L’IMPACT DE LA MIGRATION SUR LE DEVELOPPEMENT LOCAL
INSTITUTIONS ET MODES DE TRANSFERTS
Structures de transferts
Les transferts financiers sont devenus plus significatifs avec la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994. Plusieurs habitants de cette communauté rurale détiennent des comptes bancaires, mais à Vélingara commune ou à Kolda. Mais au niveau local, aucune institution financière n’est mise en place. C’est seul l’ADESC qui permet aux GPF d’avoir un crédit pour financer leurs activités. L’inexistence de structures financières dans la localité pose un problème pour l’acquisition des informations concernant les transferts effectués à travers ces institutions financières. Les habitants de cette communauté rurale sont obligés d’aller jusqu’à Vélingara commune ou à Kolda où sont installés les institutions financières pour retirer leurs argents.
Modes de transferts
Quatre types de transferts regroupés en deux modes sont utilisés, parfois conjointement, par les migrants pour rapatrier une partie de leur argent : Les modes officiels sont le mandat postal et le virement bancaire; Les modes informels sont le transport en espèces par le migrant lui-même et/ou par une tierce personne, également appelés transferts « à la valise » ou « circuit mallette ». A coté des structures officielles, se sont développés des réseaux informels de transferts d’argent. Ces réseaux, dirigés par d’anciens émigrés reconvertis dans le commerce, facilitent les envois de revenus à des coûts plus faibles que ceux des structures officielles. D’autres émigrés opèrent des transferts à travers un commerçant, une société ou à particulier pour régler des besoins urgents. Graphique n°6 : Les moyens de transferts utilisés par les émigrés Source : Données enquêtes personnelles, 2011 Les structures de transferts jouent un rôle très important dans les envois monétaires. Dans l’enquête réalisée, 55% des familles utilisent ce moyen qu’ils considèrent plus rapide et plus fiable. Les mandats internationaux via la Poste sont progressivement délaissés en raison de la lenteur des paiements. Les transferts informels (passeurs, amis, lui-même…) représentent prés de 44% des envois des émigrés. Ces circuits échappent à toute possibilité de contrôle. Selon certains enquêtés, les 55% 44% 1%0% Fréquence Mandats postaux A l’aide d’un tiers Virements Autres 48 sommes envoyées à travers ce circuit sont beaucoup plus importants que les envois par voie « formels ».
MONTANTS DES TRANSFERTS
L’essentiel des revenus collectés par le migrant est transféré dans le pays d’origine. La plus grande partie de ces sommes sont destinées aux familles, le reste va à des activités économiques ou à des investissements dans l’immobilier en général. La manne financière des émigrés représente dans certains villages de la communauté rurale la principale source de revenus des ménages. L’argent des émigrés a le mérite, grâce aux structures de transferts, d’arriver à bon port, ce qui n’est pas le cas souvent de l’aide publique au développement.
FREQUENCE DES TRANSFERTS ET UTILISATION DES REVENUS
Le débat sur la fréquence des envois des émigrés de Saré Coly Sallé demeure encore entier. Il est très difficile de cerner cette question en raison des nombreux canaux de transfert utilisés. Cependant, l’enquête menée au niveau des ménages dans certaines localités de la communauté rurale, permettent d’avoir un aperçu sur l’étendue du phénomène. La fréquence des envois n’est pas uniforme car elle dépend parfois même de la situation matrimoniale de l’émigré luimême. Ces transferts d’argent des émigrés représentent dans certains villages de la communauté rurale la principale source de revenus des ménages
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