L’évolution du système des paiements internationaux de Bretton Woods à nos jours
Le système monétaire international (SMI) est l’ensemble de mécanismes et des institutions qui visent à organiser et à inspecter des échanges monétaires internationaux autour d’un régime de taux de change. Ce système répond à certaines préoccupations d’économie internationale, il facilite aux agents économiques l’utilisation des différentes devises à l’occasion des échanges internationaux et la détermination du régime et du taux de change pour les économies. Il s’agit d’un système qui s’applique sur tous les pays, en fonction de ses données propres, de ses performances économiques et politiques internes et de ses considérations économiques et politiques vis-à-vis du reste du monde (RDM). Le développement du commerce et des transactions internationales de nos jours revient au développement des moyens qui rentrent à la formation et à l’organisation des échanges commerciaux internationaux entre nations, et à leurs réseaux de financement. Cela nécessite parallèlement l’existence d’un marché où les agents économiques peuvent convertir leur monnaie en devises des pays partenaires et vice versa, afin de faciliter et de favoriser les échanges de biens et services et de répondre aux différents besoins des économies. Les économies cherchent d’élaborer un SMI qui garantit et qui assure les transactions commerciales et économiques. C’est-à-dire, la construction d’un système de paiement sain et solide. L’évolution du système des paiements internationaux de Bretton Woods à nos jours. Le SMI est un ensemble de règles ou conventions qui forment les politiques économiques des pays. Les bases de ce système reposent sur1 : 1- Une problématique du change, c’est-à-dire la convertibilité des monnaies (l’échange et la circulation des monnaies à l’échelle internationale, en fonction du régime de change et des règles de convertibilité des monnaies). 2- Le degré de mobilité internationale de capitaux. 3- La question des équilibres extérieurs (l’ajustement des balances des paiements BDP). 4- Le problème ambigu de l’alimentation des économies en liquidités internationales. Dès lors, le SMI peut être défini comme un ensemble des règles fixant le régime de change (fixe ou flottant, etc.), d’infrastructures, marché des changes, réseaux de communication et d’institutions, banques centrales, FMI. On peut le définir comme « un ensemble cohérent de règles qui définit le rapport (le prix) entre les différentes devises et qui assure l’approvisionnement en liquidités internationales » 2 Le SMI n’est pas figé. Il s’adapte aux changements de l’économie internationale comme aussi à l’évolution des relations entre les nations. La question qui se pose est dans quelle mesure le SMI influe sur la conduite et les performances des politiques macroéconomiques des pays ? En distinguant quatre périodes qui ont marqués l’évolution du SMI : la première de l’étalon-Or allant de 1870 à 1914, la deuxième de l’entre guerre de 1919 à 1939, la troisième période des changes fixes dite de Bretton Woods de 1946 à 1973 et, la dernière période actuelle est celle du flottement des monnaies allant de 1973 à nos jours.
Le régime de change fixe
Un régime de change dit fixe lorsque les autorités monétaires décident du niveau du taux de change à appliquer aux transactions internationales. De ce fait, les autorités de ce pays peuvent intervenir par l’intermédiaire des institutions financières et monétaires (banque centrale, etc.) pour contrôler les sorties et les entrées de devises en obligeant les différents opérateurs à recourir à des autorités de transferts. Dans le cadre de ce régime, les autorités peuvent fixer le taux de change par rapport à une seule monnaie, ou par rapport à un panier de monnaies. Pour le premier est lorsque la majeure partie du commerce du pays est réalisée dans une seule monnaie, en outre, le choix du principe du panier permet d’éviter aussi de subir des conséquences d’une fluctuation importante de la monnaie de règlement. Les pays ont recours au régime de change fixe lorsque l’équilibre extérieur ne peut pas être réalisé par une libéralisation de change et du taux de change ou pour d’autres considérations de politique économique interne. On distingue dans cette catégorie plusieurs types de régimes : . Le Gold Standard à l’état pur ou Etalon-Or (1870 – 1914) : « Depuis l’antiquité, l’or était comme moyen d’échange, une unité de compte et réserve de valeur. Mais, l’étalon-Or n’est instauré officiellement qu’en 1819, lorsque le parlement* de la première puissance économique mondiale (la Grande-Bretagne) met hors d’usage des restrictions de longue date sur les sorties d’espèces (specie) et de lingots (bullion) d’or » Cette position économique, comme une grande puissance a conduit plusieurs pays à suivre ces décisions. C’est de cette manière que Londres a occupé le cœur du SMI de cette époque. Le tableau cité ci-dessous, présentera les parités de change de monnaies avec l’or sous le système de l’étalon-or.
L’entre-deux guerres (1919-1939) et le retour provisoire à l’or
Durant la première guerre mondiale, tous les pays ont suspendu le fonctionnement de l’étalon-Or. Et afin de financer leur effort de guerre, ils ont imprimé des billets de banque. Cette époque est caractérisée par une réduction de la main d’œuvre et un niveau général des prix très élevé, surtout en 1919 qu’en 1914. Après la première guerre mondiale, la plupart des pays ont tenté de revenir à l’étalon-or comme les Etats-Unis en 1919, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, le Japon à la conférence de Gênes en Italie de 1922. Les réserves de change sont toujours entièrement constituées d’or. Après 1929, l’économie mondiale a connu une grande dépression qui a engendré des effets pervers sur les économies des pays qui adhèrent au régime d’étalon-or. Ils avaient des déséquilibres internes et externes importants. Généralement, l’Etalon-Or a dominé la plus grande partie du monde au cours du 19ème siècle et jusqu’à la première guerre mondiale, impliquait une libre convertibilité de la monnaie en or et une liberté totale des transferts de capitaux ou des échanges de marchandises. Ce système a connu un dysfonctionnement important, il a engendré des fluctuations du taux de change impossible à maîtriser et des taux d’inflation très élevés, un contrôle de change handicapant. Souvent, un effet direct sur la réduction du commerce international. – « La crise de 1929 dirige les pays à se protéger contre les influences extérieures en dévaluant la monnaie nationale ou renforçant les barrières à l’importation pour créer une compétitivité ».