L’évaluation des films produits durant la période 2008-2013

L’évaluation des films produits durant la période 2008-2013

La période 2008 – 2009

Contexte politique

La période de Driss Jettou a fait du Maroc un pays en chantier avec des changements dans tous les domaines et sur tout le territoire. Les Marocains avaient surtout besoin que l’économie se redresse. Et ce fut la principale priorité du Premier ministre et de son équipe. Les libertés acquises avec le gouvernement d’alternance n’ont pas rendu le Marocain heureux, mais cela lui a permis de se concentrer sur les besoins économiques. Et même si le Maroc avançait doucement à cette période, la déception de constater que le Premier ministre soit un technocrate, et non le leader politique du parti ayant reçu la majorité des voix, a rendu les Marocains de moins en moins confiants dans le processus démocratique promis par le roi Mohamed VI à son arrivée. Un moment opportun pour les istiqlalis de se remobiliser et de rassembler leurs troupes pour mener une campagne électorale les emmenant au plus haut du classement aux élections de septembre 2007, et par conséquent à la tête du Gouvernement. Les dix premiers partis politiques à ces élections de septembre 2007 sont : − parti de l’Istiqlal ; 52 sièges. − parti de développement et de justice ; 46 sièges. − mouvement populaire ; 41 sièges. − rassemblement national des indépendants ; 39 sièges. − union socialiste des forces populaires ; 38 sièges. − union constitutionnelle ; 27 sièges. − parti du progrès et du socialisme ; 17 sièges.− Front des Forces Démocratiques : 9 sièges. − Mouvement Démocratique et Social : 9 sièges. − Union PND-Al Ahd et les partis formant l’union: 14 sièges, se répartissant comme suit: Union PND-Al Ahd: 8 sièges, Parti Al Ahd: 3 sièges ; PND : 3 sièges. – Union PADS-CNI-PSU et les partis formant l’union : 6 sièges, se répartissant comme suit : Union PADS-CNI-PSU: 5 sièges ; CNI: 1 siège. − Parti Travailliste : 5 sièges. − Parti de l’Environnement et du Développement : 5 sièges. − Parti du Renouveau et de l’Equité : 4 sièges. − Parti Socialiste : 2 sièges. − Union Marocaine pour la Démocratie : 2 sièges. − Forces Citoyennes : 1 siège. − Alliance Des Libertés : 1 siège. − Initiative Citoyenneté et Développement : 1 siège. − Parti de la Renaissance et de la Vertu : 1 siège. − SAP : 5 sièges67 . Abbas El Fassi à la tête du Gouvernement, nomma Khalid Naciri, docteur en droit et grand défenseur des droits de l’Homme, ministre de la Communication. Khalid Naciri, avocat, et docteur en Droit de l’université Paris II a, depuis ses débuts, milité auprès des rangs des communistes, qui se sont convertis en PPS (parti populaire socialiste). Il a également cofondé l’association OMDH (Organisation marocaine des droits de l’Homme). Concernant l’organisation du CCM, Nour-Eddine Sail demeure au poste de directeur du centre cinématographique national. On continue également cette expérience du partenariat public-privé dans la production de film cinématographique.

Les membres de la commission du fonds d’aide à la production nationale

Durant cette période, les membres de la commission ont été diversifiés, d’expériences et qualifications différentes : producteurs, philosophes, artistes, écrivains…, avec des idéologies différentes. Voici leurs biographies. -Bensalem Himmich (président de 2008 à septembre 2009) : Né le 13 août 1948 à Meknès, ce professeur marocain de philosophie à l’université Mohammed V de Rabat est auteur bilingue d’œuvres littéraires et philosophiques (en arabe et en français) : − Le Savant (Al Allama). C’est l’histoire romancée du grand historien et sociologue arabe Ibn Khaldoun ; − Le Calife de l’épouvante (Serpent à plume), 1999 ; traduit en français ; − Au pays de nos crises : (Afrique-Orient) ; Bensalem Himmich est également un militant du parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP)68 . -Mohamed Gallaoui (président de septembre 2009 à fin 2009) : Professeur en politique, c’est un grand critique de cinéma, il a ensuite été membre de la HACA. -Fatéma Chahid : Originaire de Taroudante, Fatéma Chahid est une poète, écrivain, consultante en communication marocaine. Elle est présidente de l’Association marocaine de solidarité et de développement qui milite pour le développement socio-économique en instaurant des programmes d’auto-développement au profit des populations les plus démunies69 . -Mohamed Laroussi : Originaire de Chaouia, il grandit à Casablanca à l’école Jules Ferry, et ensuite à l’internat Abdelmalek Essaadi où il décroche son baccalauréat en philosophie. Il enchaîne sur des études en urbanisme et aménagement du territoire en France. Deux ans plus tard, il abandonne ses études pour rentrer au Maroc au chevet de son père mourant. Il travaillera dans un premier temps en hôtellerie pour passer ultérieurement au commercial dans la chaîne Riad Sallem puis à la chaîne de radio Medi 1 TV lors de ses débuts. Ensuite, il travaillera pendant une trentaine d’années dans la publicité. Après sa carrière de publicitaire, il écrit deux essais et un roman. Il est également chroniqueur chez plusieurs journaux et magazines au Maroc70 . -Mohamed Jibril : Universitaire, journaliste et critique de cinéma. -Laarbi Belaakaf : Compositeur de musique de film. -Driss Tahri : Producteur et producteur manager. Il a travaillé sur plusieurs projets, notamment : − Ali Baba et les 40 voleurs (TV Movie) (production manager) en 2007 ; − OSS 117 : Le Caire, nid d’espions (production manager : tournage au Maroc) en 2006 ; − Iznogoud (manager de production, équipe marocaine non incluse dans le générique) en 2005 ; − Astérix & Obélix : Mission Cléopâtre (superviseur de production) en 2002 ; − Les Rois mages (manager de production, équipe marocaine non incluse dans le générique) en 2001 ; − L’Algérie des chimères (TV Mini-Series) (manager de production) en 2001. Il a produit : − Lieve Aisja (TV Movie) (producer) en 1996 ; − Les Victimes (executive producer) en 199671 . -Abdellah Rmili : (Voir sa biographie en 2004.) -Khalil EL Alami Idrissi : (Voir sa biographie en 2004.) – Thami Oulbacha : (Voir sa biographie en 2006.) -Saloua Zouiten : Directrice du département de production, représentante du centre cinématographique national. Cette commission est majoritairement composée d’artistes, journalistes et d’hommes de cinéma (producteurs, critiques, artistes). Les films choisis sont par conséquent moins portés sur des thèmes politiques. Néanmoins, les films choisis reflètent le militantisme social répandu dans la société marocaine.

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Les films ayant obtenu l’avance sur recettes en 2008-2009

En 2008, le secrétariat du fonds d’aide a réceptionné 29 projets de longs-métrages. Parmi ces 29, la commission a octroyé l’avance sur recettes à onze films. En 2009, le secrétariat du fonds d’aide a réceptionné 36 projets de longs-métrages. Sur les 36, la commission a octroyé l’avance sur recettes à 16 films. a) Les films produits en PPP durant cette période Un Marocain à Paris (de Said Naciri) est une comédie hilarante, avec beaucoup d’humour, met l’accent sur le vécu d’un immigré en France qui arrive illégalement et essaye de s’intégrer. The End (de Hicham Lasri). Un film très atypique que ce soit en écriture ou en réalisation, reflétant l’analyse et la vision atypique de son auteur et réalisateur Hicham Lasri envers la société marocaine. Ce film tourné en noir et blanc pour des parties et en couleurs pour d’autres, voit la vie d’une histoire d’amour à Casablanca à travers les yeux d’une jeune femme psychologiquement fragile entourée de ses frères voleurs de voitures. Les Ailes de l’amour (d’Abdelhay Laraki). Un film d’amour très sensuel, une histoire très douce et des images illustrant un amour charnel très érotiques. Mort à vendre/Death for sale (de Faouzi Bensaidi). Un film culte, une illustration d’un Maroc profond, inconnu mais tellement réel. Un regard sur la vie d’une grande partie de la population marocaine dans un Maroc caché loin des caméras, mais mis sous les projecteurs de Mort à vendre. Les Oubliés de l’Histoire (d’Hassan Benjelloune). Le film bouleversant parlant d’une nouvelle forme d’esclavage existant en Europe, retrace le vécu d’un certain nombre de femmes faisant partie d’un réseau de prostitution, et qui restent kidnappées par leurs maquerelles dans des bordels fermés. Le film contient beaucoup d’images sensuelles et différentes émotions comme la colère, l’empathie, la désolation et un choc de constater que des existences si connues et inconnues peuvent exister. The Man Who Sold the world (d’Imad Noury et Swel Noury). Un film fiction parlant d’amour et d’amitié. Le Veau d’or (d’Hassan Legzouli). Le film retrace la vision d’un jeune maroco-français que son père a obligé à rester au Maroc. La différence de visions, de réaction et le processus d’intégration de ce jeune dans la société marocaine en milieu rural qu’il ignore.

La Mosquée. Une comédie inspirée par l’histoire vraie dont a témoigné le réalisateur Daoud Aoulad Syad après son dernier tournage avec un élément de décor construit qui se trouve être « une mosquée ». À la fin du tournage, on a pu détruire tous les décors construits sur les terrains loués aux villageois, sauf pour la mosquée construite sur le terrain de Moha, que les villageois ne l’autorisent pas à détruire. La 5e corde (de Salma Bergach). Le film parle avec douceur et raffinement de musique et de relations familiales où l’amitié l’emporte sur les différents autres sentiments, et où la sensibilité artistique des musiciens prime sur toute autre audace ou curiosité. La Grande Villa (de Latif Lahlou). Un film traitant des problèmes que vit un jeune couple franco-marocain qui revient vivre au Maroc. Les Chiens du village (de Mustapha Khayat). Ce film met l’accent sur les difficultés que vivent les jeunes maîtresses lors de l’exercice de leur métier dans des petits villages. Dès l’Aube (de Jilali Ferhati). Ce film raconte l’histoire très touchante du vécu dur et émouvant d’un couple d’artistes qui se battent d’abord pour vivre, pour leur amour et pour leur passion commune qu’est le théâtre. L’Amante du Rif (de Narjiss Nejjar). Un film féminin par excellence parlant du rêve d’une femme du Rif sur ses amours, ses fantasmes et son insouciance dans un milieu fort machiste comme celui du Rif (nord du Maroc). Andalousie, mon amour ! (de Mohamed Nadif). Une comédie hilarante qui met l’accent sur l’immigration clandestine, dans une histoire et un contexte très drôle. Les Gars du bled (de Mohamed Ismail). Ce film porte sur les fléaux sociaux comme le chômage, l’extrémisme religieux comme refuge contre l’exclusion sociale et la difficulté de la situation économique et financière, et l’amour dans un milieu rural négligé, et dont la comparaison avec le milieu urbain est bien mise en valeur. Ce film retrace la vie de trois copains après leurs études et les différents choix qu’ils ont faits pour s’intégrer professionnellement et faire leurs vies. Androman… de sang et de charbon (d’Azlarabe Lamharzi Alaoui). Ce film retrace la vie d’un charbonnier dans un village reculé au pied de l’Atlas. Sur la planche (de Leila kilani). Un film très touchant qui parle de la situation des jeunes femmes et les dures situations de travail qu’elles vivent. 

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