LES THEORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL
Depuis 19ème siècle jusqu’à l’heure actuelle, l’échange international entre pays n’a cessé de progresser. Pendant ces années, divers débats sont évoqués par différents auteurs. Il y en a ceux qui soutiennent que le commerce entre pays rend la vie plus difficile pour certains individus. Et ceux qui avancent que le mieux pour le pays et pour tout le monde est de laisser tout le monde commercer librement. La théorie traditionnelle est surtout basée sur ce dernier concep t qui lutte pour la liberté d’échange. D’après cette théorie, un pays est libre de faire du commerce avec d’autres pays ; et en bénéficiant également des gains que cela va lui procurer. Donc le libre échange est à la base de tout commerce entre pays pour les théoriciens traditionnels. Or ADAM SMITH et DAVID RICARDO sont les premiers à définir les avantages que peuvent tirer les pays à libéraliser leurs échanges. Où ils définissent que le libre échange est la situation optimale pour le commerce extérieur. Néanmoins dans les années 80, de nouvelles approches du commerce international ont été développé pour en quelques sortes né du critique de l’ancienne théorie. Cette nouvelle théorie du commerce international est caractérisée par l’hypothèse où les marchés sont en concurrence imparfaite et avec la possibilité de réaliser des économies d’échelle. Pour les auteurs de la nouvelle approche, le commerce entre pays sera plus bénéfique en mettant une marge de protection. Certains auteurs aussi mettent en évidence que la protection aux frontières favorise l’enrichissement monétaire et permet de protéger les industries en difficulté. En effet, la nouvelle théorie développée par PAUL KRUGMAN parle plutôt d’économie industrielle que d’économie d’échelle. On analysera une à une ces théories pour mieux cerner les enjeux de l’ouverture au commerce international pour les pays.
La théorie traditionnelle du commerce international
D’après RAINELLI(2003), l’approche traditionnelle du commerce international repose essentiellement sur deux piliers. D’une part l’analyse développée en 1817 par DAVID RICARDO où le commerce international est basé sur la Loi des Avantages Comparatifs. D’autre part, le commerce international repose sur un ensemble plus complexe connu sous le 6 nom de THEORIE HOS (Heckscher-Ohlin-Samuelson) qui explique la spécialisation internationale à partir des dotations relatives en facteurs. En effet l’incitation à l’ouverture au marché mondial repose sur les principes des avantages comparatifs, de la libre circulation des facteurs et des taux de change d’équilibre. Dans la logique du marché pure, il faut revenir à la base de la théorie du commerce international pour cerner les enjeux de l’ouverture aux échanges. ADAM SMITH a été à l’origine de la première approche qui démontre les gains à l’échange. Puis vers l’année 1817, la théorie de RICARDO s’est avéré la meilleure théorie pour la pratique du commerce international. Elle a dominé une grande place jusqu’en 1933 où s’est apparue la théorie HOS. 1-La théorie de l’avantage absolu : ADAM SMITH Il a été à l’origine de la première approche qui démontre les gains de l’échange. La théorie de Smith se fonde sur le principe des Avantages Absolus. Les échanges commerciaux sont bénéfiques aux pays qui y participent. Ce faisant aux conditions où les échanges permettent une spécialisation d’un pays dans les domaines où il est meilleur. En d’autre terme, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels il est le plus avantagé c’est-à-dire se spécialiser dans les produits nécessitant une quantité de travail plus faible pour les produire et à abandonner la production des autres produits. Ce concept d’avantage absolu permet alors pour une nation de déterminer la structure de son commerce avec l’extérieur. Une définition de ce concept peut être mise en valeur pour mieux comprendre son intérêt. « Lorsqu’un pays est plus efficace dans la production d’un premier bien par rapport à celle de son partenaire, mais moins efficace que ce dernier dans la fabrication d’un second bien, alors chaque nation a un avantage absolu dans un des deux produits. Ces pays ont intérêt à se spécialiser dans la production du bien pour lequel ils ont un avantage absolu et à échanger avec leur partenaire ». Ce processus de spécialisation permet aux ressources économiques de chaque nation d’être utilisées plus facilement qu’auparavant et à la production des deux biens d’augmenter. L’échange est ainsi générateur de gain, mesuré par cette augmentation de production qui se répartit entre les deux pays. L’analyse d’Adam Smith met ainsi l’accent sur les vertus de l’échange international par rapport aux situations de non-échange. En effet, chaque pays ayant un avantage absolu 7 dans un bien est avantageux au commerce international. Ceci se réalise à mesure qu’il se spécialise dans la production de ce bien pour l’échanger avec d’autres pays. Cependant, cette approche démontrant les gains à l’échange trouvait rapidement ses limites. Un pays ne disposant pas d’avantage absolu est exclu du commerce international. La théorie de RICARDO est développée pour corriger cette lacune. Pour sa part tous les pays sont en mesure de participer aux échanges internationaux mais ne dépendent pas de leurs avantages absolus.
La théorie des avantages comparatifs : DAVID RICARDO
La théorie des avantages comparatifs développée par Ricardo au début du XIXème siècle vient corriger les limites que représente la théorie d’Adam Smith. Elle repose sur le fait que les gains ne provenaient pas de l’avantage absolu mais de la différence qui existe entre les nations. Ricardo a analysé ce concept en mettant cette différence comme hypothèse. Cette différence entre les nations rend l’échange plus facile. Il s’agit donc de mettre en valeur cette différence qui existe entre les rapports de coûts en l’absence de commerce extérieur. Par définition, le concept d’avantage comparatif permet de déterminer la structure de l’échange extérieur d’un pays. Ce qui permettrait de conclure que tout pays bénéficie d’avantages comparatifs. Puis, ce même pays peut tirer des gains à l’échange. En effet, la théorie de Ricardo engendre une compétitivité entre les pays échangistes. Ce qui va leurs permettre d’exporter davantage et importer moins. Néanmoins, si un pays est peu compétitif, Ricardo démontre qu’il a toujours intérêt au commerce international et à la spécialisation. En effet, chaque pays gagne à se spécialiser dans les produits pour lesquels il est le plus avantagé ou le moins désavantagé et à abandonner les autres productions. Aucun pays n’est alors exclu du commerce mondial en pratiquant ce concept d’avantage comparatif. Notons tout de même des hypothèses qui pourraient être utiles. Considérant que deux pays, qui sont différents, s’échangent avec deux biens différents. Un seul facteur est considéré dans la production de ces biens c’est-à-dire le facteur « travail ». La théorie de Ricardo repose essentiellement sur cette différence de productivité de travail. Pour mieux illustrer ce qui a été dit, l’exemple très célèbre de RICARDO sera présenté dans l’encadré suivant
La THEORIE HOS
De toutes les théories qui ont cherché à expliquer ce qui détermine la configuration des échanges internationaux, la plus généralement acceptée a vu le jour en 1933 par les économistes suédois, BERTIL OHLIN et ELI HECKSCHER avec la participation de PAUL SAMUELSON par une formulation mathématique. La théorie HOS est surtout basée sur une analyse factorielle de la production. Elle est avant tout considérée comme un approfondissement de l’analyse de Ricardo. Alors que la théorie de Ricardo se limitait à un seul facteur « le travail », HOS étend leur analyse avec plusieurs facteurs de production : le travail, le capital et la terre sont pris en compte ainsi que leurs différentes qualités. Selon eux et avec la même hypothèse de Ricardo, les nations sont différentes. Où les différentes nations sont amenées à exporter les produits incorporant une forte quantité du facteur de production qu’elles détiennent en abondance et à importer les produits incorporant une forte quantité du facteur de production dont elles sont peu dotées. Selon cette analyse factorielle, les rémunérations des facteurs de production tendent à converger entre les différents pays participants au commerce mondial. En effet les facteurs 10 abondants donc les moins chers sont les plus utilisés pour produire, ce qui faits diminuer leur abondance relative et donc augmenter leurs prix. Tandis que les facteurs rares seront de moins en moins utilisés puisque les produits qui en incorporent beaucoup sont importés. Ils verront donc leurs prix augmenter. Ainsi, la spécialisation internationale provoque une certaine convergence des économies. La théorie d’Heckscher-Ohlin sur les configurations des échanges internationaux, pour reprendre les propres termes de Ohlin, s’énonce comme suit : « les biens dont la production requiert l’utilisation d’une forte proportion (de facteurs de production qui existent en abondance) et un faible proportion (de facteurs rares) s’exportent contre les biens dont la production requiert des proportions inverses des même facteurs. Ainsi, indirectement, ce sont les facteurs dont l’offre est abondante qui sont exportés, alors que les facteurs dont l’offre est limitée sont importés (Ohlin, 1933, p.92). » Une autre définition peut nous éclaircir pour mieux comprendre les idées de facteurs de productions. Donc les pays peuvent exporter les produits qui utilisent de façon intensive les facteurs de production qu’ils ont en abondance et importent les produits qui utilisent de façon intensive les facteurs de production qui, chez eux, sont rares. C’est la définition qui la dit le mieux mais une explication plus claire est à mettre en valeur pour définir ce qu’on entend par abondance de facteurs et intensité d’utilisation : -la main-d’œuvre est relativement abondante dans un pays si le rapport de la maind’œuvre aux autres facteurs est plus élevé que dans le reste du monde ; -un produit utilise relativement beaucoup de main-d’œuvre si les coûts en maind’œuvre représentent une part plus grande de sa valeur que la part qu’ils représentent dans la valeur d’autres produits.
INTRODUCTION |