Survie globale
Après un suivi médian de 6,8 mois (4,1-11,8), 24 décès ont été observés chez les patients d’âge ≥ 75 ans. La SG médiane était de 9,4 mois (IC 95% 7,87-10,82) avec un taux de SG à un an de 36%. La SG médiane était de 6,95 mois (IC95% 5,05-8,85) dans le groupe des sujets de 65 à 75 ans avec un taux de SG à un an de 35,9% (HR 1.30 ; IC 95% 0,81-2,08 ; p=0.28).
En analyse de Cox multivariée, l’âge n’était pas un facteur pronostique indépendant (HR 0,92; IC95% 0,55-1,55; p=0,76) (Tableau 8a). Les variables associés indépendamment à un risque significativement augmenté de décès étaient la localisation tumorale corporéo caudale (versus localisation céphalique, HR 2,37 ; IC95% 1,45-3,86; p=0,001), le fait de recevoir la chimiothérapie plus tard qu’en première ligne (versus 1re ligne, HR 2,18; IC95% 1,28-3,7; p=0,004) et un taux d’albumine diminué (versus taux d’albumine normal, HR 0,91; IC95% 0,85-0,96; p=0,001). Un statut OMS plus élevé augmentait le risque de décès, bien que de façon non significative (HR 1,42; IC95% 0,97-2,09; p=0,075).
Survie sans progression
La SSP médiane était de 5,84 mois (IC95% 4,23-7,44) chez les patients d’âge ≥ 75 ans, contre 5,48 mois (IC95% 423-7.44], chez les patients âgés de 65 à 75 ans (HR 0,98 ; IC95% 0,64-1,49; p=0.92).
En analyse multivariée, les variables associés indépendamment à un risque significativement augmenté de progression étaient : le sexe féminin (versus sexe masculin, HR 1,6; IC95% 1,03-2,48; p=0,037), le stade tumoral plus avancé (HR 1,55; IC95% 1,14-2,11 ; p=0,05), le fait de recevoir la chimiothérapie plus tard qu’en première ligne (versus 1re ligne, HR 1,94 IC95% [1,21-3,12] p=0,06), un taux d’albumine bas (versus taux d’albumine normal, HR 0,94; IC95% 0,89-0,98; p=0,008) et un statut OMS plus élevé (HR 1,40; IC95% 0,97-2,02; p=0,076) bien que cette dernière variable ne soit pas significative.
Chimiothérapie
L’indication de la chimiothérapie par gemcitabine et de nab-paclitaxel avait été validée en réunion de concertation pluridisciplinaire dans tous les cas. Le protocole d’administration de la chimiothérapie consistait en une injection de gemcitabine (1000 mg/m²) et de nab paclitaxel (125 mg/m²), une fois par semaine, trois semaines sur quatre (J1, J8 et J15, J1=J28). Des perfusions d’antiémétiques étaient systématiquement associées (ondansétron et/ou méthylprednisolone). La dose de chimiothérapie pouvait être diminuée selon la tolérance. Des facteurs de croissance pouvaient être administrés (érythropoïétine (EPO), facteur de croissance granulocytaire (G-CSF)). La chimiothérapie était administrée, chez des patients chez qui la douleur et l’obstruction biliaire étaient contrôlées et si les paramètres biologiques étaient adéquats (hémoglobine ≥ 9 g/dL, polynucléaires neutrophiles (PNN) ≥ 1500/mL, plaquettes ≥ 100 000/mL et bilirubine ≤ à la limite supérieure de la normale).
Pendant la période de traitement, un examen physique et des examens biologiques étaient réalisé avant chaque cure. Un scanner thoraco-abdomino-pelvien de surveillance était réalisé tous les 3 mois pour évaluer l’évolution tumorale, ou plus tôt si le patient présentait des signes cliniques évocateurs de progression ou une toxicité inacceptable de la chimiothérapie. La chimiothérapie était administrée jusqu’à progression de la maladie mise en évidence par l’imagerie, toxicité inacceptable ou dégradation de l’état général (score OMS ≥ 3).
Traitement
Dans le groupe des patients d’âge ≥ 75 ans, la chimiothérapie par nab-paclitaxel et gemcitabine était reçue en première ligne pour 25 d’entre eux (59,5%). Parmi les patients ayant reçu un traitement antérieur, 19% avaient reçu une chimiothérapie à base de 5 fluoro-uracile [5FU] (éventuellement associée à l’oxaliplatine et/ou à l’irinotécan), 21% une chimiothérapie à base de gemcitabine (éventuellement associée à l’oxaliplatine).
Les patients de moins de 75 ans ont plus souvent reçu la combinaison gemcitabine et nab paclitaxel en deuxième ligne ou plus (p=0,022). Parmi les traitements antérieurs reçus, une majorité de patients (57,6%) ont reçu une chimiothérapie à base de 5FU (p=0,0001). Par conséquent. Le délai diagnostic initial était plus court chez les patients âgés de plus de 75 ans (1,7 mois vs 6,6 respectivement, p=0,004).
Chez les patients d’âge ≥ 75 ans, la durée médiane de traitement était de 3 mois. Le nombre médian de cures reçues était de 9 dont 7 à doses réduites. En moyenne, les patients ont reçu une dose de 95,5 mg/m² de nab-paclitaxel par cure et une dose cumulée de 995,2 mg/m² de gemcitabine par cure. Vingt patients (47,6%) avaient une réduction de dose dès la première cure en raison de l’âge et portant généralement sur le nab-paclitaxel. Une réduction de dose de gemcitabine était réalisée chez 21 patients (50%) en cours de traitement principalement liée à la dégradation de l’état général (19%) et à l’hématotoxicité (29%). Une réduction de dose de nab-paclitaxel était effectuée chez 31 patients (73,8%) en raison principalement de l’âge du patient (26,1%) et de la neurotoxicité (28%). Les données d’administration de la chimiothérapie par gemcitabine et nab-paclitaxel étaient similaires dans le groupe des patients âgés de moins de 75 ans.
Table des matières
I – INTRODUCTION
II-MATERIEL ET METHODES
a) Patients
b) Chimiothérapie
c) Données recueillis
d) Analyses et mesure statistiques
III- RESULTATS
a) Patients
b) Traitement
c) Tolérance
d) Efficacité
1. Survie globale
2. Survie sans progression
3. Taux de réponse tumorale
IV- DISCUSSION
V- CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE