L’inclusion des espaces verts dans la ville
Comme nous l’avons vu dans la première partie, l’un des rôles clés des espaces verts est urbanistique. A travers une fonction hygiéniste, ces derniers permettent en effet d’aérer le tissu urbain et d’intégrer des zones de verdure dans les espaces bâtis. Ce sont des espaces inclus dans la ville, à quelques kilomètres ou centaines de mètres des centres urbains et historiques, dans le cas des parcs et jardins publics urbains. Ces espaces, répartis de manière régulière au cœur des villes, contribuent également à répondre aux besoins des citadins résidant en ville, leur permettant d’accéder à proximité de leurs habitations à une certaine forme de nature. Les parcs et jardins publics leur permettent également de pratiquer des activités qu’ils ne pourraient effectuer dans les zones bâties de la ville ou encore chez eux, notamment des activités sportives, de détente ou de loisirs effectuées en extérieur. Du fait de leur localisation dans la ville, ces espaces se retrouvent en général au centre des activités liées à la vie urbaine. Ils deviennent un lieu de passage, permettant de relier un point de la ville à un autre, un lieu de détente dans lequel aller se reposer durant la pause-déjeuner, un espace où les enfants peuvent jouer au retour de l’école… Leur rôle dans la vie quotidienne des habitants, qu’il se fasse de manière directe ou indirecte, ne peut donc pas être négligé. Les parties suivantes s’attacheront en partie à étudier et analyser ces différents usages, observables au sein de ces espaces verts et propres aux habitudes des populations usagères. 12. L’enclavement de certains espaces verts : Certains espaces verts urbains peuvent présenter des conditions d’enclavement par rapport au bâti et au tissu urbain dans lesquels ils sont implantés. Ce relatif isolement peut être causé par des infrastructures difficilement franchissables (voie de chemin de fer, boulevard urbain ou périphérique…), un bâti dense, une topographie du terrain peu adaptée ou encore un élément naturel tel qu’un cours d’eau. Une telle situation ne facilite pas le développement d’échanges entre l’espace vert et le quartier auquel il appartient, comme cela pourrait se réaliser en temps normal. Le parc ou jardin public peut alors devenir dans ces cas-là un noyau de verdure isolé, difficilement connecté au reste de la ville. Cette configuration peut mener à deux différents effets : • Un éventuel désintérêt de la part de certains usagers pour le parc ou le jardin public considéré, ce qui peut mener à une désertion progressive du lieu • Une adaptation progressive par les usagers de l’espace existant à leurs usages propres, afin de le faire correspondre à leurs besoins. C’est ce dernier point, ainsi que les effets qu’une telle adaptation peut avoir sur les connexions entre les espaces verts et leur environnement, qui nous intéresseront dans la suite de ce projet de recherche. . L’aménagement progressif par la ville de certains espaces verts, suite aux usages ou aux demandes des usagers : De plus, suite à l’entretien avec Mme Chasseguet, Directrice du service des Parcs et Jardins de la ville de Tours, on constate l’existence d’une réponse aux demandes formulées par les populations usagères de la part du service en charge de la gestion des espaces verts. Même si cette réponse n’est pas forcément automatique, elle est cependant à noter et à prendre en compte dans cette étude. A travers ce dernier point, on peut donc imaginer que c’est par les usages que les espaces se créent progressivement, autant que l’inverse.