L’IMPACT DE LA FLUCTUATION DU TAUX DE CHANGE

L’IMPACT DE LA FLUCTUATION DU TAUX DE CHANGE

Les régimes de change 

Cette analyse nécessite de définir et de mesurer l’impact du régime de change à Madagascar sur le tourisme. Ceci revient donc à faire une analyse théorique de la politique de change. Dans le but de bien montrer l’impact de la fluctuation du taux de change sur le tourisme, il est indispensable d’avoir une idée sur les différents régimes de change existants. En effet, chaque pays doit choisir le type d’un régime de change appliqué. Les approches disponibles pour classifier les systèmes de change sont analysées par le choix de régime de change.[13] Le choix d’un régime de change revêt une grande importance. Il met en cause la politique économique d’un pays, ses marges de manœuvre et son mode d’ajustement macroéconomique. Il influence également la situation économique des pays partenaires, qui sont sensibles aux conséquences d’un régime de change sur leur compétitivité. Les régimes de change déterminent ainsi les conditions de l’insertion internationale des économies. L’intérêt économique pour le régime de change reflète son importance dans les économies ouvertes. En effet, le système de change d’un pays définit le cadre dans lequel s’effectuent les échanges commerciaux, financiers et économiques avec le reste du monde. Le taux de change entre dans les arbitrages qui guident les décisions des agents économiques dans leurs transactions sur les biens et services ou le placement de leur épargne. Par ailleurs, le système de change désigne l’ensemble des principes et des règles qui organisent le cadre économique dans lequel la valeur nominale de la monnaie domestique est déterminée. Cette valeur est appelée un taux de change nominal. Le système de change influence à la fois les performances extérieures et intérieures des pays. Par conséquent, le système de change guide les interventions des autorités monétaires (la banque centrale en générale), sur le marché des changes et éventuellement l’usage de la politique monétaire pour défendre ou influencer l’évolution du taux de change. 

 CONCEPT DU TAUX DE CHANGE 

 Principe et classification des régimes de change selon le degré de flexibilité du taux de change. Ces régimes de change sont généralement regroupés en trois grandes catégories : les régimes de change fixes, les régimes intermédiaires et les régimes de change flottant. Régimes à taux de change fixe Un régime de change fixe suppose la définition d’une parité de référence entre la monnaie du pays considéré et une devise (ou un panier de devises), à laquelle la banque centrale s’engage à échanger sa monnaie [13]. La monnaie nationale a une valeur officielle exprimée par rapport à une « monnaie étalon » (l’or, le dollar ou une combinaison de devises). La parité est ainsi la valeur officielle d’une monnaie par rapport à une autre. En effet, c’est un régime dans lequel les autorités monétaires fixe (unilatéralement ou non) le taux de change nominal de référence et s’engagent à vendre ou acheter toute quantité de monnaie domestique demandée ou offerte par le public aux cours annoncés. En adoptant un tel régime, les autorités s’engagent également à défendre la parité de leur monnaie par des interventions sur le marché des changes ou par la politique monétaire. Les régimes fixes comprennent les unions monétaires, les systèmes de dollarisation/euronisation, les caisses d’émission et les systèmes de change fixes ajustables. X Les unions monétaires C’est une zone monétaire où une seule politique monétaire est appliquée.A l’intérieur du pays considéré, une monnaie unique ou plusieurs devises circulent librement et sont parfaitement substituées. Le taux de change est contrôlé comme fixe et permanent. Dans ce cas, plusieurs pays adoptent une monnaie commune ainsi qu’une banque centrale commune qui met en œuvre la politique monétaire commune et gère les réserves de change de l’union. Les deux zones franc africaines(CFA) et la zone euro constituent des exemples d’union monétaire. L’union monétaire réduit le problème d’incohérence temporelle, en exigeant un accord multinational sur la politique monétaire et en réduisant la volatilité des taux de change réels. L’inconvénient potentiel s’est que les pays membres souffrant de chocs asymétriques perdent un outil de stabilisation, parce qu’ils ont une politique monétaire dépendante de tous les pays membres. X Les systèmes de dollarisation/euronisation C’est un système où un pays adopte unilatéralement la monnaie ou une autre devise comme sa propre monnaie. S’il s’agit du dollar Américain, on parle de la dollarisation et si la devise adoptée est l’euro, on parle de l’euronisation. Les pays qui adoptent ce régime peuvent utiliser le dollar ou l’euro uniquement qui est en parallèle avec leur monnaie nationale pour assurer leurs échanges commerciaux. Ce type de régime fixe est considéré comme une forme extrême de la fixation du taux de change en vue d’obtenir davantage à la politique monétaire adoptée. X Les caisses d’émission La caisse d’émission est un régime monétaire adopté par les pays qui ont l’intention de discipliner leurs banques centrales. La banque centrale crée la monnaie domestique à la parité en vigueur, et uniquement en contrepartie de la devise étrangère de rattachement. La monnaie centrale est entièrement couverte par les réserves de change de la banque centrale dans la devise de rattachement de la monnaie. En réalité, une caisse d’émission est constituée de trois éléments : un taux de change fixé par rapport à une « monnaie d’ancrage », une convertibilité automatique ou le droit d’échanger (la monnaie nationale atteint ce taux fixe chaque fois qu’elle désire), et un engagement à long terme pour le système. Les pays membres appliquent ces systèmes pour résoudre leurs problèmes de crédibilité externe avec des arrangements de liaison institutionnels. Or, un système de caisse d’émission ne peut être crédible sauf si la banque centrale détient des réserves officielles de change suffisantes pour couvrir au moins toute la base monétaire. Avec ce régime les mouvements du taux de change ne peuvent pas amortir les chocs externes. X Les systèmes de change fixes ajustables Dans les systèmes conventionnels de change fixes mais ajustables, le taux de change est défini par rapport à une ou plusieurs devises. Ce taux peut varier dans des marges étroites autour d’une parité centrale fixée par les autorités monétaires. Ces régimes autorisent une modification discrétionnaire et exceptionnelle de la parité fixe de la monnaie domestique en cas de « déséquilibre fondamentale ». Le système de change fixe fournit des illustrations sur ce type d’arrangement. Une caractéristique partagée par tous les régimes de change fixes est qu’ils subordonnent la politique monétaire à la défense de la parité de change. Cette réduction de l’autonomie de la politique monétaire croît avec la fixité du taux de change nominal. Elle est accentuée par la libéralisation des opérations de change et l’ouverture financière. Régimes intermédiaires Entre les systèmes de change fixes et flottants se trouve un continu de régimes intermédiaires. On avance deux systèmes de change intermédiaire qui sont rattachés à l’intérieur de bandes de la fluctuation horizontale : le système de parités mobiles (Crawling peg) et le système de bandes de fluctuation mobiles (Crawling band)[10]. Dans un système de « Crawling peg » ou le système de parités mobiles : C’est un système qui fait l’objet des faibles modifications de la valeur nominale de la monnaie, en se basant à un taux prédéterminé ou par rapport aux différentiels d’inflation. La valeur de change de la monnaie est ajustée périodiquement dans de faibles proportions. Il s’agit d’une tentative de combiner la flexibilité et la stabilité. En général, le système de parités mobiles constitue une cible pour des attaques spéculatives qui différencient ce système du taux de change fixe. Ainsi il impose les moindres restrictions qui peuvent donner des avantages de crédibilité. L’effet de la crédibilité repose sur des mesures d’accompagnement institutionnel et sur le bilan de ses réalisations. Dans un Système de « Crawling band » ou le Système de bandes de fluctuation mobile repose sur les cas suivants : d’une part la valeur de change de la monnaie est maintenue à l’intérieur de certaines marges des fluctuations, et d’autre part il existe un taux central qui est ajusté périodiquement auquel les bornes de ces marges sont gérées par l’intervention des autorités monétaire. En effet, ce système représente une tentative de mélanger le taux de change déterminé par le marché et la stabilisation du taux de change par l’intervention des autorités monétaires. Tout cela est dans le contexte d’un système fondé sur des règles. Le rôle de ces systèmes est limité. Pour que les fluctuations du taux de change puissent contrer les chocs externes et les attentes partielles des pays d’ancrage. Il maintient l’incertitude des taux de change et motive ainsi le développement d’outils de gestion des risques du taux de change. Sur une échelle limitée, la bande est soumise à des attaques spéculatives. Ce système n’impose pas des contraintes dures sur la politique monétaire et budgétaire, et fournit ainsi la seule solution partielle contre le problème d’incohérence temporelle. La crédibilité repose sur des mesures d’accompagnement institutionnel, l’enregistrement d’accomplissement et les caractéristiques de la bande : fixe ou réglable, secrètes ou publique ; sa largeur est la force de l’exigence d’intervention. Régimes à taux de change flexible Dans un régime de change flexible, à l’inverse du mécanisme de régime de change fixe, aucun engagement n’est pris au sujet du taux de change, qui flotte librement (flottement pur), c’est-àdire qu’il n’y a pas d’étalon, il n’existe pas de parité officielle. Le taux de change d’une monnaie varie librement, en fonction de l’offre et de la demande sur le marché des changes. La politique monétaire retrouve alors son autonomie, mais la banque centrale abandonne le contrôle du taux de change nominal, qui est déterminé sur le marché des changes. Le flottement s’applique donc, en principe, à un marché des changes libéralisé. Les régimes flexibles se rattachent au flottement dirigé sans annonce préalable de la trajectoire du taux de change (Managed or dirty Float) et au flottement indépendant (Pure Float). X Flottement dirigé ou géré Quand les autorités monétaires interviennent pour atténuer des fluctuations excessives du taux de change, le système de change est qualifié de flottement dirigé ou administré. Ces interventions actives sur le marché des changes ne suivent pas les règles d’intervention et sans qu’elles annoncent préalablement la trajectoire du taux de change d’équilibre souhaité. Souvent ce système se base sur un taux d’inflation cible, et prévoit un moyen de mélanger le taux de change déterminé par le marché et par la stabilisation d’intervention des autorités monétaires dans le contexte d’un système non-fondé sur des règles. Le problème se pose sur les contraintes dures sur la politique monétaire et budgétaire, d’une part, une absence des règles conditionnant la crédibilité, et d’autre part un gain sur la crédibilité des autorités monétaires pour une transparence limitée. X Flottement indépendant En l’absence d’intervention des autorités monétaires, on parle de flottement indépendant, libre ou pur. Le flottement indépendant est aussi connu par « régime de change flexible ». La valeur de change est déterminée par le marché sans l’intervention de la banque centrale. Afin de pouvoir distinguer la différence entre change fixe et change flexible, on étudie le comportement de la banque centrale sur le marché des changes. L’ajustement aux chocs peut avoir lieu à travers les fluctuations du taux de change. Ce régime élimine l’obligation de détenir d’importantes de réserves. Il n’y a aucune restriction sur la politique monétaire et budgétaire. 

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Autres classifications des régimes de change selon la politique monétaire

 Ce système de classification est souvent dit « classification de facto ». Il est élaboré par des approches mixtes qui sont indépendant de la classification officielle du FMI 2 en 2008 (classification de jure). Les régimes de change se classent selon leurs degrés de flexibilité et l’existence d’engagements formels ou informels pour influencer les fluctuations du taux de change. Cette classification a pour but d’aider le pays à évaluer les implications du choix de régime de change et le degré d’indépendance de la politique monétaire. Selon les politiques monétaires appliquées, l’objectif dans des pays membres c’est de déterminer le rôle du taux de change dans la politique économique globale. Afin de différencier les arrangements du taux de change, ils peuvent être appliqués dans le cadre de politique monétaire semblable. Plusieurs démarches sont utilisés en complément d’information du comportement des autres agrégats économiques comme les réserves de change ou le taux d’intérêt nominal. Par conséquent, toutes ces régimes de change essaient de corriger les intentions annoncées par les pays. En intégrant un régime de change qui peut être efficace pour le pays, Ghosh et ses co-auteurs (1995)[21] partent de la classification du FMI pour se distinguer parmi les pays à un régime de change officiel fixe les « ajusteurs fréquents » c’est-à-dire par la modification de la parité de change au moins deux fois dans l’année. Ainsi, Bailliu et al (2002)[21] distinguent les régimes de change fixes des systèmes intermédiaires et flexibles et ils identifient la présence d’un ancrage nominal qui mène la politique monétaire dans les régimes non fixes. À l’aide d’un modèle de choix multinomial, Dubas et al (2005)[21] décomposent le taux de change officiel de plus de 170 pays du 1971 à 2002, en une composante systématique. Celle-ci correspond au régime de change de facto et ils constatent un résidu, mesurant l’écart entre le régime officiel et le régime de facto. Leurs variables indépendantes sont la volatilité du taux de change nominal effectif, le taux de change bilatéral à l’aide du degré de flexibilité du taux de change. Celles qui servent à identifier les devises des paniers d’ancrage et leur pondération implicite. Ils appliquent ensuite cette méthodologie à quinze pays entre 1980 et 2007. D’autres classifications de facto non exhaustives ont été développées contrairement aux régimes de jure qui recensent les engagements des autorités. Les schémas de facto suivent une démarche rétrospective basée sur les données et les comportements observés pour classer les régimes de change. Le taux de change nominal est en général la principale variable de classification, à laquelle sont jointes d’autres variables telles que les réserves de change ou les taux d’intérêt. Les méthodes de facto couvrent des pays ou des périodes de temps qui varient d’une classification à l’autre.

Table des matières

Remerciements
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des abréviations
Introduction
I APPROCHE THÉORIQUE RELATIVE A LA VARIATION
DU TAUX DE CHANGE
1 CONCEPT DU TAUX DE CHANGE
I Définitions du taux de change
I.1 Taux de change nominal
I.2 Taux de change réel
I.3 Taux de change au certain et à l’incertain
I.4 Taux de change bilatéral et taux de change effectif
I.5 Taux de change au comptant et taux de change à terme
I.6 Taux de change d’équilibre
II Les régimes de change
II.1 Principe et classification des régimes de change selon le degré de flexibilité du taux de change.
II.2 Autres classifications des régimes de change selon la politique monétaire
2 LES THÉORIES DE CHANGE
I La théorie selon la parité de pouvoir d’achat (PPA)
I.1 Principe de la théorie du PPA
I.2 Limites de la théorie du PPA
II Le taux de change et la balance des paiements
II.1 Le tourisme international et la balance des paiements
II.2 Les opérations touristiques et le compte des transactions courantes
II.3 Le Tourisme et la balance des capitaux
II.4 L’influence du taux de change sur la politique budgétaire
III Le taux de change et le taux d’intérêt
III.1L’effet de Fisher sur le taux de change anticipé
III.2La théorie de la Parité des Taux d’intérêts (PTI)
III.3L’influence du Taux de change sur la politique monétaire
IV L’importance du taux de change sur l’analyse économique
IV.1Marché des changes
IV.2Rôle économique du taux de change sur le secteur touristique
II MODÉLISATION DU TAUX DE CHANGE SUR LE TOURISME A MADAGASCAR
I.1 Les différents produits touristiques
I.2 Les caractéristiques du produit touristique
I.3 Limites d’utilisation d’un panier touristique
TABLE DES MATIÈRES
II L’impact direct de la politique de change sur le tourisme
II.1 Impact du taux de change sur le secteur touristique
II.2 Impact du taux de change sur l’évolution de l’économie
III Études comparatives entre Madagascar et les pays sub-Africains
III.1Comparaison du Taux de change flottant
III.2Importance de la politique touristique à Madagascar
4 APPROCHES ÉCONOMÉTRIQUES DU TAUX DE CHANGE
I Modèle économétrique : la régression simple
I.1 Présentation du modèle statistique
II Résultats et Interprétations du coefficient de corrélation
II.1 Méthode par calcul du MCO
II.2 Interprétation graphique de la corrélation
III Les mesures d’accompagnements pour l’amélioration du secteur tourisme à Madagascar
III.1Choix des instruments
III.2Politique du tourisme à Madagascar
Conclusion
Bibliographie
Table des matières
Résumé

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