LES URGENCES RYTHMIQUES: ASPECTS DIAGNOSTIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
Définition
Les troubles du rythme cardiaque désignent des battements du cœur trop lents, trop rapides ou irréguliers. Ils peuvent être fonctionnels ou organiques, bénins ou malins. Ce sont des affections fréquentes et très hétérogènes. Certains passent inaperçus et d’autres sont plus graves avec des conséquences hémodynamiques, voire fatales, définissant les urgences rythmiques. [29] La prise en charge est variée utilisant des manœuvres cliniques, des médicaments, la cardioversion électrique ou des moyens instrumentaux (électrophysiologie et ablation).
Classification
Les troubles du rythme sont distingués selon leurs origines et leurs types. On les distingue ainsi en :
Troubles du rythme sinusal
Tachycardie sinusale inappropriée Bradycardie sinusale Arythmie sinusale
Troubles du rythme auriculaire
Wandering pacemaker (pacemaker variable) Extrasystoles auriculaires (ESA) Tachysystolie ou Tachycardie atriale focale (TAF) Flutter auriculaire Fibrillation auriculaire (ACFA) Dissociation isorythmique Maladie rythmique auriculaire
Troubles du rythme jonctionnel Extrasystoles jonctionnelles (ESJ) Tachycardies jonctionnelles (TJ) : Tachycardie jonctionnelle par réentrée intra nodale (TRIN) ; Tachycardie jonctionnelle réciproque (Orthodromique et Antidromique)
Troubles du rythme ventriculaire Extrasystoles ventriculaires (ESV
Tachycardie ventriculaire (TV) Fibrillation ventriculaire (FV) Flutter ventriculaire Torsade de pointe Notre travail s’intéresse plus particulièrement aux troubles des rythmes qui mettent en jeu le pronostic vital à court terme.
EPIDEMIOLOGIE
Les troubles du rythme cardiaque (TDR) sont des anomalies très fréquentes. Les urgences rythmiques, sont particulièrement fréquentes au département des urgences, estimées globalement entre 12 et 20 % et sont greffés d’une mortalité et d’une morbidité majorées.La connaissance de leur physiopathologie et de leur prise en charge est primordiale pour en limiter les symptômes, les conséquences, ou pour les plus graves, assurer une survie immédiate. La prévalence présumée de mort subite est de 1,4 pour 100.000 personnes-année chez les femmes et 6,68 pour 100.000 personnes-année chez les hommes. 7 Chez les personnes jeunes, la prévalence estimée est de 0,46-3,7 événements pour 100.000 personnes-année, soit entre 1.100 et 9.000 patients décèdent de cette cause annuellement en Europe.Les arythmies ventriculaires sévères, sont toutes susceptibles d’induire une mort subite et réclament, majoritairement, une prise en charge rapide et adaptée.Malgré une amélioration générale en termes de mortalité des maladies cardiovasculaires, approximativement 25 % de cette mortalité est attribuable à la survenue d’une mort d’origine rythmique prouvée ou présumée.Les sujets âgés (Plus de 65 ans) courent un risque 5 fois plus élevé que les plus jeunes, et les TDR sont largement dominés par la fibrillation auriculaire (FA), dont l’incidence augmente avec l’âge.Les extrasystoles ventriculaires (ESV) sont également plus nombreuses dans cette population. Une cardiopathie sous-jacente est fréquente en raison de la diminution du nombre de myocytes ou de la majoration de la fibrose. [53] Aux états-unis la prévalence des tachycardies supraventriculaires dans la population générale est de 2,29 pour 1000 personnes. L’incidence de la tachycardie paroxystique est estimée à 36 pour 100.000. [53] Approximativement 89.000 nouveaux cas sont diagnostiqués par an. Comparativement aux patients atteints de maladie cardiovasculaire, ceux atteints de tachycardies supraventriculaires paroxystiques sans aucune maladie cardiovasculaire sont plus jeunes (37 ans comparativement à 69 ans) et ont une fréquence cardiaque plus rapide (186 bpm contre 155 bpm). [53] Par ailleurs, les femmes ont deux fois plus le risque que les hommes. [53] La cardiopathie ischémique, l’hypertension artérielle (HTA), l’insuffisance cardiaque (IC) congestive et les valvulopathies, font le lit de la FA , du flutter atrial et des tachycardies ventriculaires (TV).
INTRODUCTION |