L’impact des changements climatiqques sur les
activités socio–économiques et les écosystèmes
PROBLÉMATIQUE
La notion de changement climatique n’est pas récente. Elle a débuté dans les années 1970, mais a pris un essor depuis la découverte de la destruction rapide de la couche d’ozone par une équipe Britannique en 1982. Depuis cette date, ce concept est relayé dans les médias et a pris une ampleur considérable dans un monde hyper médiatisé. En effet, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) définit le changement climatique comme «un changement dans l’état du climat, qui peut être identifié (par exemple en utilisant des tests statistiques) par des changements dans la moyenne et/ou la variabilité de ses propriétés, et qui persiste pendant une période prolongée, généralement pendant des décennies, voire plus. Le changement climatique peut être dû à des processus internes naturels ou à des forçages externes, ou à des changements anthropiques persistants de la composition de l’atmosphère ou dans l’utilisation des terres». Il faut souligner que le monde a connu des mutations cycliques de son climat. Par contre, elles n’ont jamais atteint le niveau qu´elles ont aujourd´hui, matérialisé en cela par un dérèglement systématique qui se traduit, de par le monde, avec l’apparition d´événements plus ou moins tragiques, tels que des épisodes de sécheresse de longue durée, des inondations, ainsi que la recrudescence et l’ampleur des cyclones. En ce qui concerne notre zone d’étude, l’augmentation de l’aridité tend de plus en plus vers des proportions inquiétantes qui impactent les activités économiques de la région Matam. Donc, l’un des facteurs de la modification de l’occupation et/ou l’utilisation du sol reste lié aux changements du climat en relation avec les activités d’origine anthropique. D’ailleurs, ces changements trouvent actuellement leur explication plus dans le forçage anthropique que dans le forçage des facteurs naturels. Dans la partie nord du pays, plus particulièrement la région de Matam, le climat de type sahélien est marqué par une forte variabilité intra- et interannuelle de la pluviométrie, ce qui caractérise un déficit hydrique qui se prolonge depuis une trentaine d’années. Au même moment, la croissance démographique galopante, qui s’y passe, accentue la pression sur certaines ressources déjà très affectées. Leur dégradation engendre davantage les problèmes socio-économiques et la survie d’une bonne partie de la population dépend de ces dernières. 8 L’emplacement de la région devait permettre à cette population de bénéficier des retombés économiques de l’après barrage. Paradoxalement, on assiste actuellement à une réduction des surfaces cultivables, du fait de l’écrêtement de la crue, qui jadis inondait toutes les surfaces cultivables, au grand bonheur des cultivateurs. Mais également les plans de développement stratégiques de l’OMVS, comme les périmètres irrigués villageois, sont peu développés dans la région et inégalement répartie au niveau de nombreuses localités avoisinantes la plaine inondable. Cette politique des PIV est décriée ces dernières années par les concernés au premier degré, car les agriculteurs n’arrivent plus à y trouver leur compte, du fait de l’état onéreux des charges à l’état actuel d’une économie de crise. La connotation, selon laquelle la vallée est une zone de départ, traduit une certaine réalité d’adaptation des populations qui vivent dans une zone où les conditions de vie sont de plus en plus précaires. L’accroissement des flux migratoires ont vu le jour à la suite de la sécheresse des années 70 vers l’extérieur et les grands centres urbains du pays. À cela s´ajoute également la migration des pêcheurs vers les pays limitrophes, du fait de la rareté des ressources halieutiques. Le quasi totalité de cette population dépend exclusivement des ressources financières de ses ressortissants établis à l’étranger. Les activités économiques, surtout les cultures de décrues et de Dièri, ne sont plus productives comparées aux années antérieures et, de ce fait, freinent les ardeurs des derniers cultivateurs. En ce qui concerne le secteur de la pêche, la parcimonie des captures induite que ses acteurs se soient tournés vers d’autres activités plus productives. Les éleveurs sont également affectés par les changements climatiques. Ces derniers ont établi des mesures d’adaptations en écourtant leur séjour dans la zone de la vallée vers le Ferlo (actuellement atteint par la surcharge de pâturages autour des points d’eau) et les pays limitrophes comme le Mali.
Les sols du Dièri
Dans le Dièri proche et le Ferlo, on y rencontre différents sols. Ils contiennent 80 à 90% de sable (sablonneux), de structure mono granulaire qui surplombe la zone du Walo, qui est le réceptacle de ces eaux de ruissellement. – Les sols dits isohumiques (brun – rouges subarides) et les régosols se rencontrent dans presque toute la partie logeant la Nationale N°2 et qui sont caractérisés par une texture sableuse sur tout le profil. Ils sont fragiles et sensibles à l’érosion éolienne. C’est le domaine de la culture du mil et du niébé et, dans une moindre mesure, celle de l’arachide. – Les sols ferrugineux tropicaux lessivés, bruns ou beiges, ne sont rencontrés que dans le sud du département de Ranérou. Ils sont caractérisés par une texture sableuse ou sablo-limoneuse en superficie et limoneuse à limono-argileuse en profondeur. Ces sols sont exposés principalement à l’érosion hydrique, du fait qu’ils sont entaillés par plusieurs sillons, mais aussi à l´érosion éolienne. 14 Ce sont des terres favorables à la culture de l’arachide mais interdite dans la zone de réserve du Ferlo sud pour la préservation des sols. En effet, la fragilité des sols du pays est due dans une large mesure à la monoculture intensive de l’arachide. -Les lithosols occupent toute la partie centrale de la région d’orientation Nord-Ouest et Sud-Est, domaine de prédilection de la zone de l’élevage extensive. Ils sont des zones de refuge pour la majeure partie du cheptel de la région, surtout quand la saison pluvieuse est déficitaire.
La topographie
En parcourant transversalement la vallée de la Mauritanie jusqu’au Ferlo, on rencontre successivement, de part et d’autre du lit mineur: La levée fluviale bordant le lit mineur du fleuve (ou un défluent), dont la partie supérieure, appelée bourrelet de berge ou «Fondé» est rarement atteinte par les eaux de crue. les cuvettes argileuses de décantation de la crue «collengal». La limite entre la zone du Dièri (marquée par des dépôts du continental terminal et de l’Eocène), avec celle du Walo (zone argilo-limoneuse) est marquée par des failles (figure ci-dessous). A partir de la zone dite djédjogol (ligne de démarcation entre les sols du Walo et les sols du Dièri), on parcoure vers le Sud-ouest de vastes ensembles des terres du Ferlo (continentale terminale). C’est une région qui s’organise en trois unités morpho-pédologiques: les dunes en partie réactivées du Nord ou Ferlo sableux, les dunes fixées et parcourues en certains endroits par un réseau hydrographique fossile sur le continental terminal ou Ferlo sablo-argileux du Sud, et le plateau du Sud-Est, nappé de cuirasses gravillonnaires ou Ferlo ferrugineux. Les sols évoluent en fonction de la latitude, du brun subaride au ferrugineux tropical (Michel, 1973). La topographie y est marquée par une platitude d’ensemble qui est un peu relevée en direction du Sud-ouest, marquant ainsi une différence entre deux bandes : celle du Walo et du Ferlo. La première dite Walo est une bande humide de 0 à 10 km de large, décrivant un arc de cercle, et la seconde est une vaste zone desséchée.
ACRONYMES UTILISES |