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Les manifestations cliniques de la COVID-19
Manifestations psychiques
La COVID-19 a causé une grande détresse dans le monde entier. Outre les symptômes physiques évidents dans les cas infectés, il a causé de graves dommages à la santé mentale publique [26].
En période d’épidémie, les gens ont tendance à avoir peur d’être infectés par le virus/la maladie, ce qui peut entraîner de l’anxiété, du stress et de la dépression [27].
Troubles du sommeil
Le confinement lié au virus COVID-19, avec sa modification radicale de nos activités quotidiennes et des routines de vie, comme le stress induit par la pandémie et les conséquences associées (économiques, socioprofessionnelles, familiales), peuvent entraîner des perturbations importantes de nos rythmes biologiques et de notre sommeil [27].
Une étude en population générale chinoise indiquait que 85 % des personnes interviewées passaient entre 20 et 24 heures à l’intérieur de leur domicile, ce qui est un bouleversement total des rythmes et des activités [28].
Nos rythmes veille-sommeil dépendent d’un certain nombre de paramètres environnementaux pour pouvoir bien fonctionner : notamment l’exposition à la lumière du jour [29], de loin le synchroniseur le plus important, mais aussi l’activité physique durant la journée et surtout le matin, des repas à heures régulières et les interactions sociales [30].
En situation de confinement, la majorité de ces synchroniseurs (lumière, activité physique, alimentation, interactions sociales) se trouvent fortement modifiés voire supprimés, en conséquence, les troubles du sommeil et des rythmes veille-sommeil peuvent apparaître.
Trouble anxieux
Pendant et au décours du confinement, des symptômes anxieux, voire des troubles constitués peuvent apparaître.
Le confinement modifie considérablement la vie des individus en devenant une manifestation concrète de la menace, surtout pour ceux qui n’avaient pas encore connu de proche infecté par le SARS-COV-2. Plusieurs études en Chine ont étudié l’état de santé mentale de la population dans les premières semaines de confinement [31]. Durant cette période, Wang et al. [28] ont observé 29 % de symptômes anxieux modérés à sévères chez 1210 participants issus de la population générale. De nombreux facteurs peuvent majorer l’anxiété et la détresse psychologique globale dans ce contexte.
En premier, l’isolement conduit à une perte de contact avec la réalité des événements extérieurs. Les médias deviennent la source d’information principale, mais sont saturés par les sujets relatifs à l’épidémie. L’exposition constante à des informations concernant le virus peut majorer l’anxiété, d’autant que ces informations peuvent être erronées ou contradictoires [32].
Le trouble anxieux qui en résulte a été nommé « headline stress disorder » (qu’on pourrait traduire par « trouble anxieux lié aux médias ») par le psychologue Steven Stosny et qui se caractérise par une sensation de détresse ou d’anxiété, suite à la consultation de nombreuses informations. Il est ainsi conseillé de consulter des sources fiables et à jour, et de prévoir un temps raisonnable et dédié pour s’informer de la situation [33]. L’incertitude quant à la fiabilité des informations peut majorer l’anxiété [34]. Parmi les diverses informations à propos de l’épidémie (nombre de décès, propagation. . .), Wang et al. [27] ont montré que seule une information reçue sur l’augmentation du nombre de guérisons était associée à un stress perçu faible. De la même manière, le respect régulier de gestes barrières (lavage de mains, ne pas partager ses couverts. . .) était significativement associé à des niveaux de stress plus faibles.
La raréfaction des contacts sociaux et la crainte d’une contamination (majorée par la désinformation) augmentent aussi l’anxiété sociale [32]. Des facteurs individuels favorisent également les troubles anxieux liés à la crainte d’une contamination, comme l’intolérance à l’incertitude [35].
Enfin, des signes d’anxiété sont également à attendre à distance du confinement dans la population générale. Ce fut le cas au décours de l’épidémie de SARS, où des attitudes d’évitement se poursuivaient : diminution des contacts avec les autres, évitement des foules, des espaces publics, absentéisme professionnel [36].
Troubles dépressifs
Une majoration des troubles dépressifs fait partie des nombreuses conséquences psychiques d’une pandémie et du confinement lié au risque infectieux [37].
La pandémie vient en effet signifier au sujet un risque vital, pour lui et pour ses proches, et le confinement lui demande de faire appel à ses ressources pour s’adapter à une société qui voit la majeure partie de ses repères remaniés [38].
Même si le confinement et la distanciation sociale sont synonymes de protection pour soi et pour autrui, ils sont aussi vecteurs d’isolement et de sentiment d’impuissance, voire de méfiance et d’exclusion [39]. Lorsque le confinement perdure, le rôle protecteur de la fierté liée à l’élan solidaire du respect des règles sanitaires peut ne plus suffire à compenser le stress lié à la situation [40]. L’angoisse financière, la perte d’un être cher, la culpabilité, l’ennui et le fait de ne plus être professionnellement et socialement valorisé viennent s’ajouter aux autres sentiments précédemment décrits [41].
En raison de la limitation de l’accès aux soins et du report des opérations non urgentes, la douleur et autres conditions somatiques peuvent également s’y associer [40].
En Chine, dans les 2 mois suivant le début de la pandémie du COVID-19, une étude a retrouvé un taux de 20,1% de dépression chez 7236 volontaires [42].
À Toronto en 2003, ce taux était évalué à 31,2 % chez les 129 volontaires qui avaient répondu à la fin du confinement lié à l’épidémie du SARS [43]. La dépression peut donc toucher les sujets les plus vulnérables mais aussi ceux sans antécédent psychiatrique [44]. Le risque de dépression peut également être différé [41] : 15,6 % des « survivants » du SARS à 30 mois de l’épidémie en Chine présentaient une dépression [45].
Le Suicide
Quant au risque suicidaire, tous les facteurs de risque de dépression évoqués sont aussi des facteurs de risque de suicide [46].
Qualitativement, nous voudrions citer deux situations qui nous semblent à suivre de près [27]:
celle des étudiants confinés, qui sont les plus isolés, les plus coupés de leurs proches affectifs, dans les endroits les plus petits et les moins confortables, des TS et malheureusement des décès par suicide ont déjà été remarqués.
celle des détenus très récemment et parfois très « rapidement » libérés, qui passent brutalement et la plupart du temps sans accompagnement, d’une détention légale à une détention sociale.
Manifestations somatiques
En tant que nouvelle maladie infectieuse émergente, il est essentiel de comprendre et d’identifier les principales caractéristiques cliniques des patients COVID -19 pour aider à la détection précoce et à l’isolement des personnes infectées, ainsi qu’à minimiser la propagation de la maladie [47].
La majorité des patients présenterait une période d’incubation pouvant aller de 1 à 14 jours avec une médiane de 5 à 6 jours [48]. La proportion des patients asymptomatiques n’est pas encore connue ; elle varie entre 5 et 75 % selon les études [49,50].
Manifestations respiratoires :
Pour les patients symptomatiques, la majorité développent des signes respiratoires pouvant aller de la simple toux ou gêne laryngée jusqu’au syndrome de détresse respiratoire aigu (SDRA). La fièvre, la toux et la dyspnée étaient les symptômes les plus courants chez les patients atteints de pneumonie au COVID-19, compatibles avec la manifestation d’infections des voies respiratoires inférieures. Il n’y a pas de caractéristiques cliniques spécifiques permettant de distinguer de manière fiable la COVID-19 des autres infections respiratoires virales [48].
L’installation des symptômes se fait progressivement sur plusieurs jours, contrairement à la grippe qui débute brutalement. La fièvre a été notée chez 77% à 98 % des patients. Elle n’est pas toujours le premier signe de la maladie, elle peut apparaître après la toux. Sur une étude de 1 099 cas, seules 44 % des personnes étaient fébriles à leur admission, d’autres sont devenues fébriles après leur admission, et 11 % des cas n’avaient pas de fièvre [48]. L’absence ou le retard d’apparition de la fièvre rend difficile le diagnostic précoce de l’infection. La toux, retrouvée chez 57 à 82 % des cas, est le plus souvent sèche, mais peut être productive avec des expectorations parfois hémoptoïques surtout dans les formes graves. La dyspnée a été retrouvée chez 18 à 57 % de cas. L’évolution peut se compliquer dans 20 % des cas d’un SDRA avec recours à la ventilation mécanique dans 12,3% des cas [48-51]. D’autres signes secondaires ont été objectivés notamment la fatigue (29 à 69 %), les myalgies (11 à 44 %), les douleurs pharyngées (5 à 17 %), les céphalées (6 à 8 %) et la rhinite (5 %) [48-52].
Les manifestations extra respiratoires :
Contrairement à l’impression initiale d’une expression essentiellement respiratoire de l’infection, de nombreuses atteintes sont maintenant décrites dans les formes graves de COVID-19 notamment cardiaques, hépatiques, intestinales, neurologiques, ORL, conjonctivales et cutanées. Cette atteinte multi-organes témoigne d’une diffusion systémique du virus et d’une réponse immunologique et inflammatoire incontrôlée [53].
Prévention
La prévention passe par la communication consistant à expliquer la stratégie de lutte contre le virus, l’évolution de la pandémie au jour le jour, l’explication de la politique menée ainsi que les comportements à adopter [16] :
La distanciation sociale ou physique
La distance d’au moins un mètre correspond à la distance sociale de sécurité minimale. Dans le contexte de la pandémie, cette distance apparaît bien intégrée par la population, mais en raison de l’émergence et de la diffusion de nouveaux variants, cette distance est passée de 1 à 2 mètres le 21/01/2021[16].
Le port du masque grand public
De même, les masques grand public en tissu de catégorie 2 (filtrant 70 % des particules émises) ne sont plus considérés comme des mesures de protection efficaces, en raison de leur pouvoir filtrant inférieur aux masques à usage médical ou en tissu de catégorie 1 (filtrent plus de 90 % des particules émises) [16].
L’hygiène des mains
Elle doit être scrupuleusement respectée soit par un lavage des mains à l’eau et au savon soit par une friction hydroalcoolique [16].
La vaccination
Elle fait partie d’un des moyens pour faire face au virus et qui constitue pour nous tous une véritable source d’espoir. Cependant, le succès du programme de vaccination contre la COVID-19 dépendra en grande partie de l´acceptance du vaccin par la population [54].
Le COVAX, l’initiative mondiale visant à assurer l’accès rapide et équitable de tous les pays aux vaccins contre la COVID-19, quel que soit leur niveau de revenu, a annoncé le 18 décembre 2020 qu’il a bénéficié des accords requis pour obtenir près de deux milliards de doses de vaccins candidats contre la COVID-19, pour le compte de 190 pays participants. Dans la grande majorité des cas, le COVAX a obtenu l’accès à une partie de la première vague de production. Il s’ensuivra un échelonnement des quantités à mesure que de nouvelles doses seront disponibles. Grâce aux accords annoncés aujourd’hui, tous les pays participants auront accès à des doses de vaccin au cours du premier semestre 2021, les premières livraisons devraient commencer au cours du premier trimestre de 2021, en fonction des autorisations réglementaires et de l’état de préparation des pays à la distribution. Outre la Chine et la Russie qui ont chacune développé leur propre vaccin, les campagnes de vaccinations commencent avec le vaccin Pfizer dans la deuxième quinzaine de décembre 2020 [55].
Conformément aux objectifs mondiaux, le Sénégal vise à vacciner au moins 20 pour cent de sa population d’ici fin 2021 dans le cadre de l’initiative COVAX.
L’impact psychologique de la pandémie chez les étudiants
Les fermetures d’établissements dues à la COVID-19 ont touché 87 % de la population scolaire et étudiante mondiale [9].
Les universités sénégalaises ferment le 16 mars, le 20 mars 2020 l’état d’urgence est décrété sur toute l’étendue du territoire [7].
Ces mesures, qui ont un impact direct sur la vie quotidienne des étudiants ne sont pas sans conséquences sur leur santé mentale.
La vie estudiantine
Les années universitaires constituent un moment critique en ce qui concerne le déclenchement de conduite à risques et constituent donc un temps propice pour la prévention des troubles psychiatriques chez les étudiants. Par conséquent, les comportements à l’égard de leur santé méritent d’être observés, et il est de plus légitime d’agir sur les populations jeunes afin de réduire l’incidence des troubles modérés ou sévères [56].
Une situation particulièrement anxiogène
Même si les jeunes disposent en général d’une bonne santé physique, l’incidence des problèmes psychiatriques et comportementaux est très élevée dans cette population [57].
Pour les jeunes étudiants, la rencontre avec le système universitaire nécessite parfois des aménagements à plusieurs niveaux car elle implique la prise en compte de nouvelles exigences et attentes quant aux savoirs et aux compétences à développer. Les facteurs de stress souvent retrouvés chez les étudiants sont liés à des problèmes du quotidien ou stresseurs mineurs qui sont spécifiques au monde étudiant, comme la peur de ne pas réussir dans les études, le manque d’indépendance matérielle et financière ou encore la peur du chômage [58].
C’est pourquoi, les étudiants de premier cycle constituent une population particulièrement à risque aussi bien pour la consommation d’alcool et de tabac que pour les troubles de l’anxiété générés par leur nouvelle vie d’étudiant. En effet, le début de la vie universitaire génère souvent des pressions liées à la compétition dans certaines filières et à une nécessité d’autonomie dans les études et dans la vie personnelle. Ainsi, le contexte difficile de l’intégration à l’université amène les étudiants à exprimer des doutes concernant leurs capacités à affronter cette nouvelle situation [56].
Étudier à l’étranger, une rencontre interculturelle singulière
Pour les étudiants effectuant un séjour dans un pays étranger pendant une période prolongée de leur parcours (durée d’au moins un an), l’expérience universitaire peut devenir complexe en raison des contraintes administratives mais également de difficultés d’adaptation au système universitaire. En outre, l’expérience d’études à l’étranger demande une adaptation sociale, linguistique et culturelle, qui peut être considérée comme un défi et un potentiel facteur de stress, confrontant les étudiants à la nécessité d’établir une stratégie d’acculturation [58].
Globalement, la stratégie d’intégration semble aller de pair avec un meilleur bien-être psychique et social, et donne également lieu à une meilleure adaptation sociale et psychologique. Le choix d’une stratégie d’acculturation est le résultat d’une constellation complexe, qui mobilise non seulement les expériences antérieures et la motivation de l’individu confronté à un nouveau contexte, mais qui dépend également des conditions de leur accueil, et de la présence ou absence d’expériences de discrimination par le sujet [58].
La période universitaire reste ainsi singulière dans l’expérience de vie. Par ailleurs, dans le contexte actuel de développement des relations internationales, les mobilités universitaires sont maintenant courantes et parfois même obligatoires dans certains établissements et cursus. Pour les étudiants internationaux, l’année 2020 restera particulière puisque la pandémie de COVID-19 aura eu deux effets majeurs : un confinement de plusieurs semaines, puis plusieurs mois d’incertitude et de difficulté pour les déplacements à l’international [58].
Le niveau de stress perçu
Le stress est défini comme une transaction entre la personne et l’environnement dans laquelle la situation est évaluée par l’individu comme débordant ses ressources et pouvant mettre en danger son bien-être. Ainsi, toute difficulté d’adaptation pourrait engendrer un état de stress [57].
Il s’ensuit que les étudiants s’adaptent individuellement en adoptant certains comportements. Seulement, nous savons aujourd’hui que des comportements considérés comme nocifs (alcool, tabac, drogues) peuvent être produits en réponse à des carences ou à des agressions de l’environnement pour faire face à la souffrance psychique, à l’isolement, au manque de perspective. C’est pourquoi, toute modification de l’environnement peut atteindre le bien-être ou l’équilibre psychologique de la personne [56].
L’individu et son environnement entretiennent une relation réciproque. En effet, lors d’une confrontation à un événement, l’individu serait un agent actif qui interprète la situation et agit sur elle en la modifiant en retour [56].
Le contexte universitaire est en effet reconnu comme un environnement potentiellement stressant. Il s’agit d’un milieu où l’image de la compétence personnelle est en jeu, où l’individu est responsable du résultat, et où la réussite est incertaine et valorisée socialement. A cela s’ajoutent les difficultés liées aux conditions de vie des étudiants. Par conséquent, la problématique du stress perçu chez les étudiants est un problème de santé à ne pas sous-estimer. Les effets largement délétères d’un stress élevé et durable sur la santé physique et mentale, le bien-être et la qualité de vie, mais aussi sur les performances académiques ont été démontrés à de nombreuses reprises dans la population des étudiants [59].
Plusieurs études ont mis en évidence la fréquence plus élevée des symptômes de détresse émotionnelle chez les étudiants, par rapport aux populations non étudiantes du même âge. Les stresseurs les plus importants, en fréquence ou en intensité, concernent l’insertion professionnelle (peur du chômage), la réussite universitaire (manque de capacités pour réussir les examens, appréhension des examens), le temps (manque de temps), l’argent et la dépendance financière [59].
Le confinement et la continuité pédagogique à distance soudaine qui en découle peuvent être perçus comme des stresseurs environnementaux spécifiques par les étudiants. Dans le milieu universitaire, le stress est perçu comme un moyen d’adaptation aux conditions pédagogiques universitaires; la réussite et l’échec en sont la conséquence. Les étudiants qui réussissent font face au stress en montrant une motivation et une régularité accrues dans leur travail [60].
Les étudiants ont été très vulnérables aux problèmes de santé mentale pendant la pandémie de COVID-19, et les chercheurs ont montré que le stress perçu et les problèmes de santé mentale ont augmenté pendant la pandémie [57].
Le niveau d’anxiété et de dépression
La période de vie des étudiants est particulièrement marquée par un certain nombre de changements qui viennent bouleverser leur identité : distanciation avec la famille, perte des repères qu’ils avaient au lycée, peur d’échouer dans leurs études, solitude, incertitude professionnelle, manque de ressources financières. Les étudiants éprouvent des difficultés à assumer des situations nouvelles. Ils peuvent traverser durant leurs études une période d’épisodes dépressifs, voire suicidaires plus marquée que dans la population générale [60].
La crise sanitaire de la COVID-19 a engendré de nombreuses contraintes chez les étudiants (enseignements hybrides, examens à distance), venant s’ajouter à celles déjà présentes antérieurement (stress des examens, éloignement familial). Cela n’a pas été sans conséquence sur leur santé mentale. En effet, toutes les études réalisées durant le premier confinement mettent en évidence une détérioration importante de la santé mentale des étudiants, s’illustrant notamment par une forte prévalence de symptômes anxio-dépressifs [61].
Leur importante détresse psychologique peut en partie s’expliquer par le fait qu’avant la crise sanitaire les étudiants étaient déjà identifiés comme une population vulnérable. Or, les personnes qui présentaient une détresse psychologique importante au préalable sont celles chez qui les conséquences psychologiques de la pandémie sont les plus fortes. En outre, d’autres facteurs ont également été mis en évidence pour comprendre les conséquences délétères de la crise sanitaire sur la santé mentale des étudiants tels que leurs niveaux d’exposition aux médias, leurs changements de lieux de vie, la distance avec les membres de leur famille et/ou avec leurs amis), et plus largement la solitude et l’isolement [61].
Sans vie de campus, il est difficile de développer un sentiment d’appartenance à la faculté ni la convivialité nécessaire et inhérente à cette période de la vie. En effet, la distance physique dépersonnalise les relations amicales, les rituels d’entrée en contact n’existent plus, la communication devient difficile. Si le concept de quarantaine semble facile à comprendre, la notion de distance physique l’est moins, d’autant plus que se rajoute souvent la distance sociale, alors que l’on devrait au contraire apporter d’autant plus de soutien à nos proches qu’on nous impose la distance physique [10].
Sans vie étudiante, sans présence dans les campus, sans contacts physiques, le quotidien des étudiants se résume le plus souvent à 4 murs et des écrans. Souvent, cette réduction drastique des contacts sociaux, si elle est efficace pour limiter la propagation de la COVID, favorise le repli sur soi et augmente le risque de se couper des liens existants, surtout s’ils étaient balbutiants [10].
Le confinement est une expérience exceptionnelle qui n’est pas sans conséquences. Il a eu un impact délétère sur la santé psychologique, avec des troubles de l’humeur, des confusions, voire un syndrome de stress post-traumatique. Le risque d’apparition de ces manifestations a augmenté avec la durée d’isolement, mais aussi avec d’autres facteurs comme les conditions de logement, la perte de revenus, l’absence d’information, ou encore l’ennui. Des expressions de mal-être, voire de détresse, apparaissaient chez les adolescents et les jeunes adultes. Les tentatives de suicide ont augmenté [62].
Dans un contexte anxiogène, de peur de mourir ou de voir mourir un proche, l’isolement affectif, la perte de repères sociaux, la réduction ou la perte d’activité professionnelle, produisent un cocktail délétère dont une des conséquences les plus graves et traumatisantes serait de provoquer un état de stress post-traumatique [62].
Le trouble de dépression majeur est l’un des troubles psychiatriques les plus répandus et les étudiants comptent parmi les populations qui en sont le plus touchées. En effet, une revue systématique de la littérature portant sur le TDM a relevé une prévalence moyenne de 30,6 % chez cette population, un taux nettement plus élevé que celui observé dans la population générale. Ce trouble mental affecte les étudiants de plusieurs manières, en passant par une moins bonne performance académique jusqu’au suicide [63].
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. Généralités
I.1. Définition
I.2. Historique
I.3. Epidémiologie
I.3.1. Evolution de la pandémie au niveau international
I.3.2. Evolution de la pandémie au niveau national
I.4. Les manifestations cliniques de la COVID-19
I.4.1. Manifestations psychiques
I.4.2. Manifestations somatiques
I.5. Prévention
II. L’impact psychologique de la pandémie chez les étudiants
II.1. La vie estudiantine
II.1.1. Une situation particulièrement anxiogène
II.1.2. Étudier à l’étranger, une rencontre interculturelle singulière
II.2. Le niveau de stress perçu
II.3. Le niveau d’anxiété et de dépression
DEUXIEME PARTIE
I. Objectif
I.1. L’objectif général
I.2. Les objectifs spécifiques
II. Méthodologie
II.1. Type d’étude
II.2. Période de l’étude
II.3. Population de l’étude
II.3.1. Critères d’inclusion
II.3.2. Critère de non inclusion
II.4. Recueil de données
II.5. Analyse des données
II.6. Considérations éthiques
II.7. Biais de l’étude
III. Résultats
III.1. Caractéristiques sociodémographiques
III.1.1. Âge
III.1.2. Sexe
III.1.3. Le lieu de résidence
III.1.4. Statut matrimonial
III.2. Données liées au statut universitaire
III.2.1. Niveau d’étude
III.2.2. Secteur d’étude
III.2.3. Principale source de revenu
III.3. Les antécédents personnels
III.3.1. ATCD médicaux
III.3.2. ATCD psychiatriques
III.4. Exposition au COVID-19
III.4.1. Exposition personnelle
III.4.2. Proche atteint de COVID-19
III.4.3. Risque de développer une forme grave
III.5. Les substances psychoactives
III.5.1. Consommation des substances psychoactives
III.5.2. Augmentation de la consommation des substances psychoactives
III.6. Pratique d’une activité physique
III.7. L’augmentation du temps d’exposition aux écrans
III.8. Cohabitation
III.8.1. Type de la cohabitation
III.8.2. Satisfaction de la cohabitation
III.9. Relation avec les proches depuis l’avènement de la COVID-19
III.10. Communication avec les familles
III.10.1. Avant l’avènement de la COVID-19
III.10.2. Depuis l’avènement de la COVID-19
III.11. Impact de la pandémie sur les étudiants
III.11.1. Résultats de l’échelle du stress perçu(PSS)
III.11.2. Résultats de l’échelle HAD
III.11.2.1. Niveau de l’anxiété
III.11.2.2. Niveau de dépression
IV. Discussion
IV.1. Caractéristiques sociodémographiques
IV.1.1. L’âge
IV.1.2. Sexe
IV.1.3. Statut matrimonial
IV.2. Données liées au statut universitaire
IV.2.1. Secteur et niveau d’étude
IV.2.2. Source de revenu
IV.3. ATCD
IV.4. Impact psychologique de la pandémie chez les étudiants
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES