Les traitements du cancer colorectal
LES CHIMIOTHERAPIES
Les chimiothérapies sont des molécules cytotoxiques en 3 différentes familles dans le traitement du cancer colorectal : – Les antimétabolites parmi lesquels le Fluorouracile (5FU) administré par voie veineuse ou la Capécitabine (Xeloda®) administré en voie orale. – Les sels de platine représentés par l’oxaliplatine qui peut être utilisée dans différentes associations – Un inhibiteur de topoisomérase I : l’irinotécan Il existe différentes associations de ces cytotoxiques afin d’obtenir des protocoles de chimiothérapie : – L’oxaliplatine peut être utilisée en association avec le 5-FU (protocole FOLFOX) ou avec la capécitabine (protocole XELOX). – L’irinotecan, quant à lui, peut être associé avec le 5-FU (protocole FOLFIRI). – Enfin, il existe un protocole utilisant une triple association : oxaliplatine/irinotecan/5- FU (protocole FOLFOXIRI) (4)
Les protocoles FOLFOX/XELOX
Les antimétabolites
Le 5-FU appartient à la classe des antimétabolites de type antipyrimidique. C’est un dérivé fluoré de l’uracile synthétisé en 1957 par un chercheur américain nommé Heidelberger. (50) 42 Université d’Aix-Marseille – Faculté de Pharmacie – 27 bd Jean Moulin – CS 30064 – 13385 Marseille cedex 05 – France Tél. : +33 (0)4 91 83 55 00 – Fax : +33 (0)4 91 80 26 12 Le fluorouracile s’insère parmi les brins d’ADN à la place de l’uracile, précurseur de la thymine. L’accumulation des métabolites issus du fluorouracile va alors diminuer la synthèse d’ADN. De plus, il sera également incorporé dans l’ARN au niveau des ribosomes, impactant de manière négative le pré-épissage de l’ARNm, la formation des ribosomes, et la synthèse des protéines. (51,52) Le 5-FU a été synthétisé sur des bases rationnelles à partir de la constatation que les cellules tumorales utilisaient plus d’uracile que les tissus sains, le métabolisme de l’uracile devenant ainsi une cible potentielle pour la chimiothérapie anti métabolite. (53)
Pour des raisons de mauvaise biodisponibilité, le 5-FU n’est pas utilisable par voie orale : il est dégradé par la dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD) au niveau intestinal. Cependant, la capécitabine, qui est un précurseur du fluorouracil, représente la forme orale des fluoropyrimidines. Ainsi, via une réaction métabolique au niveau du foie, elle se métabolisera en 5FU qui agira alors de la même manière sur la synthèse ADN et d’ARN. b) L’oxaliplatine L’oxaliplatine est un agent alkylant (sel de platine) particulièrement actif dans les cancers digestifs, à l’inverse d’autres sels de platine tels que le cisplatine et la carboplatine qui ne sont pas utilisés dans ce type de cancer. L’oxaliplatine est un agent alkylant c’est à dire qu’il est capable d’incorporer un groupe nommé alkyle à l’ADN afin de le rendre défectueux. Lors de la division cellulaire, le dédoublement des deux brins d’ADN devient difficile et la transcription est arrêtée au niveau de l’agent alkylant, aboutissant à l’arrêt de la division cellulaire. Il y aura alors réparation de l’ADN ou apoptose.