Les universités virtuelles et l’internationalisation
Les universités virtuelles
De toutes nouvelles structures sont créées pour tirer parti de l’internet et des autres technologies dans le but d’augmenter l’accès à l’enseignement supérieur et d’en améliorer la qualité. Par exemple, les universités virtuelles ‐ des universités sans murs qui utilisent l’internet et les satellites pour diffuser leur cours ‐ permettent aux personnes et aux organisations en des lieux très épars de partager des ressources d’enseignement, des bibliothèques et même des laboratoires. Le terme « université virtuelle » caractérise une organisation qui fournit un enseignement supérieur sur l’internet. Certaines de ces organisations sont réellement « virtuelles », n’existant uniquement qu’en tant qu’associations d’universités vaguement unies, d’instituts ou de départements qui proposent ensemble un nombre de cours à travers l’internet.
D’autres sont de réelles organisations qui possèdent un cadre juridique, néanmoins nommées virtuelles car elles n’existent que sur l’internet.qui a été créé par un logiciel pour apparenter l’être » 159. À l’instar de l’université moderne qui s’est développée pour répondre aux besoins de la société industrielle et qui a été possible grâce aux lignes de chemin de fer, l’université virtuelle émerge pour satisfaire aux besoins de la société du savoir mondial et est possible grâce à Internet 160. Les universités ont comme activité principale la création, le stockage, le traitement et la diffusion du savoir, l’un des principaux facteurs de la production et de l’avantage concurrentiel dans l’économie mondiale. Tandis que l’université moderne répondait aux besoins nationaux, l’université virtuelle permettra de répondre aux besoins d’un monde de plus en plus communicant, multiculturel, multilingue et mondialisé. Pour faire face aux pressions engendrées par la hausse du nombre d’inscriptions et l’augmentation des contraintes budgétaires, les universités du monde entier prennent des dimensions virtuelles pour aborder les problèmes même de la mondialisation.
Les cours conçus pour l’enseignement à distance dans ce siècle étaient basés sur des systèmes postaux conventionnels et sur la technologie d’impression. Ils présentent les mêmes facultés, les mêmes programmes scolaires et les mêmes systèmes de valeurs en tant qu’université virtuelle que ce qu’ils avaient en tant qu’université traditionnelle. Dans le cas des universités nationales, c’est la loi du pays qui soutient l’université par le biais des impôts qui définit ce qui constitue un programme scolaire, qui peut l’enseigner et comment. Les programmes scolaires étaient gravés dans la pierre et il fallut des années avant d’y introduire des changements. Il est indéniable que les universités nationales et les universités virtuelles disséminent toutes deux la culture nationale.
Cela était acceptable et fructueux à l’âge industriel. Mais dans la société du savoir, cela crée des problèmes pour un enseignement mondial qui est multilingue et multiculturel dans l’avenir (Tiffin et Rajasingham 2003). Ce qui distingue une université virtuelle, c’est qu’elle utilise l’internet qui permet des opportunités pédagogiques de masse et individuelles. Mais cette différence est bien plus complexe que cela. L’internet est un environnement dynamique qui modifie la nature de l’accès au savoir et donc la nature exacte Nadine Rombert Trigo– « Utopie et dystopie dans l’internationalisation de l’enseignement européen » ‐ Université du Sud Toulon‐Var – 2009 205 de l’enseignement supérieur. Le savoir n’est plus basé sur le paradigme scientifique ; il n’est ni fixe ni même une fin en soi. Nous devons apprendre à traiter les nouveaux « savoirs » issus de sources multiples, dans des environnements et des infrastructures écologiques et dynamiques.
Le défi consiste à concevoir le genre d’université dont nous aurons besoin pour des compétences qui restent à venir, comme par exemple pour faire face aux problèmes mondiaux de dégradation de l’environnement, aux pandémies, à la biotechnologie et à la modification génétique. Les universités virtuelles sur l’internet ouvrent un choix sur le contenu mais aussi sur les styles d’apprentissage et, à partir du moment où l’on a accès à l’internet, l’équité d’opportunité devient un idéal réalisable.