L’historique de l’implantation lebou au Cap-Vert

L’historique de l’implantation lebou au Cap-Vert

Cette évocation rapide permet d’apprécier à sa juste valeur l’originalité de cette branche de la population sénégalaise et les différences sensibles au niveau des communautés villageoises. La particularité des Lébou tire ses origines de l’histoire et de l’organisation socio-économique qui leur confèrent un poids prépondérant dans l’évolution de la presqu’île.

Un long mouvement migratoire

La population Lébou a été évaluée à 15,7 % de la population du Cap-Vert15. Les Lébou jouaient un rôle important dans les différents secteurs de la vie politique, économique et sociale de la presqu’ile où la présence des premiers venus remonte au XVIe siècle. C’était l’aboutissement d’un long mouvement migratoire étalé dans le temps et dans l’espace. Cependant les Lébou n’étaient pas les premiers occupants de la presqu’île tel que le laissent entendre les notables de la communauté. Les historiens signalaient l’existence d’un village Socé à l’emplacement actuel de l’avenue Georges Pompidou (ex avenue William Ponty) qui se déplaça vers la petite côte à l’approche des Lébou qui venaient des confins de l’actuelle Mauritanie.

Cet épisode qui se situait autour du Xe et XIIIe siècle serait pour certains consécutifs à la menace des peuples venus du Soudan. Refugiés au Djoloff et au Cayor, ils atteignirent le Diender alors inhabité vers 1569 en compagnie de quelques Sérères « Nones » qui vivent encore aujourd’hui entre Sébikhotane et Thiès. On notera qu’au Diender différentes tribus Lébou cohabitaient avec les Sérères Nones. Parmi les principales, les Soumbédioune et les Bègne. C’étaient à ces deux grandes branches qu’on attribuait la fondation des principaux villages de Dakar comme Bègne, Hann, KayeFindiw, Kaye Biram Codou, Bakanda, Gouye Salane, Hock, Ngaraff, Yakhedieuf, Diecko, MBott, Thiedeme, Thierigne…

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Au début du siècle, Dakar était la troisième ville du Sénégal du point de vue démographique. Avec 18400 habitants, elle venait loin derrière Saint-Louis qui en comptait 28000 habitants suivie de Rufisque avec 19200 habitants. Ensemble, elles regroupaient 80% de la population urbaine du pays19 . La capitale de l’AOF puis du Sénégal indépendant dut son prodigieux essor démographique à un concours de circonstances qui tout au long du siècle, multiplièrent leurs effets, la sur peuplant au détriment de ses concurrentes. Les migrations ont joué un rôle déterminant dans cette concentration humaine. Toutefois la part relative de l’apport extérieur dans la croissance des effectifs perdait de son importance. Par sa vitalité, la population domiciliée dégageait un excédent de naissances qui est aujourd’hui la cause principale du mouvement démographique.

Le rôle du Port était primordial dans le paysage économique dakarois. C’était le Port qui justifiait l’occupation du Cap. Placé sur la route transatlantique, il en détournait une partie du trafic au profit de l’Afrique Occidentale. Ainsi le Port servait de canal à l’exportation des produits naturels comme à l’importation des machines qui permettaient la mise en valeur du pays puis le Port était la raison d’être de la ville. 

Le profil démographique

Le profil démographique de Dakar faisait apparaître un peuplement en différentes étapes, une population hétérogène et une inégale répartition dans l’espace. Dakar affichait la croissance la plus spectaculaire depuis la prise de possession française (1857), ses fonctions n’avaient cessé de s’accroître au point de la hisser à une certaine période au rang de « métropole ouest africaine »20. Au début du 20ème siècle, la population dakaroise était estimée à 20 000 habitants, puis 350 000 habitants en 1970.

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