L’HYPERTENSION ARTERIELLE SYSTEMIQUE ESSENTIELLE DE L’ADULTE
SUIVI DU PATIENT HYPERTENDU
L’inobservance concernant les mesures diététiques, pharmacologiques, et l’assiduité aux consultations est associée à un pronostic défavorable. Elle traduit souvent une relation médecin-malade déficiente. Une attitude d’écoute et l’instauration d’un véritable partenariat basé sur l’information et la confiance sont probablement les meilleures mesures préventives. Si la PA est contrôlée, la fréquence des visites de suivi peut être de 6 mois en cas de risque cardio-vasculaire faible. En cas d’antécédents cardio ou cérébro-vasculaires, d’insuffisance rénale ou de diabète ou si la PA n’est pas contrôlée, la fréquence doit être de 1 à 3 mois. Le suivi sera d’autant plus rigoureux et répété en cas de PA mal contrôlée et de risque cardiovasculaire élevé [42]. L’HTA résistante est habituellement définie comme une PA restant au-dessus de la cible thérapeutique fixée (le plus souvent 140/90 mmHg) chez un patient traité par une association de trois médicaments antihypertenseurs dont un diurétique. Les patients ayant une HTA résistante doivent être adressés à une équipe spécialisée, après vérification du non-contrôle de la PA par automesure ou MAPA. Certaines causes sont particulièrement à rechercher [57]: 9 HTA secondaires (hyperaldostéronisme primaire, sténose de l’artère rénale, phéochromocytome, etc.); 9 toxiques (alcool, réglisse, etc.) ou médicamenteuses (AINS, antiépileptiques, antidépresseurs, pilule contraceptive, etc.); erreurs thérapeutiques (doses ou associations inadaptées) ou erreurs diététiques ou inobservance. La détection, l’évaluation, la prise en charge et le suivi du patient hypertendu sont le plus souvent du domaine du médecin généraliste. Dans un certain nombre de cas, le médecin habituel est amené à recourir à un avis auprès d’un médecin spécialisé dans la prise en charge de l’HTA (que ce médecin soit généraliste ou spécialiste), d’un médecin spécialiste (cardiologue, néphrologue, diabétologue, neurologue, gériatre, etc.) et d’une équipe spécialisée selon les cas. Ce recours est encouragé notamment dans les situations suivantes [42]: 9 constatation d’une HTA résistante (après vérification par l’utilisation d’une mesure ambulatoire de la réalité de l’HTA réfractaire); 9 suspicion d’une HTA secondaire; 9 insuffisance cardiaque, troubles du rythme cardiaque ou anomalies cliniques ou électriques pouvant faire évoquer une pathologie coronarienne; 9 insuffisance rénale, protéinurie ou hématurie; 9 diabète; 9 déclin cognitif; 9 sténose carotidienne symptomatique ou serrée asymptomatique; 9 dépistage d’un anévrisme de l’aorte abdominale.
LA PERIODE D’ETUDE
L’enquête s’est déroulée du 22 janvier au 04 février 2007. II / LE CADRE DE L’ETUDE Ce travail a été réalisé sur toute l’étendue du territoire national, au niveau des 11 régions administratives du Sénégal. L’enquête s’est déroulée au sein des structures sanitaires publiques et des cabinets et cliniques privés. Les structures publiques se répartissent en hôpitaux régionaux et régions médicales basées sur le découpage administratif. Chaque région médicale est subdivisée en districts sanitaires, lesquels districts comprennent des centres de santé et postes de santé. Certains postes de santé sont complets, disposant de maternité, tandis que d’autres n’en ont pas. A cela s’ajoutent les maternités isolées, n’étant pas au sein d’un poste de santé. 126 Au total le Sénégal compte : Quinze grands hôpitaux de référence Onze régions médicales comprenant : 9 56 districts sanitaires 9 54 centres de santé 9 813 postes de santé 9 595 maternités Chaque district sanitaire est tenu par un médecin secondé par son adjoint. Le centre de santé dispose également d’un médecin, tandis que le poste de santé est tenu par un infirmier chef de poste. Les sages femmes sont dans les maternités.
LES HÔPITAUX REGIONAUX
Nous en avons un par région, à l’exception de Dakar qui a un découpage particulier lui conférant un statut particulier avec 5 grands hôpitaux de référence.
LES REGIONS MEDICALES
Région médicale de Dakar Elle comprend : 8 districts sanitaires (Dakar Centre, Dakar Nord, Dakar Ouest, Dakar Sud, 127 Guédiawaye, Mbao, Pikine et Rufisque) comprenant au total 10 centres de santé, 115 postes de santé et 45 maternités. II.2.2 / Région médicale de Diourbel Elle comprend 4 districts sanitaires (Bambey, Diourbel, Mbacké et Touba) avec un total de 4 centres de santé, 70 postes de santé et 54 maternités. II.2.3 / Région médicale de Fatick Elle comprend 6 districts sanitaires (Dioffior, Fatick, Foundiougne, Gossas, Guinguinéo et Sokone), avec au total 6 centres de santé, 73 postes de santé et 59 maternités.
Région médicale de Kaolack
Elle comprend 4 districts sanitaires (Kaffrine, Kaolack, Koungheul et Nioro), un total de 4 centres de santé, 72 postes de santé et 61 maternités. II.2.5 / Région médicale de Kolda Elle comprend 4 districts sanitaires (Goudomp, Kolda, Sédhiou et Vélingara), un total de 3 centres de santé, 68 postes de santé et 55 maternités. 128 II.2.6 / Région médicale de Louga Elle comprend 5 districts sanitaires (Dahra, Darou Mousty, Kébemer, Linguère et Louga), au total 4 centres de santé, 56 postes de santé et 48 maternités.
Région médicale de Matam
Elle comprend 3 districts sanitaires (Kanel, Matam et Ranérou), au total 3 centres de santé, 50 postes de santé et 26 maternités. II.2.8 / Région médicale de Saint-Louis Elle comprend 5 districts sanitaires (Dagana, Pété, Podor, Richard-Toll et Saint-Louis), un total de 4 centres de santé, 81 postes de santé et 65 maternités. II.2.9 / Région médicale de Tambacounda Elle comprend 9 districts sanitaires (Bakel, Dianké Makha, Goudiry, Kédougou, Kidira, Koumpentoum, Maka colibantang, Saraya et Tambacounda), 8 centres de santé, 58 postes de santé et 20 maternités. II.2.10 / Région médicale de Thiès Elle comprend 8 districts sanitaires (Joal, Khombole, Mbour, Mékhé, Popenguine, Thiadiaye, Thiès et Tivaouane), un total de 8 centres de santé, 91 postes de santé et 80 maternités.
Région médicale de Ziguinchor
Elle comprend 4 districts sanitaires (Bignona, Oussouye, Thionck-Essyl et Ziguinchor), avec 3 centres de santé, 79 postes de santé et 61 maternités. II.3 / LES CLINIQUES ET CABINETS MEDICAUX PRIVES Nous en avons répertorié 416. III / TYPE D’ETUDE Il s’agit d’une étude descriptive transversale, stratifiée, avec interview par questionnaire s’adressant aux différents praticiens qui prennent en charge l’hypertension artérielle essentielle de l’adulte au Sénégal
POPULATION D’ETUDE IV.1 / CRITERES D’INCLUSION
L’étude a inclus tous les praticiens susceptibles de prendre en charge l’hypertension artérielle de l’adulte : médecins, infirmiers et sages-femmes. 1
CRITERES DE NON INCLUSION N’ont pas été inclus : 9 tout agent de santé non diplômé 9 tout médecin, infirmier ou sage-femme n’exerçant pas dans une structure de santé.
TAILLE DE LA POPULATION D’ETUDE
Les unités statistiques Notre étude a distingué les médecins d’une part, et les paramédicaux d’autre part. 9 Les médecins sont constitués de généralistes, médecins internistes, cardiologues, gynécologues- obstétriciens et spécialistes en santé publique. 9 Les paramédicaux sont des infirmiers d’état et sages-femmes d’état.
L’échantillonnage
Le secteur public Nous avons procédé à un sondage stratifié dont chaque région médicale constitue une unité. 131 Notre échantillon a couvert les 11 régions médicales dont chacune est subdivisée en deux sous-strates : les hôpitaux régionaux et les régions médicales. Pour chaque région médicale, nous avons ciblé un hôpital régional (soit 11 hôpitaux régionaux), ainsi que 4 districts sanitaires tirés au hasard (soit 44 districts sanitaires). Dans chaque structure sanitaire, le personnel à interviewer a été choisi au hasard dans sa catégorie. Il s’agit de : 9 Cinq médecins et 2 sages-femmes pour chacun des 11 hôpitaux régionaux 9 Deux médecins, 2 sages-femmes et 3 infirmiers (dont 1 chef de poste et 2 infirmiers des centres de santé) pour chacun des 44 districts sanitaires. Nous avons ainsi abouti, pour le secteur public, à un total de : – 143 médecins dont 55 dans les hôpitaux régionaux et 88 dans les districts sanitaires – 110 sages-femmes dont 22 dans les hôpitaux régionaux et 88 dans les districts – 132 infirmiers dont 88 dans les centres de santé et 44 chefs de poste.
INTRODUCTION |