L’hématome extradural aigu
Prise en charge
L’hématome extradural aigu constitue une extrême urgence neurochirurgicale. Dès que le diagnostic est posé, une décompression cérébrale rapide doit être effectuée. Cette intervention, va de pair avec une réanimation qui vise à lutter contre un état de choc ou à corriger certains troubles neurovégétatifs. 7.1-Buts – Lever la compression exercée par l’épanchement. – Stopper la source de saignement. – Traiter les lésions associées. – Eviter la récidive 7.2-Moyens.
Traitement médical
Parallèlement au traitement chirurgical, un traitement médical de réanimation est toujours envisagé en pré, per et post opératoire. Sur les lieux de l’accident et durant le transport Chez un blessé comateux, il faut éviter la détresse respiratoire qui a des répercussions néfastes sur le cerveau (anoxie cérébrale) par les techniques habituelles : – assurer une ventilation efficace. 60 – empêcher tout risque d’inhalation de vomissements, par une position de décubitus latéral et déclive. – prévenir ou corriger sans délai un collapsus circulatoire. Si le blessé est conscient, la surveillance clinique pendant le transport est axée sur la recherche d’une aggravation neurologique, tout en assurant l’immobilisation du rachis cervical. A l’hôpital – En préopératoire En cas de coma d’emblée, l’intubation avec ventilation se justifie pour lutter contre l’anoxie, qui est un facteur aggravant les lésions cérébrales. Si une sédation est nécessaire, elle sera précédée d’un examen neurologique complet et effectuée avec des drogues à demi-vie courte. Avec mise en place de sonde gastrique chez tout patient comateux et qui vomit (intérêt chez l’enfant). Les perturbations cardio-vasculaires doivent être corrigées : les troubles du rythme sont parfois améliorés par une meilleure ventilation (oxygénation). l’HTA associée à une hypercapnie est corrigée par le rétablissement d’échanges gazeux. lever un état de choc déclaré, par le remplissage vasculaire qui doit se limiter au strict nécessaire, pour éviter une hypervolémie favorisant l’œdème cérébral. il faut corriger une anémie aigue, surtout chez l’enfant et instituer un traitement contre l’œdème cérébral : 61 osmothérapie : on peut utiliser le Mannitol à 20% à dose de 0,25 à 1 g/kg en 20 min, toutes les 4-6heures (sous réserve d’un état hémodynamique stable). la restriction hydro-sodée : tous les traumatisés sont soumis à une restriction hydro-sodée avec apport de 10 ml/kg du sérum salé isotonique pendant 48 heures. Cette restriction hydro-sodée n’entraine pas de graves troubles métaboliques, elle est bénéfique en neuro-traumatologie car : – elle diminue ou supprime l’augmentation de la pression intracrânienne. – elle fait disparaître l’aggravation neurologique du 3ème jour. – elle constitue une surveillance constante à tout moment, sur le plan neurologique, hémodynamique et respiratoire. De même, des mesures simples permettent de lutter contre l’HTIC : tête surélevée à 30° associée à un dégagement du cou pour améliorer le drainage veineux cérébral; hyperventilation assistée avec maintien d’une capnie à 30-35 mm Hg ; maintien d’une pression systolique normale. – En peropératoire Une transfusion doit être envisagée chaque fois qu’elle est nécessaire et en particulier chez l’enfant où l’HED peut être à l’origine d’un état de choc. 62 – En post-opératoire Il faut : – maintenir un équilibre hydro-électrolytique. -prévenir la survenue de convulsions par l’administration de barbituriques. – pratiquer un nursing soigneux pour éviter les troubles trophiques. – assurer une assistance nutritionnelle. – donner l’antibiothérapie devant tout traumatisme crânien ouvert. – la surveillance reste encore un geste capital.