Agent responsable
L’agent responsable du SIDA appartient à la famille des rétrovirus. A l’intérieur de la famille des rétrovirus ou distingue trois sous-familles :
Les lentivirus constituent un groupe qui contient le virus Visna Maedi, responsable de maladies inflammatoires pulmonaires et neurologiques chez le mouton, le virus de l’anémie infectieuse équine (EIAV), le virus de l’encéphalite caprine (CAEV). C’est à ce groupe qu’appartiennent les virus de l’immunodéficience humaine, les VIH-I et VIH-II et leurs proches parents, les virus simiens (VIS: virus de l’immunodéficience simienne).
Les VIH-I et II sont deux virus différents, génétiquement apparentés. D’un point de vue phylogénétique, le VIH-II est plus proche des virus simiens que du VIH-I.
Les oncornavirus sont des virus oncogènes induisant des leucémies, des lymphomes et des sarcomes. Les spumavirus n’ont encore été rendus responsables d’aucune pathologie.
Modes de transmission
Le VIH est présent dans les sécrétions génitales (sperme et sécrétions cervico-vaginales), ce qui explique sa transmission sexuelle quel que soit le sujet infecté au sein du couple, et que ce dernier soit hétéro ou homosexuel.
Le virus est également présent dans le sang et peut donc être transmis par transfusion et par échange de seringue chez les toxicomanes. Du fait de la faible quantité de sang présent dans une aiguille, la transmission par les injections est exceptionnelle, comme le montre le suivi du personnel de santé ayant en une piqûre accidentelle potentiellement infectante (taux d’incidence de la séroconversion de 0,3 p. 1000).
Une mère infectée peut transmettre le VIH à son enfant, soit pendant la grossesse, soit beaucoup plus rarement par l’allaitement, le virus pouvant passer dans le lait maternel. Bien que le virus soit présent dans la plupart des humeurs, aucun autre mode de transmission, y compris par les moustiques, n’a pu être clairement démontré.
Modalités épidémiologiques
Aucun pays n’est plus épargné actuellement par l’infection à VIH. Une caractéristique est cependant commune malgré les variations de caractères épidémiologiques : il s’agit essentiellement d’une maladie urbaine.
Dans les pays Développés, les groupes exposés aux risques importants sont les homosexuels à partenaires multiples et les toxicomanes par voie veineuse pratiquant l’échange des seringues, avec une augmentation nette du nombre de malades appartenant à ce dernier groupe.
L’incidence de l’infection chez les sujets recevant du sang ou des dérivés du sang (transfusés et hémophiles) a été réduite pratiquement à zéro depuis l’instauration du dépistage des donneurs dangereux.
Quant au passage à la population générale hétérosexuelle, il ne s’est pas encore produit bien que ce risque continue de peser sur l’avenir dans ces régions. L’essentiel des hétérosexuels infectés l’est soit du fait de contamination avec des partenaires toxicomanes soit suite à des contaminations avec des partenaires venant de continents à haute prévalence.
En Afrique subsaharienne le VIH atteint l’ensemble de la population adulte hétérosexuelle, comme le prouve notamment le sex ratio égal environ à un homme pour une femme contre 10 à 15 hommes pour une femme dans les pays industrialisés.
Au sein de la population générale existent des groupes à risque ; il s’agit des prostituées et des autres sujets ayant des partenaires sexuels multiples. L’interaction entre ces deux groupes est fréquente et les chauffeurs routiers ont probablement participé à l’essaimage du virus, du moins en Afrique de l’Est.
Il semble en outre, que la transmission du VIH soit favorisée par la coexistence d’une infection sexuellement transmissible, surtout celles qui provoquent une ulcération génitale, mais également par les autres.
La transfusion sanguine, pratiquée plus fréquemment qu’il n’y paraît ne serait-ce que du fait de son relatif faible coût par rapport à un flacon de sérum physiologique joue un rôle important mais difficile à chiffrer (de 5 à 25p.100 des cas, selon les auteurs).
A côté de ces trois grandes modalités épidémiologiques (transmission hétérosexuelle, transmission mère-enfant, transmission par transfusion), les injections ont une importance négligeable ou nulle.
Infection à VIH chez l’enfant
L’infection à VIH est particulière chez l’enfant. Du point de vue sérologique, les enfants naissant de mère séropositive sont séropositifs, du fait de la présence d’anticorps maternels transmis. Ces anticorps peuvent persister jusqu’au 15ème mois de vie et il n’existe aucun moyen simple de distinguer les enfants infectés des enfants non infectés. Chez l’enfant, les premiers signes de la maladie apparaissent le plus souvent avant l’âge de 3 ans. Les premiers signes sont une cassure de la courbe de croissance, un muguet buccal, une diarrhée chronique. Les infections récidivantes à germes banals sont fréquentes.
Après l’âge d’un an, un tableau, de pronostic moins mauvais, associant une polyadénopathie, une hépatomégalie avec ou sans splénomégalie, fréquemment jointes à une parotidite et à une pneumopathie lymphoïde interstitielle a été décrit.
L’incidence des atteintes neurologiques est élevée, atteignant de 50 à 90% des enfants à évolution rapide. Le plus souvent les signes sont une perte des acquis, puis un retard psychomoteur avec syndrome pyramidal, ataxie, rigidité extrapyramidale, convulsions
Prévention de l’infection à VIH
Prévention de la transmission sanguine : Prévention de la transmission par transfusion Le dépistage en banque de sang est techniquement et financièrement difficile dans les petites unités sanitaires. L’accent doit donc être mis sur la nécessité de la réduction du nombre de transfusions. Une transfusion qui n’est pas formellement indiqué doit être contre indiquée.
Prévention de la transmission nosocomiale : Même si le rôle des injections dans la transmission du VIH est négligeable ou nul, il faut rappeler les règles d’hygiène de base (pas de réutilisation du matériel à usage unique, préférence pour le matériel réutilisable facilement stérilisable), il faut aussi diminuer le nombre de traitements administrés par voie parentale.
La plupart des antiseptiques (alcool, ammoniums quaternaires, eau de javel à 10%) inactivent le virus de même que la chaleur supérieure à 60°C.
Prévention de la transmission par toxicomanie intraveineuse. Cette toxicomanie est encore rare en zone tropicale. Toutefois il est nécessaire de la prévenir par des campagnes d’information dirigées vers la jeunesse des villes.
Prévention de la transmission sexuelle : Elle est la plus importante, mais aussi la plus difficile à mettre en œuvre. Le préalable à toute campagne d’information et de prévention est la prise de conscience par la population de la réalité de l’épidémie et de sa durabilité. L’information et l’éducation doivent avoir comme principal objectif la modification des comportements sexuels reconnus aujourd’hui comme responsables de la propagation du virus.
Théoriquement simple, cette prévention repose sur l’utilisation du préservatif. Mais le préservatif est un produit nouveau et aussi mal accepté en zone tropicale qu’ailleurs. Son usage régulier est loin d’être le fait de la majorité. Il faut encourager la fidélité et l’abandon du « vagabondage » sexuel.
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GÉNÉRALITÉ SUR LE SIDA ET L’IEC
1-LE SIDA
1.1- Définition du SIDA
1.2-Histoire du VIH
1.3- Epidémiologie
1.3.1- Agents responsables
1.3.2- Mode de transmission
1.3.3- Modalité épidémiologique
1.3.4- Aspect quantitatif
1.4- Aspects cliniques
1.4.1- Signes généraux
1.4.2- Signes cutanéo-muqueux
1.4.3- Signes digestifs
1.4.4- Signes respiratoires
1.4.5- Signes neurologiques
1.4.6- Signes oculaires
1.4.7- Adénopathies
1.4.8- Atteintes systémiques
1.5- Infection à VIH chez l’enfant
1.6- Prévention de l’infection à VIH
1.6.1- Prévention de la transmission sanguine
1.6.2- Prévention de la transmission sexuelle
1.6.3- Prévention de la transmission mère-enfant
2- L’IEC
2.1- Définition
2.1.1- IEC
2.1.2- Information
2.1.3- Education
2.1.4- Communication
2.1.5- Comportement
2.1.5.1- Les déterminants d’un comportement
2.2- Méthodologie: IEC
2.2.1- La stratégie d’impulsion par la demande
2.2.2- L’intermédiation sociale
2.2.3- L’approche demande responsable
2.3- Plan de mise en œuvre d’un programme ou projet d’IEC
DEUXIEME PARTIE: EVALUATION DU PROGRAMME DE L’IEC CONTRE LE SIDA ÀU CSB2 D’AMBOHIPO
1- CADRE D’ETUDE
1.1- CSB2 Ambohipo
1.1.1- le dispensaire
1.1.2- Laboratoire d’ analyse
1.1.3- La maternité
1.1.4- Le personnel du CSB2
1.2- Le secteur sanitaire
1.2.1- Démographie
1.2.2- Les Fokontany du secteur sanitaire
1.2.3- Etablissement socio-sanitaire, éducatif et religieux
2- METHODOLOGIE
2.1- Méthode d’étude
2.2- Paramètre d’étude
2.2.1- La situation de l’IST au CSB2 d’Ambohipo en 2001
2.2.2- Le programme d’IEC contre le SIDA au CSB2 d’Ambohipo
3- RÉSULTATS
3.1- Situation de IST au CSB2 d’Ambohipo en 2001
3.2- Programme d’IEC contre le SIDA au CSB2 d’Ambohipo
3.2.1- Objectifs
3.2.2- Stratégies
3.2.3- Activités
3.2.4- Les ressources
3.2.5- Population cible
TROISIEME PARTIE: COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1-COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1- Le programme d’IEC contre le SIDA du CSB2 d’Ambohipo
1.1.1- La Population cible
1.1.2- Les stratégies
1.1.3- Les activités
1.1.4- Les ressources
1.1.4.1- Le personnel
1.1.4.2- Equipements et matériels
1.1.4.3- Financement du Service
2- SUGGESTION
2.1- Développement du service d’IEC du CSB2 d’Ambohipo
2.1.1- Le service d’IEC
2.1.2- Les ressources du service
2.2- Mise en place du centre d’IEC pour la lutte Contre le SIDA au niveau des Fokontany
2.2.1- Mobilisation de la population
2.2.2- Utilisation de services aux choix de la communauté
2.2.2.1- CCC portant sur des sujets choisis
2.2.2.2- Centre de distribution de préservatifs
2.2.2.3- Communication individuelle ou par groupe
2.2.2.4- Projection de films ou des théâtres et gala
2.2.2.5- Centre de santé destiné aux adolescents et des jeunes
2.2.3- Organisation des participants en association
2.2.4- Consultations et traitements des IST
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE