L’etat de l’apiculture

Madagascar exportait du miel depuis 1929 avec 38 360 tonnes l’année. La prolifération des fraudes et le manque d’hygiène nous ont exclu des pays exportateurs de miel à partir de 1951. Depuis, le miel n’est écoulé que sur le marché local. Les sorties de cire ont par contre commencé plutôt (en 1890) et ont pu résister jusqu’en 1962. Sachant que les malgaches consomment 4 kg de miel par habitant selon DOUHET, 1965 la production apicole a quand même diminué d’importance en qualité qu’en quantité. Les points suivants ont aussi aggravé cette situation :
– La mauvaise exploitation des ressources mellifères : pour le cas de l’Eucalyptus, si la rotation de coupe était auparavant de 7 à 14 ans, elle est maintenant de trois ans, âge où les floraisons sont encore absentes.
– Le défaut de recherche sur les espèces mellifères: Etant donné que le pays est riche en biodiversité, 10 000 à 12 000 espèces composent la flore de Madagascar (IEFN, 1996). Parmi celles-ci, des espèces sont classées mellifères mais malheureusement, les valeurs apicoles de la plupart de ces espèces sont indéterminées ou ne sont pas certaines. Car souvent pour une espèce mellifère donnée, la valeur apicole identifiée peut changer d’un document à un autre.

Interventions dans la capture des essaims 

Les essaims ont diminué avec la couverture forestière. La demande en essaims a au contraire augmenté. Face à cela, il faut une multiplication d’essaims plus rapide et plus efficace par essaimage artificiel. Il a l’avantage de pouvoir augmenter le nombre d’essaims produits et de pérenniser l’espèce mieux que l’essaimage naturel et la capture des essaims. En addition, la division doit s’opérer avant le mois de juin pour s’assurer de la réussite de celle-ci. Une méthode plus récente, permettant la reproduction de la colonie concerne l’élevage de reine. Mais elle exige plus de compétence en technique apicole et beaucoup plus d’investissement en matériels spéciaux comme la cupule, le « picking », etc. Cette méthode serait alors pour un projet à vision à long terme dans la région.

Interventions dans l’apiculture proprement dite 

Allant de l’apiculture traditionnelle à l’apiculture traditionnelle améliorée

Comme l’apiculture traditionnelle ne permet pas une intervention à l’intérieur des ruches, elle serait alors améliorée par des interventions de l’extérieur. De ce fait,
– Mettre une seconde ouverture à la ruche traditionnelle afin de récolter le miel de part et d’autre le couvain sans l’endommager.
– Commencer à faire un essai de ruches à barrettes pour une comparaison.
– Maintenir l’extérieur des ruches débroussaillé.
– Elever les ruches à une hauteur optimale de 25-30 cm pour éviter l’humidité, la réverbération du sol et les risques d’attaque des Insectes.
– Augmenter le nombre de ruches autant que possible. Ceci permet de mieux voir l’intérêt de l’activité.

De l’apiculture améliorée à l’apiculture moderne

Les ruches à cadres rencontrées ne sont pas tout à fait modernes. Pour cela, les ruches nécessitent une standardisation pour rendre plus pratique la conduite et pour mieux quantifier la production. D’ailleurs, une dimension est déjà donnée pour cette région que l’on va garder pour le moment (50,8×37,5×18cm). Les trous d’envol ont besoin d’un réducteur d’entrée pour éviter l’entrée des ennemis surtout les fausses teignes. Dans cette même optique, comme les fausses teignes attaquent presque toute l’année, le contrôle doit se poursuivre à partir du mois de mars c’est- à –dire au début de l’activité au lieu de septembre. Les ruches à barrettes ou à cadres existantes doivent être aussi élevées à une hauteur de 25-30 cm par des pieds de supports enduits d’huile de vidange. Tandis que les cadres doivent être remplacés deux fois par an.

Cependant l’utilisation des accessoires rudimentaires avec ces ruches plus ou moins modernes ne fait pas de ce type d’apiculture une apiculture moderne. Il est vrai que pour cela, les apiculteurs doivent s’équiper des accessoires.

Comme ces matériels coûtent très cher et ne sont pas toujours disponibles sur le lieu, des accessoires ne sont pas à recommander à l’immédiat et d’autres ne sont pas vraiment pas nécessaires comme la combinaison par exemple. Le principe est de bien fermer tous les membres des habits pour que les abeilles n’y entrent pas. Ceci peut se faire juste à l’aide des élastiques ou des ficelles sans avoir recours aux combinaisons. Par contre, il est prudent de se protéger le visage. Le masque est alors utile, de même pour l’enfumoir. A part cela, la cage à reine, la grille à reine, l’extracteur sont aussi indispensables pour les apiculteurs de la région afin d’améliorer l’apiculture. Notamment à propos du peuplement de ruches sans cage à reine, les apiculteurs doivent renoncer à la torture de la reine en ligaturant ses pattes et/ou en la clippant.

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Une fois les matériels nécessaires listés, le problème repose maintenant sur leur acquisition. Si on stimule l’esprit de bricolage et les talents d’artisans des paysans de la région, ceci réduira considérablement le coût des matériels (ruches modernes, enfumoirs, masque, cage à reine, grille à reine et même les extracteurs).

Interventions dans la qualité du miel et de la cire

Vendre le miel de bonne qualité serait parfait. Il serait pourtant possible d’y aboutir en sachant agir sur le plan technique :
– Placer une hausse permet d’obtenir du miel à matières étrangères très réduites comme les cadavres d’abeilles, le couvain, les réserves de pollen, débris de bois, etc.
– Remplacer les cadres à chaque phénophase d’une espèce ou placer les ruches dans une aire de butinage à peuplement homogène permettent d’avoir du miel « monofloral ». Il est vrai que dans le cas de Mandraka, cette opération peut être difficile surtout pour le miel de forêt car en premier lieu, la forêt est très diversifiée et en plus, les floraisons des plantes mellifères existantes chevauchent et se succèdent. Mais à l’exemple de l’Eucalyptus, elle est envisageable.
– Veiller à ce que le cadre de miel soit operculé à ¾ avant de procéder à la récolte afin que le miel ait sa saveur et un taux d’humidité convenable. Il pourra se conserver ainsi de manière durable. Ne pas trop enfumer pour éviter un goût boucané au miel c’est- à-dire trois coups environ à l’ouverture de la toiture et deux coups à l’entrée des abeilles.
– Pour l’extraire, l’idéal est de posséder un extracteur qui s’avère plus rapide et plus hygiénique. En fait, après avoir désoperculé les brèches, on place directement les cadres à rayons de miel dans l’extracteur. Le fait de tourner la manivelle crée une force centrifugeuse qui sépare le miel de ses rayons. Son avantage réside surtout sur la possibilité de récupérer les rayons après et l’utiliser pour une prochaine production. Par ailleurs, faute d’extracteur, l’égouttage est plus approprié que le pressage car il est plus hygiénique et réduit la quantité de pollens dans le miel.
– Enfin concernant le chauffage du miel, il est souhaitable s’il s’effectue en-dessous de 40°C afin de garder les propriétés qualitatives du miel.

Bref, ces petites instructions aident beaucoup à la satisfaction des normes d’exportation en miel. Concernant la qualité de la cire, si on lave bien les matières premières avant de les traiter et transformer, la couleur serait plus uniforme.

Table des matières

1 INTRODUCTION
2 CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
2.1 PHASE EXPLORATOIRE
2.2 PHASE DE COLLECTE DE DONNEES
2.2.1 Enquêtes apicoles
2.2.2 Observation directe durant les visites des ruches
2.2.3 Consultation des documents
2.3 PHASE DE DIAGNOSTIC
2.4 PHASES ANALYTIQUE ET DE REDACTION
3 CHAPITRE II : MILIEU D’ETUDE
3.1 MILIEU PHYSIQUE
3.1.1 Localisation de la zone d’étude
3.1.2 Situation administrative
3.1.3 Station forestière
3.1.4 Climat
3.1.5 Topographie
3.1.6 Hydrologie
3.1.7 Sol
3.2 MILIEU BIOTIQUE
3.2.1 Milieu humain
3.2.2 Végétation
3.2.3 Faune
4 CHAPITRE III : RESULTATS ET ANALYSES
4.1 ABEILLES DANS LA REGION DE MANDRAKA
4.1.1 Description morphologique des abeilles à Mandraka
4.1.2 Caractères biologiques des abeilles à Mandraka
4.1.3 Pathologie et ennemis des abeilles à Mandraka
4.1.4 Cycle biologique simplifié de l’abeille à Mandraka
4.2 POTENTIALITE EN RESSOURCES MELLIFERES DANS LA REGION DE MANDRAKA
4.2.1 Forêt primaire
4.2.2 Forêt secondaire
4.2.3 Forêt artificielle
4.2.4 Autres formations végétales
4.3 LA PRATIQUE APICOLE A MANDRAKA
4.3.1 Capture des essaims
4.3.2 Cueillette de miel
4.3.3 Apiculture proprement dite
4.4 PRODUITS DE LA RUCHE
4.4.1 Miel à Mandraka
4.4.2 Présentation de la filière apicole
5 CHAPITRE IV : RECOMMANDATIONS
5.1 RECOMMANDATIONS POUR LES PRODUCTEURS
5.1.1 Interventions dans la capture des essaims
5.1.2 Interventions dans l’apiculture proprement dite
5.1.3 Interventions dans la qualité du miel et de la cire
5.1.4 Interventions dans la commercialisation
5.1.5 Interventions dans les plantes mellifères
5.2 RECOMMANDATIONS POUR LES VULGARISATEURS
5.2.1 Interventions dans les techniques et matériels apicoles
5.2.2 Interventions dans les ressources mellifères
5.3 RECOMMANDATIONS POUR LES CHERCHEURS
5.3.1 Recherches sur les abeilles
5.3.2 Recherches sur les plantes mellifères
5.4 AUTRES RECOMMANDATIONS
5.4.1 Recommandations sur les abeilles
5.4.2 Recommandations sur la qualité du miel
5.4.3 Recommandations sur les techniques apicoles
6 CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
CARTES
ANNEXE

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