L’évolution de l’économie algérienne
Les phases de développement depuis l’indépendance
La première période : 1962-1985 : (Mohamed Abdelbasset )
Durant cette période, la croissance économique était dans l’ensemble élevée et stable. Les principales caractéristiques de cette phase étaient les suivants : 1-1-Un système de planification centrale Après l’indépendance, l’état algérien a suivi le régime socialiste caractérisé par une planification autocentré. En 1962, le programme de Tripoli estime que le pays doit mettre en place une stratégie de développement tournée vers l’industrie lourde. Cette dernière était considérée comme une industrie de base servant de locomotive aux autres secteurs de l’économie. Le secteur industriel autogéré a été mis en œuvre en Mars 1963. Il concerne 500 petites entreprises dont les activités n’étaient pas diversifiées. Le président de l’entreprise était élu par les travailleurs. Ces derniers n’étaient pas payés par l’état mais ils se partageaient les bénéfices. Ces entreprises n’étaient pas autonomes, elles dépendaient des tutelles bureaucratiques pour les décisions de financement, de commercialisation et d’approvisionnement.
Le modèle de développement
Avec l’arrivé du président Houari Boumediene au gouvernement, trois plans de développement se sont succédés. Le gouvernement adopte un modèle de développement yougoslave : « industrie industrialisante » qui consiste à favoriser une stratégie de « big push » de l’industrie lourde qui entrainera ensuite les autres secteurs. Le pays s’engage alors dans un investissement massif dans le secteur de l’industrie lourde. Cet investissement est financé par les recettes des hydrocarbures. Dans le plan quadriennal (1970-1973), 54% de l’investissement public était destiné au secteur industriel (industrie, mine, énergie, hydrocarbure) et seulement 10% au secteur agricole. Dans le deuxième plan quadriennal (1974-1977), le montant de l’investissement attribué au secteur industriel a augmenté de 2% atteignant ainsi 56% de l’investissement public. Alors que celui affecté au secteur agraire a diminué de 4% représentant ainsi 6% de l’investissement public. Le secteur de l’industrie lourde remplissait ainsi plusieurs fonctions : une fonction industriel, une fonction énergétique et enfin une fonction d’accumulation du capital.
Un large secteur public
Le secteur public durant cette période représentait l’essentiel de l’économie algérienne. Il couvrait plusieurs activités (les banques, les entreprises, les assurances, le commerce extérieur, les administrations.. .).Les entreprises nationales assuraient la fonction de production et d’emploi. En contrepartie, elles recevaient des subventions, des avances bancaires et un soutien de la part des institutions étatiques comme le trésor.1 Au début, les conséquences de ce choix étaient plutôt positives : une bonne croissance, une diminution du chômage, et une amélioration des conditions de vie. On remarque d’après le tableau que les taux de croissance sont en baisse et ne correspondent pas au montant de l’investissement dépensé pour générer une telle croissance. Ceci montre l’inefficience de l’investissement publique. En effet, les taux de croissance ont ralenti depuis les années 1970.
La deuxième étape : (1986-1988)
Les répercussions du modèle « industrie industrialisante)
A la fin des années 1970 et au début des années 1980, les effets néfastes du système autocentré se faisaient sentir .La stratégie de développement basée sur l’industrie lourde était vouée à l’échec car : – les entreprises atteignaient rarement les performances pour lesquelles elles étaient programmées. – les cadres et ouvriers algériens manquaient de compétence ; – le pays procédait à l’achat de la technologie et à l’utilisation de machines sophistiquées dont la manipulation échappait aux travailleurs sans savoir-faire. Bien que le pays ait engagé des dépenses importantes en formation des travailleurs et cadres algériens en interne ou en les envoyant à l’étranger, cette stratégie n’a pas entrainé une croissance à long terme..