Les données démographiques
Située entre les agglomérations Dakar et Thiès, la commune de Notto constitue une zone très attractive du fait de la dynamique de l’activité économique. Elle s’est accélérée ces dernières décennies par la mise en valeur de ces Niayes par des institutions publiques comme CARITAS ou privées.
La commune de Notto connaît un peuplement en croissance arithmétique avec une inégalité entre les genres.
La répartition spatiale de la population
Pour une superficie de 180 km2 et une population de 28 554 habitants, la commune de Notto polarise vingt-quatre (24) villages1 avec une densité de 159 habitants/km2 . Cependant, ces valeurs avancées cachent une inégalité très accrue dans la répartition spatiale de la population. En effet, les deux premiers villages à savoir Notto Gouye Diama et Keur Mbir Ndao abritent 30.67 % de la population tandis que le chef-lieu de la commune (Notto Gouye Diama) sert de logement à 15.80 % de la population soit 14.86 % des concessions. Seuls cinq villages de cette localité enregistre une population supérieure à 1000 habitants et polarise 48.39 % de la population totale. Par contre, certains villages de cette localité ont des populations inférieures à 500 habitants.
Cette population relativement nombreuse est répartie entre les différents secteurs d’activités très dynamiques avec des impacts peu significatifs dans la lutte contre la pauvreté.
Les activités socio-économiques
C’est une commune caractérisée essentiellement par l’activité agricole. Elle mobilise la quasitotalité de la population (environ 75 %). C’est un secteur très dynamique et concerne des pratiques culturales sous pluies et en saison sèche par le maraîchage. Il s’effectue sur divers fronts avec des systèmes agricoles différents. Aux activités agricoles viennent s’y greffer des activités sylvicoles, pastorales, avicoles. Une part de la population s’active dans le commerce, l’artisanat et les mines qui deviennent de plus en plus notoires dans la zone.
L’agriculture
les cultures sous pluie
Elles concernent principalement les cultures céréalières : (Arachis hypogea (arachide), Sorghum bicolor (sorgho), Zea mays (maïs), Vigna unguiculata (niébé), Manihot esculenta (manioc), et 2 se pratique surtout vers l’Est de la Commune de Notto et sur les dunes. Ces cultures vivrières renferment 50% des exploitations agricoles. Les rendements s’amenuisent (DH, 2012) de plus en plus sous l’effet de la péjoration climatique, de l’alcalinisation, de la salinisation des sols et de leur appauvrissement.
La culture de l’arachide, du mil et du maïs se dégradent davantage (2% environ) du fait de la régression pluviométrique et la dégradation des sols de dunes (rouges et jaunes). Des terres entières sont épuisées par cette intense activité, qui a fini par bouleverser les systèmes de production agricole (assolement triennal et mis en jachère) et les constitutions pédologiques.
A cela s’ajoute la baisse drastique des rendements depuis la sécheresse des années 1970 qui pousse l’Etat à distribuer et à encourager la culture des espèces à cycle court ces dernières années.
Par contre, la culture du manioc (Manihot esculenta), du niébé (Vigna unguiculata) et les faibles, précipitations sont les principaux facteurs d’abandon des autres cultures dans la zone.
La culture du manioc s’étend sur deux ans (deux saisons pluviales) d’où son adaptation facile au climat de la zone. Avec l’appui de l’État ces cultures sont de plus en plus prisées par les paysans. L’agriculture en saison pluvieuse souffre d’une manière générale de l’érosion éolienne et de l’alcalinisation des sols de même que les cultures hors saison.
Les cultures en saison sèche
C’est l’activité par excellence et concerne le maraîchage et la culture fruitière. Cette activité offre au Notto son attractivité d’où un solde migratoire positif dans cette zone.
L’horticulture
L’horticulture se définit par rapport à l’activité maraîchère. Cependant, les Niayes de la commune rurale de Notto sont larges et dépassent souvent la superficie conventionnelle d’une Niayes à savoir cinq (5) hectares. Ceci explique la forte démographie constatée au niveau de ces dépressions inter-dunaires. Les légumes cultivés concernent surtout l’oignon (Allium cepa), le chou (Brassica oleracea), la tomate (Solanum lycopersicum), la pomme de terre (Solanum tuberosum), l’aubergine amère (diakhatou) (Solanum melongenia) etc.
Le maraîchage se déroule durant toute l’année. En saison sèche au niveau des sols « Diors » aux limites immédiates des dépressions, et en saison pluvieuse dans les dépressions interdunaires ou « khour ». Le choix des terres de culture, en fonction des saisons, est la conséquence des bouleversements climato-écologiques et démographiques. Ces dernières se traduisent par une dégradation avancée des terres de cultures dues à l’érosion éolienne et la salinisation avec des origines, des manifestations et des conséquences diverses.
Cependant, le maraîchage gagne de plus en plus d’ampleur dans la Commune de Notto grâce à l’investissement privé étranger et aux nombreux projets qui interviennent dans la formation et la fourniture de semences et d’engrais. Certains acteurs optent pour l’agro-business et mobilisent d’importants fonds pour la réalisation de petits forages, d’organes de production efficaces, tournés vers la modernisation.
En plus, des contraintes culturales saisonnières, le maraîchage souffre de détérioration des sols du fait de la mauvaise qualité de l’eau (fluor, magnésium, sulfate…) et de l’utilisation irrationnelle de produits chimiques non homologués.
La culture fruitière
La culture fruitière influencée par le climat maritime, cette entité naturelle est extrêmement favorable à la culture fruitière avec comme terres de prédilection les sols « dior ». L’espèce dominante est le manguier (Mangifera indica) car, elle est présente dans les parcelles irriguées et non irriguées.
La production fruitière concerne aussi la mandarine, le pamplemousse, noix de coco (Eleais guinensis) et la pompe d’acajou (Anacardium occidentale). Cette culture fruitière ne concerne pas les superficies inter-dunaires car l’expérience a montré que ces terres ne peuvent pas abriter le développement correct des plantes fruitières. Néanmoins, l’arboriculture fruitière occupe 86 % des producteurs fruitiers dans la commune (DH, 2012)
L’application des nouveaux progrès techniques (greffage, culture intensive, professionnalisme des techniciens), a pour conséquence une augmentation de la production, surtout dans la filière de la mangue. Cet excédent pose beaucoup de problèmes d’écoulement, de conservation et de protection contre les insectes et mouches.
Une partie importante des récoltes est détruite par les mouches d’où les formes de lutte déployées dans la commune depuis quelques années par la DPV, ISRA, ANCAR/Niayes avec réduction des pertes de l’ordre de 35 % en 2013.
À la non maîtrise de la conservation des produits, des fluctuations du marché intérieur et international, s’ajoute le manque de formations notoires et d’informations selon la FPMN. Celles-ci gangrènent la réduction de la pauvreté dans la commune et l’atteinte des OMD, d’où un appui de la part de l’État reste incontournable. L’agriculture, du fait de son dynamisme et de son caractère annuel, contribue efficacement à la réduction de la pauvreté par la revitalisation d’autres secteurs comme le commerce.
L’élevage
L’élevage est composé de deux secteurs avec des formes différentes. Réservé exclusivement aux Peulhs, elle concerne l’élevage extensif de bovins, d’ovins et de caprins. L’élevage de petits ruminants occupent 21.6% des pratiques pastorales. Ils s’établissent autour des concessions et dont les dunes constituent les parcours pastoraux. L’intensification de la sécheresse attire les éleveurs de l’hinterland vers cette zone humide.
L’augmentation du bétail conjugué à la démographie croissante a de nombreuses conséquences dont la réduction des parcours pastoraux, du fourrage (photo 4). S’y ajoute la réduction des parcours. Ces derniers entraînent des conflits même si la fréquence est insignifiante (1 à 2 conflits par an) et varie en fonction des localités. La précarité de l’élevage est à l’origine de la multiplication des associations d’éleveurs. L’élevage souffre aussi d’infrastructures modestes et archaïques. Trois abreuvoirs (photo 3) ont été comptés dont l’un est en situation de délabrement.
Le commerce
Le commerce constitue la deuxième activité mobilisatrice de revenus dans la commune rurale de Notto. Ce secteur compte plusieurs actifs en provenance de la localité et des communes voisines à savoir Djender, Sangalkam, Mont Rolland et Keur Moussa.
La commune occupe une place prépondérante dans le commerce de produits horticoles. Selon les modalités de commercialisation, le Notto assure : (44,4%) des ventes aux abords des champs, (2%) par vente groupée, 92,2 % des ventes directes au marché, 35,3% des ventes par commission ,7% par contractualisation et 7% des exportations de produits horticoles (DH, 2012).
Elle concerne d’abord le commerce à l’intérieur du pays et est animée par les femmes, qui commercialisent les produits maraîchers et fruitiers. Ces femmes (79,5 %) assurent les premiers écoulements. Le marché quotidien de Notto constitue la plaque tournante de ce commerce et approvisionne plusieurs villes du pays (Dakar, Thiès, Mbour, Touba…).
Ensuite, une partie est exportée en Europe et dans la sous-région. L’exportation concerne surtout la mangue et est assurée par les sociétés Miname import-export, Soleil vert et CADA.
Ces sociétés emploient de nombreux travailleurs saisonniers en provenance des communes rurales citées ci-dessus. Le commerce va bientôt connaître un désenclavement, avec la réhabilitation de l’axe Bayakh-Notto, la réalisation est déjà effective concernant pistes de production Darou Alpha Pambal et de Notto jusqu’à la mer par le CPS FDL du PADER-T.
Une amélioration va aussi être notée dans la conservation avec la construction d’un entrepôt à Notto (photo 4) qui vient renforcer le centre de stockage et de conditionnement d’oignon à Ngadiaga de l’Association des Unions Maraichères des Niayes (AUMN) construit par le PAEP avec l’appui de l’ambassade du Canada (Photo 3) . Nonobstant ces améliorations notoires, cette activité souffre des effets néfastes des mouches ravageuses comme le Bactrocera invadens, de moyens de transport archaïques (camions, charrettes etc.) et de manque d’unités de conservation répondant aux normes. Seulement, 2% des crédits bancaires sont destinés à la réalisation de moyens de transport. La faiblesse des investissements dans ce domaine accentue les risques de détérioration jusqu’à présent.
Les ressources minières
Le secteur minier reste très dynamique et est constitué d’importants gisements de gaz, localisés principalement au niveau Ngadiaga (Photo 5 et 6), les gaz non exploités du Tanma et les phosphates de Lam-Lam selon M Mbengue l’adjoint au maire. Malheureusement, ces derniers n’appartiennent plus à la localité avec le nouveau découpage administratif du Sénégal (op. cit).
Le gisement de gaz de Ngadiaga est estimé à 99.3 Nm3 et concerne un périmètre d’exploitation d’une superficie totale réputée égale à 1,05 Km2 dans le bloc de Thiès. L’autorisation d’exploitation concerne les réserves de gaz du puits « Gadiaga-2 » foré en 1997 dans le Bloc de Thiès près du village de Ngadiaga.