L’inclusion des élèves en situation de handicap dans la classe

L’inclusion des élèves en situation de handicap dans la classe

L’évolution de l’inclusion scolaire en France

 L’évolution de l’inclusion dans les textes officiels

En France, la prise en compte du handicap devient de plus en plus importante. En effet, le handicap est défini comme tel par la loi n°2005-102 pour l’égalité des droits et des chances : Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.3 Cette définition du handicap est assez générale mais elle peut très bien être appliquée dans le cadre de l’enseignement aux élèves d’une classe. Autrefois considérées comme « handicapées », ces personnes ont ensuite été des « personnes en situation de handicap ». Ce changement de vocabulaire est réfléchi et important puisqu’il ne prend plus uniquement en considération la personne mais aussi son entourage et son environnement. Ce changement d’appellation entraine aussi un changement au niveau de leur représentation et de leur intégration dans la société. En effet, la loi du 15 avril 19094 proposait la mise en place de classes spéciales dites de « perfectionnement » pour les élèves dits « arriérés ». Les élèves en situation de handicap étaient exclus du système scolaire public du fait de leur handicap qui n’était pas nécessairement reconnu comme tel. Ces élèves étaient donc mis de côté et n’avaient pas le droit à la même éducation que les autres. Cette loi et cette exclusion ont duré jusqu’à la mise en place de la circulaire du 29 janvier 19825 qui introduit la notion d’ « intégration » pour les élèves en situation de handicap. Il est mentionné dans cette circulaire que la décision d’intégration scolaire doit être prise « dans l’intérêt de l’enfant ». L’intégration devait permettre de donner des moyens et des aménagements aux élèves en situation de handicap afin qu’ils puissent s’adapter au système scolaire. Il s’agissait donc pour l’élève de s’adapter au système par des moyens qui lui étaient donnés mais en aucun cas le système ne s’adaptait à lui. L’élève en situation de handicap devait donc faire davantage d’efforts que les autres afin de s’intégrer au système. Pour continuer d’améliorer l’accès à l’enseignement des élèves en situation de handicap, la loi n°2013-595 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’École de la République du 8 juillet 2013, modifie ce terme « intégration » qui deviendra désormais « inclusion ». Il est mentionné que « tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser. [Le code de l’éducation] veille à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction » (article 2)6 . Cette notion d’inclusion entraine une adaptation mutuelle et double. Ce n’est plus uniquement à l’élève de s’adapter au système, mais également au système de s’adapter aux besoins de chacun. Les dispositifs de prise en charge de ces élèves en situation en handicap dans le cadre scolaire ont aussi évolué puisque plusieurs circulaires ont été créées depuis les années 1990 pour permettre à ces élèves, une meilleure adaptation au système. La circulaire n° 91-304 du 18 novembre 1991 a permis de mettre en place des CLIS (CLasses d’Intégration Scolaire). Il s’agissait de « classes spécialisées installées dans des écoles ordinaires » et ayant « pour vocation d’accueillir, à temps complet ou à temps partiel, des élèves handicapés qui ne peuvent pas encore ou qui ne peuvent plus être scolarisés avec profit à plein temps dans les classes ordinaires » 7 . Les élèves de la CLIS pouvaient être intégrés à temps partiel dans les classes ordinaires pour suivre le même enseignement que les autres.

L’évolution de l’inclusion scolaire en pratique

Nous avons vu que, dans les textes officiels, l’inclusion des élèves en situation de handicap semble être une priorité pour l’Etat. Il est mentionné que tous les élèves (en situation de handicap ou non) doivent recevoir la même éducation dans un établissement ordinaire. Les élèves en situation de handicap doivent être scolarisés dans leur établissement de secteur, aussi appelé établissement de référence même si cet établissement n’a pas de dispositif ULIS ou de dispositif particulier pour l’accueil d’élèves en situation de handicap. Cependant, il peut parfois être préférable d’envoyer ces élèves vers des dispositifs particuliers afin de leur garantir une meilleure scolarisation « si ses besoins nécessitent qu’il reçoive sa formation au sein de dispositifs adaptés, il peut être inscrit dans une école ou un autre établissement » 10 . Chaque dispositif ULIS possède sa spécialité comme nous l’avons défini précédemment. Cependant, il est possible d’accueillir des élèves dont le trouble ne correspond pas nécessairement à la spécialité de l’ULIS en question. Par exemple, au collège Louise Weiss (Nozay – 91), qui possède une ULIS TFC, la coordinatrice accueille au sein du dispositif des élèves ayant des troubles du comportement tel que de l’hyperactivité, des élèves présentant des troubles psychologiques mais également une élève présentant des troubles autistiques. Ces élèves auraient dû être scolarisés dans des dispositifs ULIS plus adaptés à leur trouble comme l’ULIS TED par exemple pour l’élève ayant des troubles autistiques. Cependant, Mme Girard, coordinatrice ULIS du collège Louise Weiss m’a expliqué que cela est dû au fait que l’ULIS TCF est selon elle, « l’ULIS fourre-tout ». Cela signifie que dans cette ULIS TCF, il est très fréquent de trouver des élèves avec toute sorte de situation de handicap. De nombreux élèves sont en effet affectés dans le dispositif ULIS par défaut, notamment ceux ayant des troubles autistiques et qui attendent d’obtenir une place dans un institut médico-social (tel que les IME ou IMPro). Il en est de même au collège Georges Braque (Paris 13e ). En effet, il y a un dispositif ULIS TSLA dans l’établissement mais la coordinatrice, Mme Hernu, accueille une élève ayant des troubles autistiques, alors qu’une ULIS TED aurait été plus adapté pour elle. Ceci est dû au fait que les élèves en situation de handicap doivent être scolarisés dans leur établissement de référence (ou un établissement à proximité de leur domicile si leur établissement de secteur ne possède pas de dispositif ULIS et que les parents souhaitent tout de même inscrire leur enfant dans un établissement possédant ce dispositif). Comme nous pouvons le remarquer sur la carte de répartition des ULIS dans l’académie de Paris (sur la page suivante), il n’y a aucun dispositif ULIS TED dans le treizième arrondissement de Paris. Le fait que cette élève à troubles autistiques soit scolarisée en ULIS TSLA et non en ULIS TED est donc dû à la répartition géographique des ULIS dans l’académie de Paris et au fait de vouloir scolariser cette élève au plus près de son domicile.

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Le parcours d’un élève en situation de handicap : de son diagnostic à son inclusion

Une demande des parents

Le parcours de reconnaissance et d’inclusion d’un élève en situation de handicap commence par une demande des parents. En effet, ces derniers doivent faire une demande auprès de la MDPH afin de pouvoir faire reconnaitre le handicap de leur enfant. Le BO n°30 du 25 août 2016 indique que « c’est la famille (ou le représentant légal de l’élève) qui saisit la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) afin que soit déterminé un parcours de formation adapté aux besoins de son enfant (accompagnement, aménagement, etc.) » 15 . Les enseignants peuvent jouer un rôle primordial dans cette étape puisque c’est souvent à l’école que l’apparition des facteurs est le plus important. Pour les élèves dys par exemple, c’est souvent dans le cadre de la classe qu’ils sont diagnostiqués, lorsque les élèves écrivent leur leçon, font leurs évaluations… L’enseignant peut et se doit alors d’exprimer aux parents tout doute qu’il aurait sur un élève. C’est, à ce moment-là, aux parents de prendre le relais et de faire une demande auprès de la MDPH. Cependant, il est très fréquent que certains parents ne souhaitent pas reconnaitre et faire reconnaitre le handicap possible de leur enfant. Cela peut donc avoir un impact négatif sur ces enfants qui auraient besoin d’un accompagnement spécifique afin de réussir leur scolarité mais qui ne peuvent pas en bénéficier sans la reconnaissance de leur handicap auprès de la MDPH. Lorsque la demande des parents est faite auprès de la MDPH, c’est ensuite celle-ci qui prend le relais.

Table des matières

Liste des abréviations
Introduction
1. L’évolution de l’inclusion scolaire en France
1.1 L’évolution de l’inclusion dans les textes officiels
1.2 L’évolution de l’inclusion scolaire en pratique
2. Le parcours d’un élève en situation de handicap : de son diagnostic à son inclusion
2.1 Une demande des parents
2.2 La MDPH
2.3 Les coordinateurs ULIS
2.4 Les AVS et les AESH
2.5 Tout le personnel de l’établissement est impliqué dans l’inclusion des élèves en situation de handicap
2.6 Les professeurs
2.7 Leurs camarades de leur classe de référence
3. Les moyens mis en œuvre pour une inclusion réussie
3.1 La nécessité d’une pratique différenciée dans la classe
3.1.1 La nécessité de leur accorder du temps supplémentaire ou de réduire la charge de travail
3.1.2 La nécessité de leur offrir des conditions de travail optimales
3.1.3 La nécessité d’une mise en page adaptée
3.1.4 La nécessité des répétitions
3.1.5 La nécessité d’indulgence face à la propreté de leurs travaux
3.1.6 La nécessité de les valoriser
3.1.7 La nécessité d’une approche multi-sensorielle
3.2 Les trois niveaux de différenciation des évaluations
3.3 L’outil informatique pour aider les élèves en situation de handicap dans leur inclusion.
3.4 La prise en compte du handicap pour les examens officiels
3.4.1 La possibilité d’obtenir un tiers temps
3.4.2 La possibilité d’utiliser du matériel informatique
3.4.3 La possibilité d’obtenir une aide humaine
Conclusion.
4. Références bibliographiques
4.1 Emissions TV
4.2 Films
4.3 Livres
4.4 Entretiens.
4.5 Programmes informatique
4.6 Projets, documents officiels, lois
4.7 Sites internet
Annexes
Annexe 1 : Questionnaire envoyé à des enseignants du secondaire incluant des élèves en situation de handicap dans leurs classes
Annexe 2 : Entretien du 7 novembre 2017 avec Karine Girard, coordinatrice du dispositif ULIS au collège Louise Weiss à Nozay (91)
Annexe 3 : Entretien du 22 décembre 2017 avec Nathalie Hernu, coordinatrice du dispositif ULIS au collège Georges Braque à Paris (75)

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