Limites des approches antérieures et Positionnement
Limites des approches antérieures
Lalittérature nous renseigne sur la multitude de modèles développés dans la lutte contre le paludisme et cela nous montre encore plus l’importance et la capacité de nuisance de cette maladie, toujours aussi com plexe à cerner. Les approches par agents et individus-centrés pour la plupart s’intéressent uniquement à une modélisation du cycle trophogonique des moustiques. Celles de ces approches qui intègrent les humains, ne prennent pas en considération les facteurs climatiques tels que les températures, les précipitations ou l’humidité.
Bien qu’intéressantes pour une modélisation à un niveau de détails plus affiné, les approches par agents ou individus-centrés font intervenir beaucoup de paramètres et leur formalisation devient très difficile, surtout si nous nous intéressons à une échelle assez-grande (ville, pays, continent) comme tel est notre cas. Nous nous intéressons à des masses de population en y associant leur déplacement, facteur négligé dans de nombreuses modélisations par agents.
Les agents, en fonctionnant de manière quasi autonome afin de garantir la sécurité des applications [106], rendent difficile et complexe toute prévision sur le comportement global du système [64]. Les approches par équations, importantes pour la prévision globale du comportement futur du système car formalisées, n’intègrent que très rarement les facteurs cli matiques dans leur modélisation; Le modèle de [97] qui intègre l’indice de végétation NDVI est une piste intéressante, mais cet indice, les auteurs le déclarent eux-mêmes, est très rarement disponible,
surtout dans les régions tropicales qui sont pourtant les plus concernées par le paludisme. Plus encore, [97] ne prend pas en considération le déplacement des populations humaines d’une région vers une autre et suppose les tailles des populations des humains et des moustiques constantes tout au long de sa modélisation (les nais sances et les décès sont négligés). Les modèles à moustiquaires imprégnées d’insecticide, bien qu’étant une autre piste intéressante pour la lutte contre le paludisme, présentent cependant quelques limites.
On ne peut par exemple pas couvrir une maison entière de moustiquaire, il y aura toujours des ouvertures, les populations (c’est le cas dans plusieurs pays tropicaux) ne s’endorment pas toujours sous une moustiquaire pour des raisons culturelles, financières, religieuses et bien d’autres [107] [108] [109]. Plusieurs modèles qui intègrent les moustiquaires imprégnées ont été développés mais à notre connaissance,
il n’en existe pas qui ait étudié l’impact à long terme de l’absorption régulière et continue de la toxicité par les êtres humains, surtout par les enfants. Une autre conséquence de l’usage régulier des moustiquaires imprégnées dans des zones où la transmission est continue est qu’il pourrait affaiblir ou anéantir l’immunité naturelle des populations humaines qui y vivent.
Positionnement
Notre modélisation se veut être une modélisation méta-population; elle intègre les naissances et les dé cès ainsi que les migrations des populations et les spécificités des régions dans lesquelles elles vivent. En effet, très souvent, les modélisations méta-populations qui ont été développées n’ont pas considéré les spé cificités des régions. Elles ont alors présenté un méta-modèle qui considère que les populations humaines bien qu’appartenant à des groupements (patches) différents, présentent toutes des caractéristiques d’évo lution de maladie semblables.
Les entomologistes [86] [110] [93] nous ayant renseigné sur l’influence qu’a le climat sur les moustiques et donc la dynamique de propagation du paludisme, notre méta-modèle 56 Chapitre 3. Proposition se veut d’intégrer des facteurs climatiques dans la dynamique de propagation de la maladie. La nature étant imprévisible, notre méta-modèle se veut un modèle dynamique capable d’intégrer les changements démographiques et les perturbations météorologiques qui pourraient survenir. Agissant à grandes échelles, notre méta-modélisation doit se faire en fonction des spécificités de chacune des régions considérées.
Modélisation Nous rappelons que nous travaillons sur des populations à grandes échelles (villes, pays). Notre travail s’intègre dans un cadre préventif pour la lutte contre la propagation du paludisme et qui dit prévention dit prévision du comportement global et futur du modèle. Les modèles à équations apparaissent à première observation comme étant appropriés. Nous étudions les mouvements des populations, les conditions cli matiques dans lesquelles elles vivent et qui peuvent influencer l’évolution des moustiques qui s’y trouvent
