L’importance de seuil de rentabilité et ses limites

Seuil de Rentabilité

Notions de base

* QUESTION Clé: « Quel est le niveau d’activité au-delà duquel l’entreprise commence à faire des bénéfices ?  »

 Définition

Le seuil de rentabilité est le niveau d’activité minimum à partir duquel une entreprise devient rentable pour elle-même par ses économies d’échelle, c’est-à-dire qu’elle cesse de perdre de l’argent sur cette activité. Littéralement, le concept dérive de l’adjectif rentable, lui-même signifiant : « qui rapporte une rente » (un revenu), généralisé abusivement au sens de « qui rapporte un bénéfice » (une rentabilité).

L’importance de seuil de rentabilité et ses limites:

L’importance

Pour une entreprise, la détermination du seuil de rentabilité est nécessaire :
1. C’est un facteur de décision pour le lancement d’un nouveau produit sur le marché, ou son retrait ;
2. Il permet de calculer le montant du chiffre d’affaires à partir duquel l’activité est rentable, ou la date à laquelle l’entreprise commencera à faire du bénéfice ;
3. Il permet de savoir où se situe la marge réellement dégagée par la société à un moment donné ;
4. Il permet d’étudier le taux de risque de se trouver en déficit, et corrélativement d’apprécier la sécurité dont dispose l’entreprise si la conjoncture devient défavorable ;
5. Il permet de mieux étudier et analyser le rôle et la répartition des charges entre fixes et variables ; notamment il oblige à calculer la marge sur coût variable (MSCV), dont l’intérêt est d’éviter les inconvénients de l’imputation des charges fixes aux différents coûts des produits de la société.
6. Il réduit l’incertitude
7. Le seuil de rentabilité peut indiquer s’il est utile ou non de procéder à une analyse plus détaillée, et donc plus coûteuse.
8. Cette technique peut aussi venir en aide au moment de la définition des spécifications d’un produit. Chaque conception a ses propres conséquences sur les coûts. Ceux-ci affectent à l’évidence les prix et la faisabilité de la commercialisation. La technique du seuil de rentabilité permet de faire des comparaisons entre plusieurs conceptions possibles avant de faire un choix définitif.

Les limites 

1.C’est un système prévisionnel. La décision dépend donc de la qualité des données entrées dans le calcul de la marge, lui-même fonction du choix des données (quelle dépense est prise en compte ? selon quel critère ?) et de leur exactitude (le contrôle de leur réalité n’est possible qu’à posteriori).
2.C’est un système normatif : Certains coûts sont exclus, d’autres intégrés selon des clés de répartition souvent calculées de manière standard. Il ne représente donc qu’une simplification de la réalité.
3.Et pourtant, c’est un système peu normé : les méthodes sont différentes d’une entreprise à l’autre, ou d’un exercice à l’autre. Il n’existe pas de « catalogue » des coûts à prendre en compte. La comparaison est donc difficile.
4.C’est un système linéaire, c’est-à-dire qu’il fonctionne dans l’hypothèse où l’accroissement des ventes passe par un accroissement des coûts dans la même proportion. Ce système théorique n’existe pas dans la réalité, aucune dépense n’est parfaitement linéaire. Il existe principalement deux effets qui contredisent cette linéarité : l’effet de seuil et l’hétérogénéité des économies d’échelle.
• Les effets de seuil : les machines ont des capacités de production qui ne peuvent pas être poussées au-delà d’un certain seuil ; pour les dépasser, même de quelques unités, il faudra réinvestir dans une autre machine, ce qui double l’investissement, nécessite de l’espace en proportion plus importante que l’augmentation de production envisagée, etc.
• L’hétérogénéité des économies d’échelle : certaines productions peuvent être accrues sans impact sur les coûts. Par exemple, doubler la cadence d’une machine ne double pas nécessairement le coût d’entretien ni la consommation d’énergie ni le nombre d’ouvriers affectés à cette machine. Dans ce cas, la production supplémentaire coûte moins cher que la production initiale, on dit que le coût marginal de production est plus faible que le coût initial.

Calcul du seuil de rentabilité

La détermination du seuil de rentabilité s’obtient à partir de 3 éléments:
• Le chiffre d’affaire réalisé (CA) 
Désigne le total des ventes de biens et de services facturés par une entreprise sur un exercice comptable. Il est exprimé en unités monétaires et compté sur une année. Il se calcule hors taxe, et en particulier hors TVA, et déduction faite des rabais, remises et ristournes accordés.
Concrètement, le chiffre d’affaires d’une entreprise sur un exercice donné s’obtient en faisant la somme de l’ensemble des factures et avoirs hors taxes émis au cours de l’exercice.

• Les charges variables (ou opérationnelles) 
Varient proportionnellement avec l’activité de l’entreprise (chiffre d’affaires si c’est une entreprise commerciale et niveau de production si c’est une entreprise industrielle).
Leur coût unitaire est constant. Exemples : achats de marchandises, achats de matières premières, énergie…

• Les charges fixes (CF) (ou de structure) :
Qui restent stables jusqu’à un certain niveau d’activité. Elles ne dépendent que de la structure de l’entreprise :

 structure de production : amortissement, loyers…
 structure humaine : rémunérations fixes, charges sociales…
 structure financière : intérêts des emprunts souscrits…
Les calculs qui permettent d’obtenir le seuil de rentabilité se font en 3 étapes :
1. La marge sur coût variable (=MSCV)
2. Le taux de marge sur coût variable (= tx MSCV)
3. Le seuil de rentabilité (= SR)

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