L’évaluation en sciences physiques
La durée de ces devoirs ira d’une heure, voire un peu moins, en Seconde à une heure et demie en Première et Terminale, voire deux heures. Une ou deux fois par an, il est souhaitable de proposer un devoir cadré sur la durée de l’épreuve et sur sa forme (les bacs blancs habituellement composés sur des plages spécifiques). Rappelons qu’en Première L ou ES, l’argumentation scientifique est une des formes possibles de l’évaluation : il faut y préparer les élèves sans, bien entendu, que tous les exercices proposés soient de cette nature. En spécialité de Terminale S, la résolution de problèmes est, là encore, une des formes possibles pour l’exercice dédié ; il faut y entraîner les élèves sans en faire une exclusive : le programme prévoit que l’exercice proposé peut aussi être une EEI (Extraire et Exploiter l’Information).
Les devoirs en temps libre Cette thématique, sur laquelle nous n’étions jamais intervenus, se situe dans le constat que nous faisons sur les résultats de notre académie au baccalauréat, qui sont très décevants. Notre académie est classée 26ème sur les 26 académies métropolitaines. Les premières analyses montrent qu’avec plus de 12 / 20, en terminale S, notre discipline ne pénalise pas les élèves.
Il reste cependant nécessaire de comparer nos résultats à ceux des autres académies. Les causes sont sans doute multiples : caractéristiques sociologiques, attentes des jurys d’examen, préparation aux examens, préparation des élèves, impulsion de la part des inspecteurs …Ces deux dernières sont à promouvoir, dès la classe de seconde, notamment pour fonder les choix d’orientation. Il nous semble utile, à l’instar de l’inspection de mathématiques, de proposer, au-delà des exercices donnés après le cours, des formes d’entraînement en temps non limité, à la maison.
Comment aider les élèves à prendre conscience de leurs difficultés ? Voilà une forme de travail possible : les copies relatives à un devoir sur table sont anonymées, puis permutées au sein de la classe ; la correction est aussitôt prise en charge au tableau par l’enseignant, chaque élève corrigeant la copie qui lui échoit et lui attribuant une note. Avantages cités : retour sur ses erreurs personnelles, réflexion sur l’évaluation et sur les erreurs des autres, pas de travail de correction pour l’enseignant. Ces entrainements formatifs à l’examen débouchent sur des notes non prises en compte dans les moyennes trimestrielles. Cette méthode semble particulièrement adaptée aux formes nouvelles d’évaluation (EEI, etc.)
L’introduction des bilans de compétences Il semble que nous soyons tous maintenant convaincus que l’enseignement des Sciences Physiques apporte des connaissances et développe des compétences.
Si peu d’élèves de Seconde utiliseront les techniques propres aux Sciences Physiques dans leur vie professionnelle, citoyenne ou privée, des compétences transférables sont développées dans la continuité du collège. Nous avions préconisé, il y a deux ans, que lors de la préparation d’une séance de cours ou de TP, l’enseignant s’interroge sur une ou deux compétences à faire plus particulièrement travailler. En cours, il peut s’agir de l’analyse d’un document, l’analyse de résultats, le traitement de données. En séance de TP, le panel est beaucoup plus grand et touche à toutes les compétences expérimentales. De plus, nous savons maintenant que les élèves seront évalués par compétences lors de l’épreuve expérimentale en TS : l’évaluation s’appuiera sur l’autonomie dont aura fait preuve l’élève dans 3 des 5 grands domaines de la démarche scientifique. Cette idée est même poussée encore plus loin avec l’épreuve de spécialité où aucune connaissance nouvelle n’est introduite : seule la démarche scientifique de la résolution du problème sera évaluée. Ces deux derniers points seront détaillés après. Il semble désormais plus que nécessaire d’entraîner dès la seconde les élèves afin de les préparer au mieux à cette épreuve.
Ainsi, l’approche par compétences doit donner lieu à une évaluation ciblée de celles-ci aussi bien dans les séances expérimentales que dans les contrôles. Il s’agit alors de trouver un équilibre entre l’évaluation des connaissances et des compétences. Prenons l’exemple du devoir en ligne dans le « Dossier stagiaires » : c’est un exemple ambitieux tant dans la longueur du devoir que dans l’évaluation des compétences qui est faite. En effet, le but n’était pas de proposer une évaluation « exemplaire », mais surtout de montrer comment on pouvait mettre en œuvre cette évaluation des compétences, et de proposer des outils pour le faire.
Lors de la construction du devoir, nous avons donc réfléchi aux capacités mobilisées dans les différentes questions. Dans l’exercice 1 par exemple, nous pouvons noter que nous trouvons des questions « classiques » de cours, de calcul, d’exploitation de documents… L’idée est de regarder de manière plus fine si nous faisons appel à des connaissances du cours ou à une des compétences de la démarche scientifique. Le tableau de correction proposé permet d’avoir au final le bilan par domaine de compétences, sans passer beaucoup plus de temps à corriger. On peut vérifier à cette occasion que toutes les compétences de la démarche scientifique sont balayées dans le devoir, et ce, de manière plutôt équilibrée. Si l’on débute dans ce type d’évaluation ou si l’on manque de temps, on peut ne traiter qu’un seul exercice de cette manière. De même, on n’est pas obligé de détailler les capacités particulièrement évaluées dans chaque domaine de compétences (tableau bleu).