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L’explication théorique du chômage 

Les explications traditionnelles du chômage

Cette section a pour objet de présenter les explications traditionnelles du chômage. En premier lieu est abordée la thèse néoclassique du chômage. Cette analyse identifie comme cause fondamentale du chômage l’inadéquation entre l’offre et la demande du travail suite à une absence d’ajustement à la baisse du salaire réel. En ce sens, le chômage qui en résulte est forcément volontaire. En deuxième point, est approchée la pensée de Keynes qui est venue limiter la théorie standard du marché du travail en identifiant d’autres causes du chômage comme l’insuffisance de la demande effective. Un autre point présente l’approche de Marx qui attache le chômage au mode de production capitaliste, en avançant que c’est un phénomène qui disparaitrait avec la fin du capitalisme. 

Le marché du travail chez les néoclassique 

l’impossibilité du chômage Selon les néoclassiques, le marché du travail est un lieu fictif où se rencontre une offre de travail qui émane des individus, et une demande de travail qui provient des unités productives. Il fonctionne en concurrence pure et parfaite, reposant sur cinq conditions à savoir [Duthil, 1994,p13]1 : – Atomicité : malgré le grand nombre des intervenants (unités productifs et chômeurs) sur le marché du travail, ils sont caractérisés par une taille économique faible par rapport à la dimension du marché et aucun ne peut influer par son comportement individuel, sur le prix et donc sur le fonctionnement du marché ; – Homogénéité : c’est-à-dire que le facteur travail est homogène du fait que le travail demandé et offert sur le marché est identique pour tous les intervenants sur le marché, comme, il existe une parfaite substituabilité entre les unités de travail ; – Liberté d’accès : aucun obstacle ne limite l’arrivée de nouveaux offreurs ou demandeurs de travail. La concurrence est parfaite en fonction uniquement du prix ; – Transparence : tout offreur ou demandeur dispose d’une information parfaite et sans cout. Le salaire d’équilibre est donc unique (étant également informé, aucun demandeur de travail ne paie un salaire plus élevé que la rémunération d’équilibre. De même, aucun offreur de travail n’offre ses services à un prix inférieur au salaire du marché). – Mobilité : le travail est parfaitement mobile d’un emploi à un autre, d’un secteur d’activité à un autre, d’une région à une autre.Toutefois, deux principes majeurs sont à la base de la théorie néoclassique, la loi des débouchés et la théorie quantitative de la monnaie. En effet , sous l’hypothèse de flexibilité des prix (une des conditions importante du modèle néoclassique) qui permet toujours d’ ajuster la demande à l’offre, résulte la loi de Jean-Baptiste Say appelée loi des débouchés .Cette loi exprime que l’offre crée toujours sa propre demande d’une façon spontanée . Par conséquent, l’économie ne peut jamais connaître de surproduction, et toute crise dans ce sens s’avère impossible dans la mesure où les valeurs ajoutées des entreprises (les montants découlant des ventes des entreprises) terminent indirectement comme des revenus dans les mains des salariés et les capitalistes, qui assurent en fin de compte un débouché à la production. Le second principe (la théorie quantitative de la monnaie) énonce que la monnaie est un simple moyen d’échanges dans le marché. Elle affecte seulement les prix qui se déterminent selon offre et la demande des quantités échangées. Néanmoins, c’est le coût des facteurs de production et particulièrement le travail, qui donne la vraie valeur d’un bien. Par ailleurs, en adoptant le principe selon lequel la monnaie ne sert uniquement que d’intermédiaire des échanges et d’unité de compte, le modèle néoclassique accepte en conséquence, l’existence d’une relation positive entre la masse monétaire et les transactions économiques ( on a plus besoin de monnaies lorsque les transactions économiques augmentent) .

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Formulation de l’offre et la demande de travail

Chez les néoclassiques, le travail est un bien comme les autres biens, se vend et s’achète, dans un marché appelé marché du travail, au même titre que les autres marchandises. Ce marché se constitue par des offreurs et des demandeurs de travail, fonctionne dans un cadre de concurrence pure et parfaite et obéit à la loi de l’offre et de la demande. L’offre de travail provient des ménages qui consomment et demandent de l’emploi. Ces derniers qui cherchent à maximiser leurs satisfactions font un arbitrage entre le travail et le loisir [Cahuc, Zylberberg ,1996] . Pour que l’individu consacre son temps au travail il doit sacrifier du loisir [Delas, 1991]. En d’autres termes, plus le temps de travail offert par le travailleur individuel est important, plus son temps de loisir est faible et inversement. L’offre du travail dans la vision néoclassique dépend de deux facteurs majeurs, à savoir le salaire réel2 et les autres revenus relatifs notamment, à l’épargne et les rentes. Quand ils 2 L’augmentation du salaire réel peut avoir deux effets contraires au niveau de l’offre de travail par les agents : l’effet de substitution : une augmentation du salaire réel va permettre d’augmenter le pouvoir d’achat du consommateur et implicitement ce dernier va progresser a un niveau plus élevé de la satisfaction par conséquent le 22 augmentent, la demande de l’oisiveté augmente et par conséquent, l’offre du travail diminue. Suite à ces éléments, l’individu va opter pour la combinaison (travail-loisir) qui semble meilleure pour lui. Il semblerait que toute entreprise a besoin d’un volume optimal de travail nécessaire à la réalisation de sa production. Dans ce but, elle offre des emplois sur le marché dans lequel on va embaucher des travailleurs. Cette offre d’emploi qui émane des unités productives est appelée demande de travail. Elle dépend de la productivité marginale du travail et du salaire réel. Les entreprises demandent du travail jusqu’au point où le bénéfice réalisé par une unité supplémentaire de travail compense le coût du travail supplémentaire. La demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel [Grimaud, 1999] (plus la demande de travail est élevée, plus le salaire réel est faible et inversement). 

Le comportement économique de l’entreprise

Généralement, pour expliquer le comportement économique de l’entreprise, on utilise la fonction de production3 suivante : Q = F (K, L), c’est à dire que l’entreprise combine le travail et le capital pour réaliser son niveau de production maximal. En effet, le comportement rationnel de l’entreprise conduit à un objectif initial qui consiste à trouver la combinaison optimale du travail et du capital qui maximise sa production sous les contraintes de leurs couts (coût du travail qui est le salaire et coût du capital qui est le taux d’amortissement). A noter qu’en concurrence pure et parfaite, ces deux facteurs sont bien substituables. Ceci, évoque la notion de la productivité marginale qui est la quantité de production supplémentaire due, à l’emploi d’un travailleur supplémentaire par l’entreprise. Théoriquement, la productivité marginale du travail est décroissante, puisque chaque employé supplémentaire va donner une valeur ajoutée inférieure à le précédent .Néanmoins, lorsque la productivité marginale du dernier salarié sera égale au salaire, l’entreprise cesserait d’embaucher, car l’emploi d’un salarié supplémentaire lui coûterait plus qu’il ne lui rapporterait.

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