L’importance des musées pour le tourisme
La définition du musée a été présentée par l’OCIM dans l’introduction du travail. Selon l’Unesco, « les musées peuvent [aussi] jouer un rôle de premier plan dans le soutien à l’économie créative locale et régionale. Ils sont également des acteurs de plus en plus présents dans la société, proposant des plateformes de débat et d’échange, s’intéressant aux problèmes complexes de la société et encourageant la participation de la société civile » (Unesco, 2015) ces propos montrent qu’ils font partie intégrante de la société et de son histoire. La définition du musée regroupe aussi bien les sites et les monuments naturels, archéologiques, historiques et ethnographiques. (Bourgeon-Renault, 2005, pp. 23-24). C’est dans une perspective de transmission, de connaissance et de savoir, que les musées se développent. Le public peut y découvrir une culture, une histoire, « […] apprendre sur les époques passées ou actuelles, […] permettre d’apprécier la beauté, l’originalité et toutes autres qualités inhérentes aux objets présents » ( (Bourgeon-Renault, 2005, p. 24) et de faire connaitre aux visiteurs l’histoire d’une communauté.
Il y a une volonté éducative de la part des musées à transmettre leur connaissance via des parcours, des textes. Ce sont des moyens de compréhension, d’apprentissage mis à disposition des visiteurs pour en apprendre davantage sur une culture qui est différente de la leur. (Bourgeon-Renault, 2005, p. 25) . Quelle est l’importance des musées pour le tourisme ? Afin de pouvoir répondre à la question, quelques notions sont à définir. D’abord, la signification du terme « tourisme » qui est selon Claude Kaspar (1991) « […] la totalité des relations et des phénomènes qui se produisent lorsque l’on voyage ou lorsque l’on séjourne dans un lieu qui n’est ni un lieu d’établissement ni un lieu de travail ». C’est dans une perspective de services que le tourisme inclut le transport, l’hébergement, la restauration et les loisirs.. Le musée est un service touristique car il est considéré comme « une offre culturelle à part entière ». (museums, journée internationale des musées Musée et Tourisme Impulsion pour les musées, 2009, p. 10) .En effet, il permet de renforcer l’attractivité du territoire en captant un public environnant mais aussi un public touristique. Le musée peut aussi être considéré comme un « outil qui génère du flux touristique aux impacts directs et indirects sur le territoire » (Olu, 2008, p. 15) que ce soit dans les services, les transports, ou pour l’emploi. L’offre culturelle que proposent les musées est donc un facteur d’attraction touristique pour la région, car il peut autant « modifier ou fabriquer l’image d’une ville et la rendre attractive, il est également instrumenté par l’économie touristique comme dispositif de séduction pour servir des stratégies de redynamisation [à la ville]. ». (Olu, 2008, p. 10). Cette illustration montre ainsi dans quel schéma se trouve le tourisme muséal.
Certains musées peuvent être visités spontanément car ils s’inscrivent dans une démarche classique pour un visiteur touristique. Tandis que pour d’autres, un intérêt pour la thématique est prioritaire, comme c’est le cas pour les musées d’art. Ensuite la manière d’effectuer une visite dite touristique peut être différente de celle effectuée par un visiteur local. Ceci signifie que le touriste qui visite sera étranger à la culture présente sur place et il est possible qu’il ne parle pas la même langue. Le musée devrait donc s’adapter à un public étranger. Mais encore, il se peut que le touriste attende une visite plus « ludique » car il est en vacances. C’est dans ce contexte que les musées peuvent ajuster leur programme, et proposent des services interactifs et stimulants à leur public. On a pu constater que le visiteur « réclame régulièrement plus d’interactivité et plus de [service] ludiques […] le visiteur exprime systématiquement le besoin d’aides à la visite et l’envie de la vivre de manière plus légère » (Bourgeon-Renault, 2005, p. 27) Comment donc toucher un public de plus en plus averti et hétérogène ? Les personnes visitant un musée peuvent venir de différents milieux sociaux, ce qui signifie que le visiteur peut être autant un connaisseur chevronné qu’un visiteur curieux par ce qu’il peut découvrir dans les expositions qui s’y organisent.
Le musée tient donc un rôle social dans la société. « Il faut transformer la curiosité du public en plaisir, voire en engouement ». Le public est un citoyen dans le musée, ce qui signifie qu’il est membre du projet et il n’est donc pas considéré comme un client comme dans certaines structures de loisirs. Le public se cultive dans les musées, dans le cadre de son temps libre. Il faut donc respecter ses loisirs, ses envies, croyances et ses connaissances. (Bourgeon-Renault, 2005, p. 40). Avec les nouvelles technologies numériques qui sont présentes dans notre quotidien et l’engouement que suscite de tels services, de plus en plus de musées ont décidé de mettre en place des services appropriés et interactifs destinés aux visiteurs. Au vue de ces nouvelles tendances, il est important de définir quelques notions historiques, sur l’environnement de l’Internet et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, telle que la téléphonie mobile.
L’évolution d’Internet et de la téléphonie mobile
L’arrivée d’Internet, depuis les années septante n’a cessé d’évoluer à travers le monde et a permis l’émergence de nouveaux outils de communication. Au départ, il ne pouvait être pensable de communiquer avec un proche de l’autre côté du globe sans s’attendre à des coûts importants, alors que maintenant, via une connexion gratuite via le Wireless Fidelity (Wifi) ou payante (la 3G/4G), il est possible de communiquer avec ses proches, en tout temps, grâce à des hauts débits de communication. (Iseli, 2014) Ceci est un des exemples des avancées technologiques, qui est un succès dans l’amélioration des moyens de communication dans le monde. Internet n’est pas le seul à avoir autant évolué. En effet, la téléphonie mobile s’est aussi développée. Depuis les années 70 jusqu’au début des années 2000, le téléphone a beaucoup évolué. C’est en 2007 que tout a basculé et que la marque Apple a sorti son premier téléphone mobile « intelligent » (Smartphone) doté d’un système bénéficiant d’un écran tactile qui a révolutionné le monde de la téléphonie mobile. L’Iphone est donc arrivé sur le marché de la téléphonie mobile. La concurrence s’est ensuite installée avec notamment la marque Samsung qui est aujourd’hui leader du marché mobile avec ses nombreux modèles Galaxy. (IDC, 2015).
Cette évolution qu’a vécu le monde de la communication, a permis aux consommateurs, d’être toujours plus mobile et de pouvoir communiquer tout en se déplaçant. Il y aura plus de 2,9 milliard de smartphones en 2020, selon le communiqué de presse publié en début d’année par le Groupe Special Mobile (GSMA, 2015) qui offre une large gamme de services mobiles et travaille sur les tendances des mobiles. Ces informations montrent qu’il y a encore de nombreuses informations à exploiter avec les utilisateurs qui ne cessent d’augmenter. Ce nombre permet de visualiser l’importance de cette technologie autour du globe et de l’évolution de la téléphonie mobile ces dernières 40 années. C’est dans cette perspective que les téléphones ne cessent d’évoluer et d’offrir un service « adapté et individuel » selon les intérêts de leur utilisateur. Selon l’étude menée par l’agence britannique « Tecmark », sur 2000 utilisateurs de smartphone de Grande-Bretagne, 221 tâches sont effectuées sur un smartphone quotidiennement contre 141 sur un ordinateur. Ce résultat montre que le smartphone est devenu un outil de communication et d’information à part entière avec différentes possibilités comme la consultation des messageries, les partages sur les réseaux sociaux et les renseignements sur les différentes applications installées (météo, nouvelles, etc.) (Tecmark, 2014).
Les services mobiles dans les musées
Les services mobiles que peuvent mettre en place les musées doivent être constructifs. Il ne s’agit pas de n’importe quel service alliant des nouvelles technologies. Il faudrait un service qui permet d’enrichir le parcours du visiteur, dont il s‘en souviendra à son retour. Faire vivre un voyage des sens par le toucher sur une tablette numérique, offrir une nouvelle perspective en 3D d’un lieu permet d’enrichir la visite en fonction des services que peuvent offrir les musées. Il est important de garder à l’esprit qu’il faut prendre en compte l’avis du visiteur concernant la possibilité d’offrir de nouveaux services au sein des musées, pour qu’ils soient considérés comme une aide à la visite d’un musée et non pas un « gadget » comme le mentionne Cédric Piechowski, conservateur-directeur au Musée de la Céramique d’Andenne. (Regards sur les musées , 2015, p. 33). Différents services numériques sont déjà présents dans certains musées et mis au service du public. Plusieurs exemples sont présentés dans cette partie. L’enquête belge qui a été citée dans la revue littéraire s’intéresse à l’usage des technologies et de l’information, dans la région Wallonne. (Doucet, DOSSIER – Musées et nouvelles technologies: l’ancien découvre le moderne, 2014) Ce dossier présente les différentes technologies mises en place par certains musées passant par l’utilisation des tablettes tactiles, l’impression de la réalité augmentée, mais aussi par les applications mobiles.
Les réseaux sociaux tels que Facebook ont permis de faire interagir le public avec l’exemple du soldat poilu Léon Vivien. Il a pu raconter son histoire pendant la Première Guerre Mondiale et environ 40’000 personnes l’ont suivi dans cette aventure. Cette idée a été mise en place par le musée de la Grande Guerre de Meaux (Seine-et-Marne) et l’agence de communication DDB à Paris. (Schmitt, 2013). (Doucet & Manise, 2014, p. 5) Quel est le multi service de la tablette numérique ? Cet outil de communication permet de globaliser tous les contenus écrits en différentes langues, les images et reproductions de tableaux avec des audio et vidéos, comme le souligne Jean Richelle, directeur du Centre de Culture Scientifique (CCS) de l’Université Libre de Bruxelles, dans le cadre de l’application créée et utilisée sur la tablette numérique. L’application a été développée pour être « réutilisable dans d’autres contextes que l’exposition Lune [projet pour lequel elle a été développée] ». (Doucet, DOSSIER – Musées et nouvelles technologies: l’ancien découvre le moderne, 2014, p. 12). Par ailleurs certains musées ont eu recours aux tablettes pour rendre le contenu accessible à un public spécifique, comme le musée Magritte qui lui propose, sur sa tablette tactile, les renseignements en langue des signes pour les malentendants. Ceci permet de poursuivre la visite du musée en sous-titrage aux côtés des langues traditionnelles.
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