Depuis quelques années, l’environnement est devenu un thème majeur de la réflexion et de l’action. De plus, c’est le bien collectif le plus précieux que l’humanité possède, il assure la survie de toutes les espèces vivant sur Terre. Comme tout bien collectif, il fait l’objet d’une surexploitation. Dès lors, l’environnement dans le monde est en train de se dégrader rapidement, les catastrophes deviennent de plus en plus fréquents à cause de brusques changements climatiques observés depuis quelques années. Plusieurs causes se sont révélées être à l’origine de ce changement climatique, mais la plus marquante est l’effet de serre.
On peut considérer le problème de l’effet de serre comme parmi les plus essentielles et les plus complexes pour les prochaines décennies. C’est un problème à la fois complexe et essentiel car ses impacts concernent à la fois le secteur environnemental mais aussi les autres secteurs : l’économique et le social. De plus, dans l’étude de ce problème il est nécessaire de prendre en compte l’horizon temporel dans toutes les solutions avancées, mais qu’il existe aussi des incertitudes et des erreurs.
L’analyse économique a, donc, été appliquée à l’étude de ce problème d’effet de serre afin d’assurer une meilleure gestion et une plus grande efficacité des solutions proposées. La protection de l’environnement devient alors une priorité pour tout les pays dans le monde. De multiples actions internationales ont déjà été mises en place depuis les années 90, comme le « Protocole de Kyoto », le CCNUCC, mais tout cela s’est avéré être insuffisant.
Comme l’effet de serre est en grande partie la cause du changement climatique, il est donc le responsable des multiples bouleversements qui sévissent sur les activités économiques, aussi bien au niveau national qu’international. Dans cette étude nous allons alors, considérer ce problème comme un problème plutôt économique qu’environnemental. Notre choix s’est alors porté sur ce thème qui traite de « L’économie de l’effet de serre » pour mettre en évidence les dommages qu’il occasionne sur les activités économiques d’un pays.
Les diagnostics
Définitions
La définition des différents termes que nous allons utiliser tout au long de cette étude est essentielle avant d’entrer dans les analyses. L’effet de serre est un processus naturel qui, pour une absorption donnée d’énergie électromagnétique, provenant du Soleil confère au corps qui reçoit cette énergie une température de surface nettement supérieure à la normale, ou comparé à une situation « sans effet de serre ».
L’effet de serre est dû à la présence de gaz à effet de serre (GES) contenus dans l’atmosphère. Une partie du rayonnement solaire traverse l’atmosphère et atteint le sol, qui en retour émet un rayonnement thermique qui, lui, est absorbé par les GES, ce qui réchauffe l’atmosphère, qui elle-même réchauffe le sol (dans le cas de la Terre : la croûte terrestre, la biosphère et l’hydrosphère). Les gaz à effet de serre sont des composants gazeux de l’atmosphère qui contribuent à l’effet de serre. Ces gaz ont pour caractéristique commune d’absorber une partie des infrarouges émis par la surface de la Terre.
Une liste de GES a été donnée dans le Protocole de Kyoto, qui est le document de référence concernant l’effet de serre. On a :
• le dioxyde de carbone (CO2);
• l’oxyde nitreux (N2O);
• le méthane (CH4);
• l’hydrofluorocarbure (HFC);
• l’hydrocarbure per fluoré (PFC);
• l’hexafluorure de soufre (SF6).
L’homme et les gaz à effet de serre
L’expansion humaine et la recherche perpétuelle d’évolution ont conduit l’humanité à surexploiter les ressources naturelles, qui étaient considérées comme des biens gratuits et en quantité illimitée, mais aussi à créer des machines de plus en plus polluantes. Des problèmes de pollution sont, alors, apparus après les grandes périodes d’industrialisation dans les pays développés. C’est l’émission de gaz polluant, dit à effet de serre, qui est à l’origine de l’effet de serre actuel.
La concentration de GES dans l’atmosphère résulte de son accumulation, et cette concentration est fonction des émissions antérieures et actuelles. Quant à la contribution de chaque gaz à l’effet de serre, elle dépend, à un moment donné, de sa concentration dans l’atmosphère multipliée par un coefficient de réchauffement global spécifique . L’influence de chaque gaz dépend, donc, de l’intensité des émissions passées, de sa contribution spécifique au réchauffement et de sa longévité .
Le changement climatique et l’effet de serre
Les lois physiques élémentaires du phénomène de l’effet de serre montrent qu’une augmentation de l’accumulation de GES dans l’atmosphère va entrainer une élévation de la température terrestre. Ce changement brusque de température se produit à un rythme accéléré et il va entrainer des bouleversements majeurs sur l’écosystème et le climat de la planète en général.
Le réchauffement actuel a débuté au milieu du XIXe siècle, au moment de la Révolution Industrielle, et s’est de nouveau accentué dans les décennies d’après guerre correspondant au boom économique des pays occidentaux.
Le bilan des experts du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat, en anglais, Intergovernmental Panel on Climate Change ou IPCC) présente une multitude d’indices témoignant de ce réchauffement de la planète :
• La température moyenne de surface (moyenne de la température de l’air au-dessus des terres et de la température à la surface de la mer) a augmenté de 0,6°C (avec une marge d’erreur de ± 0,2°C) au cours du XXe siècle. Depuis la moitié du XIXe siècle, la décennie 90 a très probablement été la plus chaude, avec un pic en 1998. Le réchauffement survenu dans l’hémisphère nord au XXe siècle a probablement été le plus important de tout le millénaire passé.
• La couverture neigeuse et l’extension des glaciers ont diminué. Des données satellites montrent une diminution probable de 10 % de la couverture neigeuse depuis la fin des années 60.
• Le niveau moyen de la mer a progressé entre 10 et 20 centimètres au cours du XXe siècle.
• Une augmentation des précipitations a été observée dans les zones de moyennes et hautes latitudes de l’hémisphère nord et une augmentation de la fréquence des périodes de fortes précipitations dans les mêmes zones.
• Dans certaines régions, notamment dans certaines zones d’Asie et d’Afrique, a été observée une augmentation de la fréquence et de l’intensité des sécheresses durant ces dernières décennies.
Des liens ont été établis entre changement climatique et changements observés dans des écosystèmes : on a effectué des études sur des échantillons de plus de six cents espèces animales et végétales et de plus de cent cinquante sites naturels sur tous les continents . On craint, aussi, un effet « boule de neige », c’est-à-dire, le réchauffement actuel va entrainer un réchauffement plus accru, qui conduirait à une fonte des glaces, et entrainerait une élévation du niveau de la mer ainsi que la libération des GES naturels retenus dans les fonds de la mer ou par la biomasse. Ce cycle ne se terminerait qu’après avoir produit une grande élévation de la température. On appelle ce phénomène « un emballement de l’effet de serre » (runaway greenhouse effect en anglais).
Les échanges d’énergie avec l’espace régissent le climat de la planète. La moitié du rayonnement solaire, environ, atteint la surface de la terre. La terre renvoie, à son tour, un rayonnement infrarouge dans l’espace, dont une partie est absorbée par l’atmosphère, puis réémise partiellement vers le sol. Ce flux de rayonnement renvoyé sur Terre dépend de la quantité de GES présents dans l’atmosphère. C’est ce phénomène d’effet de serre qui détermine les températures, et par conséquent le climat sur Terre.
INTRODUCTION |