L’EXPLORATION DES SURDITES DE TRANSMISSION
INTRODUCTION
La surdité ou la déficience auditive est définie comme un affaiblissement ou une abolition du sens de l’ouïe . Les surdités de transmission sont les surdités liées à une atteinte de l’appareil de transmission (oreille externe, oreille moyenne, système tympano-ossiculaire). La surdité est un handicap invisible plutôt méconnu du grand public. Près de 17 % de la population mondiale est affectée par la surdité à degrés divers. La prévalence de la surdité est de 3 pour mille chez l’enfant alors que 50% des surdités et troubles d’audition sont évitables. La surdité peut rester stable tout au long de la vie, mais elle peut être également évolutive . Plus de 5% de la population mondiale, soit 360 millions de personnes, souffre de déficience auditive incapacitante (perte d’audition supérieure à 40 décibels (dB) dans la meilleure oreille chez l’adulte et à 30 dB dans la meilleure oreille chez l’enfant), soit 328 millions d’adultes et 32 millions d’enfants. La plupart vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Environ un tiers des personnes de plus de 65 ans sont touchées par une perte d’audition incapacitante. La prévalence de ce trouble dans cette tranche d’âge est la plus élevée en Asie du Sud, en Asie-Pacifique et en Afrique subsaharienne. Les déficiences auditives non prises en charge ont un coût annuel à l’échelle mondiale de 750 milliards de dollars internationaux. Les interventions pour la prévention, l’identification et la prise en charge des déficiences auditives ont un bon rapport coût/efficacité et sont très bénéfiques au niveau individuel . La mise en œuvre des moyens du diagnostic radiologique en matière de surdité se fonde sur les résultats de l’examen clinique et de tests audiométriques. L’exploration tomodensitométrique (TDM) est le moyen d’investigation radiologique de première intention. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est utilisée pour les surdités de transmission d’origine tumorale , et la recherche des complications endocrâniennes. Le bilan étiologique des surdités de transmission fait appel à l’exploration tomodensitométrique de l’oreille moyenne. L’imagerie dans les surdités de transmission à tympan normal recouvre 6 grands types de pathologie : les otospongioses, les malformations de l’oreille moyenne, les otites chroniques, les tumeurs, les traumatismes anciens de l’oreille, les cholestéatomes primitifs. Le rôle du radiologue est essentiel dans les bilans des surdités de transmission à tympan normal. Le but de l’imagerie est d’éviter au chirurgien ORL les surprises en précisant le type d’étiologie, les conditions anatomiques de l’intervention, l’ensemble permettant au clinicien de mieux expliquer au patient les conditions de sa future intervention . Le service d’imagerie médicale et de radiologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec, tout en assurant ses activités classiques, constitue également un lieu de réalisation d’examens de tomodensitométrie de tous types. Cependant, il n’a jamais produit une étude de la surdité de transmission par la tomodensitométrie. Le but de notre étude était de montrer la place du scanner multi-barrette dans l’exploration des surdités de transmission. Nous nous sommes fixés comme objectifs de: – Décrire les aspects morphologiques des principales pathologies rencontrées dans les surdités de transmission. – Préciser les variantes anatomiques à risque chirurgical.
Méthode de lecture et paramètres étudiés
Elle vise à faciliter l’approche diagnostique des différentes composantes anatomiques impliquées, On peut ainsi proposer l’analyse suivante : – Oreille externe : paroi et contenu. – Oreille moyenne : paroi, contenu (taille, forme, structure, position, environnement aérique des osselets), fenêtres (épaisseur, taille des récessus, épaisseur de la platine qui dans un plan axial droit être inférieure ou égale à 0,7 mm), position du nerf facial, notamment la hauteur par rapport à la fenêtre ovale (FO). – Oreille interne : recherche de malformations des canaux semi-circulaires ou de déformations du vestibule, évaluation d’une déhiscence du canal semi-circulaire antérieur ou plus rarement du canal semi-circulaire postérieur, éliminer une éventuelle oreille geyser en recherchant systématiquement la possible absence du modiolus associée à d’autres malformations labyrinthiques.
Procédure de collecte des données
Outils de collecte des données La collecte des données était faite à l’aide d’une fiche recueillant les informations à partir de l’exploitation des dossiers des patients cibles (Annexe 1). Des données ont été aussi recueillies à partir des comptes rendus et des images scannographiques effectués pendant la période. La fiche de collecte a recueilli les éléments suivants : – Caractéristiques individuelles : âge, sexe, indications; – Etiologies et éléments de diagnostic: oreille moyenne, oreille externe ; – Variantes anatomiques : déhiscence, hyper pneumatisation, malposition ou autres. 10 Technique de collecte des données Un dépouillement des données enregistrées dans la console (données scannographiques), et des comptes rendus des patients a été effectué. Les informations fournies par ces outils ont fait l’objet d’analyse. Le recueil de données a été effectué par le principal investigateur, initiateur de l’étude et a pris le temps nécessaire.
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