer dans ces régions. Le taux de vaccination a été estimé à 57% en 2000. On pense que les maladies réduisent le poids des animaux d’une moyenne de 15%.
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