L’impact de l’infirmier dans le contrôle de la pression artérielle à l’aide de l’éducation thérapeutique

Notre cursus à la Haute Ecole de la Santé La Source arrive à son terme et nous l’achevons par la réalisation d’un travail de Bachelor. Celui-ci consiste en l’élaboration d’une revue de littérature qui vise à souligner que l’infirmier est le professionnel de santé à même de réaliser une éducation thérapeutique (ETP)  auprès de personnes hypertendues dans le but d’améliorer le contrôle de la pression artérielle, c’est à dire une pression artérielle inférieure ou égale à 140/90 mmHg.

L’hypertension artérielle est définie comme une pression artérielle supérieure à 140/90 mmHg. La pression artérielle est la pression que le sang exerce sur les parois des artères et des vaisseaux sanguins (Smeltzer & Bare, 2011). Selon Dregan et al. (2016), l’hypertension artérielle est l’un des facteurs de risques majeurs des maladies coronariennes, d’infarctus du myocarde ou d’insuffisance rénale. De plus, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)  (2013, cité dans Dregan, Ravindrarajah, Hazra, Hamada, Jackson, & Gulliford, 2016), les maladies cardiovasculaires sont responsables de 17 millions de décès dans le monde. L’OMS ajoute également que l’hypertension artérielle est l’un des facteurs principaux permettant d’expliquer ces chiffres puisque selon elle, 55% des décès provoqués par les maladies cardiovasculaires sont directement liés à l’hypertension artérielle.

Nos expériences professionnelles et personnelles nous ont amené à nous rendre compte que certains patients éprouvent des difficultés concernant l’adhésion aux médicaments antihypertenseurs et que ceux-ci manquent de connaissances sur l’hypertension artérielle. De plus, selon Santschi Chiolero (2007), l’hypertension étant une pathologie asymptomatique, la non adhésion thérapeutique est importante car le patient ne ressent pas les effets immédiatement. Selon Burnier « parmi les patients hypertendus, une adhésion insuffisante aux traitements médicamenteux est l’une des causes fréquentes du mauvais contrôle de l’hypertension » (2006, cité dans Santschi, Rodondi, Bugnon, Pannatier et Burnier, 2008, p. 1928). Face à une telle problématique de santé, nous nous sommes interrogés sur le rôle que l’infirmier pourrait avoir afin d’améliorer le contrôle de la pression artérielle.

Comme le souligne Lagger, Pataky, et Golay (2009), l’ETP améliore de manière significative la santé des patients atteints de pathologies chroniques (comme l’hypertension artérielle). Selon Devine et Reifschneider (1995), l’ETP combinée à une thérapie cognitivocomportementale permet d’améliorer de 88% l’adhésion aux traitements médicamenteux. De plus, d’après les mêmes auteurs, elle permet d’améliorer de manière significative la pression artérielle. C’est pourquoi, nous avons identifié l’ETP comme un outil permettant à l’infirmier d’améliorer le contrôle de la pression artérielle.

Hypertension artérielle 

Selon la Société Européenne d’Hypertension (ESH) et la Société Européenne de Cardiologie (ESC), l’hypertension artérielle correspond à une pression artérielle systolique (PAS)  supérieure ou égale à 140 mmHg et/ou une pression artérielle diastolique (PAD) supérieure ou égale à 90 mmHg [traduction libre] (2007, p. 1135).

Ces normes ont été établies arbitrairement en fonction du risque cardiovasculaire considéré comme acceptable dans la population (Forni, Wuerzner, Pruijm, Guihard, & Burnier, 2010). Il est donc important de rappeler qu’il s’agit d’une guideline et qu’il est difficile de définir une valeur seuil considérée comme pathologique ainsi qu’une stratégie clinique pour chaque valeur de pression artérielle au-dessus des normes standard. Ainsi, trois degrés de sévérité de l’hypertension artérielle ont été établis et permettent de guider la prise en soin des personnes hypertendues . Le contexte dans lequel la pression artérielle est mesurée est aussi à prendre en compte. Les valeurs de la pression artérielle peuvent différer considérablement suivant le moment ainsi que les conditions dans lesquelles elle a été mesurée. Ainsi, les normes standard pour une mesure ambulatoire de la pression artérielle sont différentes de celles retenues pour une mesure au cabinet et sont fixées également de manière arbitraire, à 135 mmHg pour la systolique et 85 mmHg pour la diastolique .

D’après Pruijm, Wuerzner, Forni, Bochud, Pechère-Bertschi et Burnier (2010), «l’hypertension artérielle est probablement le résultat d’une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux » (p. 1715). Les mêmes auteurs définissent l’activité physique, l’exposition au tabac et à l’alcool, le stress ainsi que l’alimentation comme les facteurs environnementaux. De plus, selon Santschi, Rodondi, Bugnon, Pannatier et Burnier (2008), l’hypertension artérielle est l’un des facteurs de risques majeurs des maladies cardiovasculaires. En effet, cette pathologie peut engendrer de nombreuses complications, telles que : une attaque cérébrale, un infarctus du myocarde, une angine de poitrine, une insuffisance cardiaque, une insuffisance rénale (Mattle, Nussberger, Hobi, & Junker, 2009), des troubles circulatoires des membres inférieurs et des troubles oculaires (swissheart.ch, n.d). Ainsi, il est primordial de pouvoir la diagnostiquer et la traiter afin de prévenir toutes les complications.

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Contexte socio-sanitaire

Au niveau mondial, les maladies cardiovasculaires sont à l’origine du plus fort pourcentage de décès par maladies non transmissibles (MNT) (48%), suivies par les cancers (21%) et les maladies respiratoires chroniques (12%) (statistiques sanitaires mondiales, 2012). De plus, selon l’OMS, « on estime que l’hypertension artérielle est à l’origine de 51% des décès par accident vasculaire cérébral et de 45% de ceux dus à une cardiopathie coronarienne » (2009, cité dans Statistiques Sanitaires Mondiales, Genève, 2012, p. 16). Elle est ainsi associée à environs 7,6 millions des décès par année dans le monde (13,5% de tous les décès) [traduction libre] (Chow et al., 2016, p. 960).

Au sein de la population suisse, selon Belly, et al. (2007, cité dans Mattle, Nussberger, Hobi et Junker, 2009), une étude bâloise a montré que sur 1000 patients provenant de 20 cabinets médicaux, 46% étaient hypertendus. De plus, selon l’Office fédéral de la statistique (OFS) (2007, cité dans Mattle, Nussberger, Hobi, & Junker, 2009), avec l’âge, le pourcentage de personnes hypertendues augmente. Chez les hommes et les femmes de 55 ans, ce dernier est de 39% et 32%. Après 75 ans, ce pourcentage augmente à 54% et 55%.

Table des matières

INTRODUCTION
1. QUESTION DE RECHERCHE ET PROBLEMATIQUE
1.1. Hypertension artérielle
1.2. Contexte socio-sanitaire
1.3. Origine de la question de recherche
1.4. Perspective pratique infirmière
1.5. Définitions des concepts de soin retenus
1.5.1. L’éducation thérapeutique
1.5.2. Promotion de la santé et prévention
1.5.3. Le modèle conceptuel de McGill
2. METHODOLOGIE
2.1. Formulation de la question de recherche
2.2. Bases de données
2.3. Difficultés
2.4. Recherche des études
2.4.1. Elaboration de l’équation de recherche
2.4.2. PubMed (Medline)
2.4.3. CINAHL
2.5. Sélection des études
2.6. Extraction des données
3. RESULTATS
4. ANALYSE CRITIQUE DES ARTICLES
4.1. Drevenhorn, E., Bengtson, A., Nilsson, P. M., Nyberg, P., & Kjellgren, K. I.
(2012). Consultation training of nurses for cardiovascular prevention – A
randomized study of 2 years duration. Blood Pressure, 21(5), 293-299
4.2. Dean, S. C., Kerry, S. M., Khong, T. K., Kerry, S. R., & Oakeshott, P. (2014).
Evaluation of a specialist nurse-led hypertension clinic with consultant backup in
two inner city general practices: randomized controlled trial. Family Practice, 31(2),
172-179.
4.3. Kauric-Klein, Z. (2012). Improving blood pressure control in end stage renal
disease through a supportive educative nursing intervention. Nephrology Nursing
Journal: Journal of the American Nephrology Nurses’ Association, 39(3), 217-228.
4.4. Drevenhorn, E., Kjellgren, K. I., & Bengtson, A. (2007). Outcomes following a
programme for lifestyle changes with people with hypertension. Journal of clinical
nursing, 16(7b), 144–151.
4.5. Hacihasanoğlu, R., & Gözüm, S. (2011). The effect of patient education and
home monitoring on medication compliance, hypertension management, healthy
lifestyle behaviours and BMI in a primary health care setting. Journal of Clinical
Nursing, 20(5-6), 692-705.
4.6. Irmak, Z., Duzoz, G., Bozyer, I. (2010). The Effectiveness of a follow-up
program on blood pressure and cardiovascular risk Factors for hypertensive
patients. Australian Journal of Advanced Nursing, The, 28(2), 60.
5. COMPARAISON DES RESULTATS
6. DISCUSSION
7. PERSPECTIVES POUR LE FUTUR
CONCLUSION

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