L’hypertension artérielle

Estimations nationales de l’incidence du cancer en France métropolitaine entre 1990 et 20183

Une augmentation de 65% des nouveaux cas de cancers en France a été observée chez l’homme entre 1990 et 2018 (124 000 vs 204 600 nouveaux cas estimés). Cette hausse a été plus marqué chez les femmes avec une augmentation de l’ordre de 93% du nombre de nouveaux cas sur cette même période (91 800 vs 177 400 nouveaux cas).
Cet accroissement de l’incidence des cancers serait essentiellement lié, chez l’homme, à l’augmentation de la population (20%) et à son vieillissement (39%) entre 1990 et 2018. La part directement imputable à l’augmentation du risque de cancer lui-même ne serait quant à elle que de 6% sur cette même période.
Chez la femme, le constat est tout autre. En effet, l’augmentation du nombre de nouveaux cas de cancer entre 1990 et 2018 serait lié à 25% à l’augmentation de la population, à 23% au vieillissement de la population tandis que la part attribuable à l’augmentation du risque de cancer serait alors de l’ordre de 45%.
L’étude des taux d’incidence standardisés sur la période 1990-2018 montre une stabilité chez l’homme avec une variation annuelle moyenne de + 0.1%. A l’inverse on observe une augmentation de + 1.1% par an chez la femme, notamment due à une hausse de l’incidence du cancer du poumon (+ 5.3% /an) et, à un degré moindre, à la poursuite de celle du cancer du sein.

Estimations nationales de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 20183

En termes de mortalité, sur la période 1990-2018, une augmentation de l’ordre de 6% a été mise en évidence chez l’homme (84 400 vs 89 600 décès) contre 26% chez la femme (54 000 décès vs 67 800).
Cette hausse du nombre de décès serait essentiellement imputable à l’augmentation de la population (12% chez l’homme vs 17% chez la femme) ainsi qu’à son vieillissement (48% chez l’homme vs 34% chez la femme) tandis que la part de décès directement liée au cancer serait en recul de -54 % chez l’homme et de -25 % chez la femme.
L’étude des taux de mortalité standardisés démontre une diminution plus marquée chez l’homme que chez la femme pour cette période (-1.8 % par an en moyenne contre -0.8 %).

Les soins en cancérologie en 2017

Activité globale2

Lors de l’année 2017, près de 1.2 millions de personnes ont été hospitalisées (+ 10% par rapport à 2012) et près de 7.3 millions d’hospitalisations ont été recensées en lien avec le diagnostic, le traitement ou la surveillance d’un cancer.
L’activité en cancérologie représente près d’un quart de l’activité hospitalière globale avec 48.8% des séances, 9.8% des hospitalisations ambulatoires et 13.8% des hospitalisations.

Chirurgie2

Une augmentation des actes chirurgicaux de + 9.6% a été observée entre 2012 et 2017. 465 643 interventions ont été pratiquées durant l’année 2017 dont plus d’un quart (28.5 %) en ambulatoire.

Chimiothérapie2

La chimiothérapie représente près de 40.8% de l’activité totale en cancérologie et est assurée à plus de 50% par les centres hospitaliers publics (29,3% pour les CH et 23,5% pour les CH-R). En 2017 elle a représenté 2 709 710 séances et 256 980 séjours hospitaliers.

Les dépenses de santé liées au cancer2

Les dépenses de santé relatives à la prise en charge du cancer sont en perpétuelle progression. En 2017 les hospitalisations ont représenté à elles seules près de 6 milliards d’euros de dépenses. En outre, les dépenses relatives aux molécules anticancéreuses facturées en sus des prestations d’hospitalisations de courts séjours ont été évaluées à 2 milliards d’euros, soit une hausse de + 0.2% par rapport 2016. Les molécules anticancéreuses représentent plus de la moitié (56.4%) du coût total des molécules onéreuses remboursées en sus dans le secteur public contre 85.5% dans le secteur privé. En parallèle les thérapies ciblées et l’immunothérapie représentent quant à elles, respectivement, 38% et 40.1% des dépenses d’anticancéreux dans le secteur public et 60.9% et 21.7% dans le secteur privé.

Le cancer du rein

Données épidémiologiques

Le cancer du rein représente près de 4% de l’ensemble des cancers, ce qui en fait une maladie relativement rare. Il se place au 3ème rang des cancers urologiques chez l’homme et au premier rang chez la femme.
En 2018, 15 323 nouveaux cas de cancer du rein ont été mis en évidence (10 254 (66.9%) chez l’homme et 5 069 (33.1%) chez la femme) avec un taux d’incidence standardisé à 17.1 chez l’homme contre 7.1 pour la femme3.
Entre les années 1990 et 2018, une augmentation de l’incidence de l’ordre de + 1.7% par an chez l’homme et de + 1.4% par an chez la femme ont été mises en évidence dans le cancer du rein (Figure 1). Parmi les hypothèses avancées, cette augmentation d’incidence pourrait être liée à la consommation de tabac, à la prévalence croissante de l’obésité ou encore à l’absence d’amélioration notable dans le contrôle de l’hypertension artérielle4.
En termes de mortalité, le cancer du rein représente 3,6% des décès liés aux cancers. En 2018, 5 589 décès liés à un cancer du rein ont été recensés (3 818 décès chez l’homme et 1 771 décès chez la femme) avec un taux de mortalité standardisé de 5 chez l’homme contre 1,5 chez la femme5 (Figure 1).
La diminution du taux de mortalité lors de ces 15 dernières années pourrait être la conséquence d’un diagnostic et d’une prise en charge plus précoce associé à l’apparition d’avancées thérapeutiques avec notamment l’avènement des thérapies ciblées orales aux cours des dernières années6.

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Facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque

L’âge

Le cancer du rein est une maladie d’apparition et de découverte tardive. Bien qu’il puisse être retrouvé dans de rares cas chez des patients de moins de 40 ans, les âges moyens de survenue et de diagnostic se situent aux alentours de 60 et 65 ans7.

Le sexe

Comme nous avons pu l’observer précédemment concernant de l’incidence de la maladie, les hommes sont deux fois plus touchés que les femmes par le cancer du rein.

Le tabac

Le tabac est l’agent cancérigène le plus courant. En 2013 l’organisation mondiale de la santé (OMS) a estimé à plus d’un milliard le nombre de fumeurs dans le monde et a évalué à près de 6 millions le nombre de décès liés au tabac8. Le cancer du rein, serait avec celui de la vessie, un des cancers les plus fréquemment lié à la consommation de tabac. Le tabagisme serait donc un facteur de risque impliqué dans 20 à 25% des cas de cancers du rein9.
Cumberbatch et al.10, ont mis en évidence que le risque de développer un cancer du rein était significativement supérieur chez les fumeurs en général (RR 1.31, 95% CI 1.22 – 1.40 ; I² = 60.8%, p < 0.001) ; chez les fumeurs actifs (RR 1.36, 95% CI 1.19-1.56 ; I² = 73.7%, p < 0.001) ; ainsi que chez les anciens fumeurs (RR 1.16, 95% CI 1.08 – 1.25 ; I² = 17.9%, p=0.2) par rapport à une population de non-fumeurs.
Ils ont aussi démontré que le risque de décès d’un cancer du rein était plus élevé chez les fumeurs actifs (RR 1.37, 95% CI 1.19-1.59 ; I²=21.6%, p=0.3) par rapport aux non-fumeurs. En parallèle, Kroeger et al.11 ont montré que le tabagisme était associé à une augmentation de 35% (HR, 1.35 ; 95% CI, 1.09 – 1.67 ; log-rank P = 0.005) du risque de décès d’un cancer du rein (Figure 2). En effet après 5 ans, 86% ± 3% des fumeurs sont décédés contre seulement 75% ± 2% des non-fumeurs (log-rank P = 0.001 pour la survie globale) (Figure 3).
Ce risque suit une relation dose dépendante12,13 et augmente avec la durée de l’exposition et le nombre de cigarettes fumées par jour. Selon la littérature, le risque relatif de développer un cancer du rein est augmenté de l’ordre de 1.6 (95% CI = 1.21 – 2.12) chez les hommes fumant 1 à 9 cigarettes par jour contre 2.03 (95% CI = 1.51-2.74) pour ceux fumant plus de 20 cigarettes par jour.
Il en va de même pour les femmes qui voient leur risque relatif passer de 0.98 (95% CI = 0.71 – 1.35) à 1.58 (95% CI = 1.14- 2.20) en fonction du nombre de cigarettes consommées14. Cependant ce risque semble diminuer de 25 à 30% après un arrêt de la consommation de tabac d’au moins 10 ans.

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