L’INFECTION A VIH CHEZ LES SUJETS AGES DE CINQUANTE (50) ANS
RAPPELS SUR LINFECTION A VIH
Définition L’infection à VIH est une maladie infectieuse, virale, chronique due aux virus de l’immunodéficience humaine(VIH1etVIH2), caractérisée par la diminution des moyens de défense de l’organisme. Elle est marquée par la survenue de nombreuses maladies opportunistes qui profitent de la baisse de l’immunité de l’organisme pour se développer. Le SIDA correspond au dernier stade de l’infection à VIH. 1.2- Rappels épidémiologiques 1.2.1- Situation globale de l’infection dans le monde [47] L’épidémie mondiale du VIH/SIDA a tué 2 millions (1,7 à 2,4 millions) de personnes en 2008 et on estime que 2,7 millions (2,4 à 3millions) de personnes ont contracté le virus de l’immunodéficience humaine(VIH) cette année .Ce qui porte à 33,4 millions (31,1 à 35,8 millions) le nombre de personne vivant avec le virus dans le monde. Tableau I : Distribution mondiale de l’infection à VIH (Décembre 2009) NOMBRE DE MALADES PORTEURS DU VIH EN 2008 33,4 [31,1 à 35,8] MILLIONS NOMBRE DE NOUVELLES INFECTIONS EN 2008 2,7 [2,4 à 3,0] MILLIONS NOMBRE DE MORTS PAR LE SIDA EN 2008 2 [1,7 à 2,4] MILLIONS Infection à VIH chez le sujet de plus de 50 ans : Impact du genre. Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHNU-FANN de Dakar (SENEGAL).
Répartition mondiale de l’infection à VIH
Afrique subsaharienne: La distribution des cas par zones géographique montre que l’Afrique subsaharienne est la plus touchée avec 22,4 millions (20,8 à 24,1 millions) de personnes vivants avec le VIH. On estime à 1,9 millions (1,6 à 2,2 millions) le nombre de nouvelles infections en 2008 et à 1,4 millions (1,1 à 1,7 millions) le nombre de personnes mortes au cours de cette même année [Tableau II].Les conditions socioéconomiques et l’insuffisance de sensibilisation des populations vivants dans ce continent, ont contribué à maintenir ces taux d’infections élevés. Dans certains pays d’Afrique, jusqu’à 25% de la population active est séropositive. Seulement 12% des hommes et 10% des femmes sur l’ensemble de la population ont réalisés un test de dépistage. Tableau II : Répartition géographique de l’infection à VIH (Décembre 2008) PAYS MALADES PORTEURS NOUVELLES INFECTIONS DECES Amérique du nord 1,4millions 55.000 25.000 Caraïbes 240.000 20.000 12.000 Amérique latine 2,0millions 170.000 77.000 Europe ouest et centrale 850.000 30.000 13.000 Europe Est et Asie centrale 1,5millions 110.000 87.000 Asie Est 850.000 75.000 59.000 Asie Sud et Sud-Est 3,8millions 280.000 270.000 Océanie 59.000 3900 2000 Afrique subsaharienne 22,4millions 1,9millions 1,4millions Afrique du Nord et Est 310.000 35.000 20.000 Infection à VIH chez le sujet de plus de 50 ans : Impact du genre. Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHNU-FANN de Dakar (SENEGAL). Ampleur de l’infection à VIH au Sénégal [48] : La prévalence de l’infection à VIH est restée faible au Sénégal depuis le début de l’épidémie et ne montre aucune tendance à la hausse. L’épidémie est de type concentré et touchait surtout les travailleuses du sexe (TS) et les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Le taux de prévalence du VIH dans la population générale est de 0,7% selon l’enquête démographique et de santé IV (EDSIV), avec des taux proches de 30% chez les TS et de 20% chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Ces deux groupes sont considérés comme des populations vulnérables qui méritent beaucoup d’attention. La prévalence du VIH2 était généralement plus élevée que celle du VIH1 dans les groupes sentinelles, mais depuis 1996, on observe une inversion des tendances entre VIH1 ET VIH2
Physiopathologie de l’infection à VIH/SIDA
Agents pathogène
Le virus de l’immunodéficience humaine appartient à la famille des rétrovirus et regroupe : – Le VIH1 découvert en 1983 à l’institut Pasteur de Paris par l’équipe du professeur Luc Montagnier ; – Le VIH2, isolé en 1985 en Afrique de l’Ouest par des équipes Française et Américaine en collaboration avec l’équipe du professeur Souleymane Mboup du Sénégal. Le VIH est défini essentiellement par son mode de réplication, qui passe par une étape de retro- transcription de son matériel génétique constitué de deux Infection à VIH chez le sujet de plus de 50 ans : Impact du genre. Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHNU-FANN de Dakar (SENEGAL). 8 molécules d’ARN identiques en ADN. Cette étape, indispensable à la multiplication du virus, est possible grâce à l’action de la transcriptase inverse.
Structure du VIH
Le VIH est un virus enveloppé de 90 à 120 nanomètre de diamètre. Dans sa forme typique, il apparait comme une particule sphérique cernée par une enveloppe faite d’une couche lipidique à la surface de laquelle émergent des boutons. Il est composé de : – Une membrane composée de particules sphériques qui sont entourées par une couche d’origine cellulaire dans laquelle sont encrées les molécules de glycoprotéines externes (SU gp120) et de glycoprotéine transmembranaire (TM gp41). – Une matrice qui est constituée de protéines (P17 MA) qui tapissent l’intérieur de la particule virale et qui contient également la protéase virale. – Une capside qui est constituée de protéines (p24 CA) et qui se présente sous une forme de trapèze au centre de la particule virale. Elle contient des protéines de la nucléocapside (P7NC), deux des trois enzymes virales (transcriptase et intégrase) et le matériel génétique du virus constitué de deux molécules d’ARN identiques. Ces deux brins d’ARN sont accompagnés par des enzymes : La transcriptase inverse ou reverse transcriptase qui va permettre la transformation de l’ARN en ADN et son introduction dans le noyau de la cellule hôte puis son intégration dans l’ADN. Une endonucléase qui va permettre la pénétration de l’ADN viral dans le noyau du LT4. Infection à VIH chez le sujet de plus de 50 ans : Impact du genre. Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHNU-FANN de Dakar (SENEGAL). 9 Une intégrase qui va permettre l’insertion de l’ADN viral dans l’ADN des chromosomes du LT4. Une ADN polymérase qui va traduire l’ADN viral intégré dans l’ADN du LT4 en ARNm (messagers), lesquels vont sortir du noyau et rejoindre les ribosomes cytoplasmiques pour la traduction du code génétique en protéines. Une protéase qui va intervenir en phase finale, lorsque les ARNm viraux vont induire la fabrication des protéines virales au niveau des ribosomes du lymphocyte parasité, pendant la phase dite de maturation. Les deux brins d’ARN identiques d’environ 9,430KB (1KB=1000bases), comprennent chacun 3 gènes rétroviraux ou gènes de structure (qui codent des protéines du virus) et 6 gènes régulateurs ou accessoires. Les gènes rétroviraux ou gènes de structure : Le gène gag (groupe antigénique) qui code une protéine p55 précurseur, c’est-à-dire qu’elle sera ensuite clivée en plusieurs autres protéines : p17 et p24 pour les capsides ; p7 et p9 qui sont des protéines de la nucléocapside ; Le gène Pol (polymérase) code la protéine précurseur p180 qui sera clivée en p66 et p51 (reverse transcriptase), p32 (intégrase) et p10 (protéase) ; Le gène env (enveloppe) code une protéine gp160 précurseur qui sera clivée en gp41 et gp120, les deux protéines qui constituent les « spicules » de l’enveloppe. Les gènes de régulation étaient les suivantes : Infection à VIH chez le sujet de plus de 50 ans : Impact du genre. Service des Maladies Infectieuses et Tropicales du CHNU-FANN de Dakar (SENEGAL). 10 Vif : facteur d’infectivité virale. Il code la protéine Vif qui permet une meilleure maturation des virions et un nombre réduit de particules virales défectueuses. Vpr : protéine virale r. Il code la protéine Vpr qui facilite le transfert du complexe viral de pré-intégration du cytoplasme de la cellule hôte vers son noyau. Rev : régulation de l’expression des protéines virales. La protéine Rev est une phosphoprotéine de 19 KDa qui inhibe l’épissage des ARNm viraux et permet leur transport vers le cytoplasme pour la traduction. Cette protéine peut faire des navettes entre le noyau et le cytoplasme. A noter que cette protéine est codée par 2 séquences éloignées l’une de l’autre (Rev1 et Rev2), comme Tat. Tat : transactivateur de la transcription. La protéine Tat est localisée au niveau du nucléole. Son rôle est de transactiver la transcription virale, donc d’augmenter l’efficacité de l’initiation de la transcription à partir du promoteur LTR. Vpu : La protéine Vpu n’est présente que chez le VIH1 (pour VIH2, elle est remplacée par Vpx). Elle facilite la libération des particules virales lors du bourgeonnement et permet aussi la dégradation du CD4 et le transfert de gp160 vers la membrane. Nef : La protéine Nef joue un rôle fondamental dans la propagation du virus et l’évolution de l’infection vers un SIDA installé. Au niveau des cellules infectées, elle diminue l’expression du récepteur CD4 et des molécules du CMH de classe I. Elle permet aussi, chez les individus infectés, de maintenir une charge virale élevée.
INTRODUCTION |