Télécharger le fichier original (Mémoire de fin d’études)
Une tradition fonctionnaliste en syntaxe grecque
Quand on lit des travaux de syntaxe sur le grec ancien, on rencontre essentiellement deux tendances : la première est l’emploi d’une analyse distributionnelle et structurale classique. Elle nous semble être majoritaire en Italie et en France. La seconde est l’utilisation du cadre de la grammaire fonctionnelle (Functional Grammar, FG) d’Amsterdam, dont la dernière version a été formulée par Dik (1997). Elle a connu son plus large succès en Espagne et aux Pays-Bas, et elle est peut-être le cadre théorique le plus employé en syntaxe grecque.
Les deux tendances ne s’excluent du reste pas et le dialogue qui s’est instauré entre elles a été fructueux. Elles cohabitent sans difficulté dans les rencontres scientifiques internationales. Cela est probablement dû à une tendance fonctionnal iste plus ou moins affirmée et consciente des analyses structurales, où l’influence de Jakobson s’est fait sentir très tôt. La thèse de Camille Denizot (2008), sur l’injonction en grec ancien, présente à nos yeux une telle tendance, tout en l’enrichissant du solide apport des théories pragmatiques modernes.
Pour ce qui est des travaux fonctionnalistes en grec ancien, ils se réclament tous de Dik (1997) (voir par exemple Wakker (1994)), et jamais, bien que ne les ignorant pas, des autres cadres fonctionnalistes tels que celui de Halliday et Matthiessen (2004), ou ceux d’orientation plus typologique comme Givón (1984-19 90), ou la Functional Discourse Grammar (FDG) de Hengeveld et Mackenzie (2008), ce dernier cadre se plaçant pourtant explicitement comme l’héritier, bien que désormaisindépendant, de la FG de Dik. On peut néanmoins citer la thèse de Nicolas Bertrand (2010), qui fait un usage extensif de la FDG.
Ils ont tous en commun de mettre en avant l’usage du langage et son rôle dans la communication. Pour le dire brièvement, la pragmatique est la dimension la plus importante de ces théories.
Le cadre générativiste chomskyen
Mais il est un autre cadre que l’on ne peut ignorer et dans lequel se place de plus en plus d’études sur le grec ancien, y compris dans des colloques internationaux : il s’agit du cadre générativiste. Son emploi auxÉ tats-Unis (et plus marginalement en Grande-Bretagne) pour étudier les langues anciennes est relativement récent. Le grec ancien est mentionné depuis l’origine des travaux générativistes surtoutpour des phénomènes qui lui sont propres, ou du moins bien connus pour lui, dans des travaux dont la portée est générale. Ainsi, les phénomènes d’attraction casuelle dans les relativessont très cités. Mais cette théorie offre de plus en plus d’études sur le grec ancien en lui-même et pour lui-même, car la faiblesse de dialogue entre fonctionnalistes et générativistes aeu cet avantage de préserver les deux mouvances de la contamination et d’offrir des regards neufs sur des problèmes anciens, la remarque valant d’ailleurs dans les deux sens. Par exemple, le livre de D. Lighfoot (1975) sur les modes en grec ancien ou la thèse de C. Guardiano (2003) sur le SN en grec ancien sont des travaux qui se placent explicitement dans le cadre générativiste.
L’animosité entre les deux courants, que l’on peut sentir comme très forte, par exemple dans l’introduction de Givón (1984), a des fondements théoriques importants, comme l’universalité et son corollaire, le degré d’innéité du langage chez l’être humain, ou le caractère premier de la syntaxe ou de la sémantique/pragmatique. À cet égard, les travaux sur l’acquisition du langage sont un champ d’étude à part, mais dont les résultats ne sont pas encore assez nets pour décider. Ainsi des chercheurs comme L. Rizzi (grammaire générative) ou R. Van Valin (RRG) ont pu avoir une influence sur des travaux en acquisition du langage qui ont des résultats opposés (collaboration avec M.T. Guasti pour L. Rizzi, avec M. Tomasello pour R. Van Valin).
Cela semble donc une gageure que d’essayer, nous ne disons pas de réconcilier, mais même d’utiliser les travaux des deux écoles pour étudier un phénomène en grec ancien. Nous avons pourtant tenté de le faire, proposant un cadre hybride, et néanmoins cohérent. Il nous a semblé que la majorité des travaux étaient traduisibles dans l’un et l’autre cadre, moyennant des aménagements et des renversements de perspectives, mais souvent sans dénaturer le déroulement des arguments.
Les autres cadres générativistes
La théorie chomskyenne, fameuse pour l’emploi qu’elle fait du mouvement, n’est cependant pas la seule théorie générativiste. D’autres cadres, en effet, visent à produire des règles de formation des phrases et à faire des prédictions sur les phrases possibles et impossibles de la langue étudiée. On peut citer lescadres de la Lexical Functional Grammar (LFG) qui est née dans les années 1970 et s’est développée sous la houlette de J. Bresnan. On essaie du reste d’appliquer la LFG au grec ancien (voir très récemment les travaux de D. Haug).
Voir Rouveret et Schlenker (1998 : 10) pour une définition large de la grammaire générative (englobant toutes les grammaires qui se proposent de construire des modèles explicites des langues naturelles et de rendre compte de la compétence linguistique des locuteurs) et unedéfinition étroite, qui restreint la grammaire générative à la grammaire chomskyenne.
Un autre exemple serait celui de la Head-Driven Phrase Structure Grammar (HPSG). Proche de la LFG, ce modèle conserve la compositionalité, et intègre en une représentation unique les structures fonctionnelles et constituantes, distinctes dans la LFG. Elle exclut le mouvement et le remplace par l’héritage de traits d’un niveau à l’autre.
Un cadre générativiste et fonctionnaliste
On peut enfin citer un cadre syntaxique original, qui se veut à la fois générativiste ET fonctionnaliste. Il s’agit de la Role and Reference Grammar (RRG), née elle aussi à la fin des années 1970, et dont le représentant le plus fameuxest R. Van Valin. Voir pour une comparaison entre les différents cadres le chapitre5 de Van Valin (2001).
Positionnement théorique
L’universalisme
Nous ne prendrons pas position sur l’universalisme. Toutefois, à chaque fois que cela sera utile, nous signalerons au cours de l’étude quelle est l’extension d’un phénomène, et quel est le champ d’application de l’explication que l’o n en propose (propre au grec ; s’appliquant d’autres langues d’origine indo-européenne ; s’ap pliquant à d’autres langues, dans une démarche typologique ; phénomène universel). Ce sera notamment le cas sur le problème des syntagmes et des termes Wh-.
La théorie Xbarre et la structure des syntagmes
Dans un tel foisonnement théorique, il est nécessaire de réaffirmer quelques principes de la syntaxe. Tous ces cadres (un peu différemment pour la RRG) admettent l’analyse en constituants immédiats et partant, puisqu’un constituant peut être analysé en sous-constituants, une hiérarchisation de ses constituants, dont le reflet est la représentation en boîtes, parenthétique, ou plus fréquemment en arbres. Les arbres syntaxiques, souvent attachés à l’école générative, ne sont en réalitéu’unq mode de représentation, qui ne préjuge rien de l’appartenance théorique de celui qui l’emploie. Ainsi, C. Touratier utilise beaucoup ce mode de représentation dans sa Syntaxe Latine (1994), sans pour autant être générativiste. Du reste, nous donnerons une représentation de la constituance de telle phrase ou de tel syntagme tantôt arborescente, tantôt linéaire, à l’ aide de crochets droits.
Cela nous conduit à adopter la théorie X-barre, le meilleur reflet à nos yeux de la hiérarchie, et surtout des asymétries au sein des yntagmes. Là encore, la théorie X-barre n’est pas propre au modèle chomskyen, puisque la LFG l’emploie aussi. En revanche, nous suivons le principe de binarité, qui est abandonné en LFG.
La théorie X-barre a été proposée pour rendre compte d’un constat. Les syntagmes sont des complexes, organisés autour d’un élémentexical ou fonctionnel central (N, V, A …). Ces complexes semblent avoir une organisation p arallèle, ce qui tendrait à montrer qu’il y a un modèle général de syntagme (Chomsky (1970) pour; une formulation indépendante et fonctionnaliste du même constat, voir la citation de Halliday et Matthiessen p. 22). Cette proposition a été ensuite affinée et retravaillée,notamment par Jackendoff (1977), mais c’est le modèle tel que l’utilisent les tenants de la théorie du gouvernement et du liage (Chomsky (1981) ; (1987)) que l’on utilisera ici, car il marque bien la différence entre un spécifieur et un complément, et suppose une binarité.
Voici pourquoi elle nous semble plus fondée. Tout d’abord, les tests de constituance nous prouvent que l’organisation de la phrase en constituants, sous-constituants etc. est essentiellement binaire. La phrase [0.1] peut êtreanalysée de plusieurs manières, y compris en mettant tous les éléments sur le même plan : [Mon][voisin] [mange] [une] [pomme]. 0.1] Mon voisin mange une pomme.
Mais cela ne rend pas compte du fait que l’on puisse grouper les termes deux à deux. En effet, à mon voisin, on peut substituer le pronom il, à une pomme, le pronom la [0.2] : mon voisin et une pomme forment donc deux constituants. Une pomme forme un constituant avec mange, car à mange une pomme on peut substituer un verbe intransitif, ou bien une séquence comme le fait, avec un clitique qui s’appuie sur le verbe : mange une pomme forme donc un constituant. Cela donne [0.3], où la réduction de la phrase [0.1] à deux constituants montre la binarité de son organisation.
[0.2] Il la mange.
[0.3] Il le fait/Il agit.
Ainsi la représentation de [0.1] doit plutôt être [Mon] [voisin]] [[mange] [[une] [pomme]]]. Ce qu’on peut représenter pour plus de clarté sous la forme de l’arbre en Figure 0.1.
Figure 0.1 : la structure syntaxique hiérarchisée ed [0.1]
Dire cela ne suffit pas. En effet, dans chaque syntagme, un élément régit le comportement de l’ensemble, on l’appelle la « tête». Par exemple pour le nœud 3 de l’arbre de la Figure 0.1, c’est le verbe « mange » qui détermine le comportement de « mange une pomme ». Le nœud 3 peut donc recevoir le nom de syn tagme verbal (SV). Mais que se passe-t-il quand un syntagme est plus complexe que celui que l’on a ? S’il contient, par exemple, plusieurs éléments, dont certains précèdent la tête?Ainsi dans [0.4], « mange » a dans sa dépendance « une pomme » et « rapidement ».
Si l’on représente cela de la manière suivante : [[mange] [une pomme] [rapidement]], on perd la binarité. Par ailleurs, on ne rend pas compte du fait que le modificateur 3
rapidement » et l’objet « une pomme » ne sont pas sur le même plan. Par des tests de constituance, on peut rétablir la binarité : [[agit] [rapidement]]. La théorie X-barre telle qu’elle est utilisée actuellement offre un moyen simple d’expliquer et de représenter à la fois la dépendance de différents éléments vis-à-vis d’une tête, et les rapports asymétriques qu’ils entretiennent avec elles. La Figure 0.2 représente le schéma de base : X représente la tête du syntagme, c’est pourquoi l’ensemble du syntagme SX (« syntagme de X ») porte son nom. Z est appelé le spécifieur du syntagme, et Y le complément de la tête. Z et Y sont eux-mêmes des syntagmes (la projection d’une tête).
La réalité du nœud X’ (lire X-barre) est assurée par certains tests de constituance, comme [[mange] [une pomme] [rapidement]]/[[agit] [rapidement]], ce qui donne pour résultat la Figure 0.3 ou la Figure 0.4, si l’on veut conserver une spécificité au dernier embranchement sous le syntagme.
On emploie le terme de « modificateur » pour désigner ce qu’on appelle aussi « circonstant », « satellite » ou « adjoint ». Un modificateur de nom est typiquement un adjectif et un modificateur de verbe, un adverbe.
La structure générale des énoncés
Structure unidimensionnelle
Suivant la grammaire fonctionnelle de Dik (1997), et la grammaire chomskyenne, on considérera que la phrase est construite par le bas, en montant (bottom-up), et non par le haut (top-down)4. Comme la grammaire chomskyenne, on partira d’une structure syntaxique unidimensionnelle. En revanche, la primauté de la syntaxe fait place à une construction conjointe des structures syntaxique et sémantique, l’interface entre elles ayant pour résultat qu’elles sont le reflet l’une de l’autre. Tout écart de cette correspondance doit être expliqué, et constitue en général les défis et les problématiques syntaxiques les plus intéressants. Du reste, après un divorce dans les années 1960 entre la sémantique et la syntaxe générative, la sémantique a fait un retour dans la théorie générative, et l’on ne peut plus sainement affirmer qu’elle en est absente depuis la formulation de la théorie du gouvernement et du liage (Chomsky (1981) ; (1987)), et du programme minimaliste (Chomsky (1995), Chomsky (2001)). Elle joue un rôle important dans la constr uction de la phrase (rôles sémantiques ou thêta-rôles) et dans la motivation du mouvement (vérification des traits). En outre, une sémantique formelle s’est développée à partir de lafin des années 1960, adossant la construction de la phrase à une composition sémantique exigeante.
Structure multidimensionnelle
Si l’on parle de structure unidimensionnelle, c’est parce qu’il existe aussi des cadres posant une structure multidimensionnelle. Cela fait référence à ce que l’on trouve dans les autres modèles évoqués jusqu’à présent. Ainsi la LFG fait la différence entre le niveau des constituants, et celui de la fonction, l’un et l’au tre dialoguant, mais restant bien distincts.
Halliday et Matthiessen (2004) et la FDG ont une inspiration commune. Le niveau de la pragmatique est le plus important, notamment le lien avec le contexte et avec le texte (au sens de tout le contexte linguistique ou cotexte dans lequel l’énoncé vient s’insérer). La FDG remet même en cause la notion de phrase, lui substituant celle d’acte de discours, qui peut recouvrir ou non ce qui est considéré comme une phrase dans d’autres théories. Cette perspective pragmatique ne permet d’aborder les énoncés que par en haut (« être une grammaire fonctionnelle signifie que l’on donne priorité à la perspective par en-haut »5). La réalisation est cependant légèrement différente dans les deux cadres.
Pour Halliday et Matthiessen (2004), il y a deux étapes dans la production du langage : la première étape, la partie d’interface, l’expérience et les relations interpersonnelles sont changées en sens ; c’est la strate sémantique. À la deuxième étape, le sens est ensuite mis en mots ; c’est la strate lexico-grammaticale. Cela, bien entendu, est exprimé du point de vue du locuteur oude l’auteur ; pour l’auditeur, ou le lecteur, les étapes se font dans le sens inverse. (Halliday et Matthiessen (2004 : 24-25))
Leur modèle est tridimensionnel. La première dimension est celle des différents niveaux pragmatiques (le « contexte ») ; la seconde, celle du « langage » (sémantique, lexique, grammaire, phonologie, phonétique), et la troisième, celle de la production (potentielle, instanciation). Ces trois dimensions se projettent les unes sur les autres et sont responsables de l’imbrication des différents marqueurs que l’on constate au niveau de l’énoncé fini.
La FDG, elle, propose une structure bidimensionnelle à quatre niveaux : d’une part le niveau interpersonnel (pragmatique) ; d’autre part les niveaux représentationnel (sémantique), morphosyntaxique et phonologique. L’énoncé se construit par projection de la première et de la deuxième structure sur la troisième, puis de l’ensemble sur la quatrième. Le tout devant « Being a functional grammar means that priority is given to the view ‘from above’ » (Halliday et Mat thiessen (2004 : 31)).
« In step one, the interfacing part, experience and interpersonal relationships are transformed into meaning; this is the stratum of semantics. In step two, the meaning is further transformed into wording; this is the stratum of lexicogrammar. This is, of course, expressing it from the point of view of a speaker, or writer; for a listener, or reader, the steps are the other way around. » encore être articulé, articulation qui est vue comme un module qui ne relève plus de la grammaire.
On préférera toutefois à ces modèles la FG, qui place la construction du sens avant la construction du message linguistique.
Comparaison des structures uni et multidimensionne lles
La motivation des modèles multidimensionnels résidedans le fait que, à tous les niveaux de la phrase (ou de l’énoncé, de l’acte dediscours, si l’on préfère), on trouve des éléments qui relèvent de la pragmatique, de la sémantique, et qu’il y a une discontinuité dans certains marqueurs.
La motivation des modèles unidimensionnels consiste à constater que les éléments sont rangés dans un ordre précis, à tous les niveaux de l’analyse ; que, surtout, au niveau de la phrase, les éléments relevant de la pragmatique onttendance à être à gauche, et que la discontinuité est l’exception plutôt que la règle.
Les deux groupes de modèles sont donc face à des problèmes qu’ils doivent résoudre en choisissant une perspective : soit l’énoncé estunidimensionnel, et il faut chercher une explication des discontinuités ; soit l’énoncé estmultidimensionnel, et il faut chercher à expliquer l’ordonnancement logique et prédictible des éléments qui constituent la phrase.
S’engager dans une étude syntaxique implique de faire un choix entre ces deux perspectives. Nous avons choisi la première, car elle nous semble avoir un pouvoir prédictif plus grand.
Dérivation et représentation
Les solutions que proposent les structures unidimensionnelles aux discontinuités que l’on peut observer, à l’ordre attendu et non obtenu , sont de deux ordres : dérivationnelle et représentationnelle. La première implique le mouvement (toujours motivé) d’un élément (syntagme ou tête) qui est attiré dans une positionpar une nécessité de vérification de traits (assemblage de deux éléments allant ensemble) ou fonctionnelle (le locuteur décide par exemple de mettre en avant un élément topical). Ily a plusieurs conceptions du mouvement. Le mouvement par copie a un certain succès depuis Chomsky (1995) (voir Corver et Nunes (2008) pour un état de la question). L’élément estprésent à (au moins) deux niveaux de la structure, et celui qui est en bas est supprimé au niveau phonologique, son interprétation se faisant en forme logique avec l’élément avec lequelil est en relation plus haut dans la structure.
Les solutions représentationnelles sont, elles, proches de l’anaphore. Les éléments ne se meuvent pas, ils sont générés à leur emplacement, et ils sont interprétés par des liens et contrôle et d’anaphore (avec des pronoms nuls ?) au x différents endroits où ils jouent un rôle.
Aoun et Li (2003) montrent en s’appuyant sur des données de l’arabe libanais et du chinois que les deux types de solutions sont nécessaires. Quand un élément porte le cas assigné par un verbe mais se trouve dans une position non canonique, on peut considérer qu’il a été déplacé. En revanche, quand il n’y a aucunenli formel avec la position inférieure, que son mouvement enfreindrait toutes les lois du mouvement (par exemple l’extraction d’un SN), voire qu’il est repris par un pronom, l’hypothèse représentationnelle s’impose. C’est ce qu’on essaie d’illustrer dans les exemples suivants.
Conclusion : quelques pistes de « traduction » d’un cadre à l’autre
Que le cadre théorique soit générativiste ou fonctionnaliste, uni- ou multidimensionnel, il reconnaît l’existence de (au moins) deux niveaux : le niveau de la mise en relation sémantique et celui de formation du message, le niveau pragmatique 9 . La grammaire générative propose de voir dans la phrase deux aires ou deux zones, traditionnellement appelées syntagme de complémenteur (SC) et syntagme de temps (ST), ce dernier contenant lui-même le syntagme verbal (SV).Ces deux zones sont juxtaposées, le SC dominant le ST et prenant en charge les fonctions de discours, et les topicalisations et les focalisations. Le SV est responsable de la construction de la prédication, et le ST de celle du temps (absolu), notamment. Voir Figure 0.5. Il faut bien préciser que chaque syntagme dans cette figure recouvre un domaine. Ainsi, on verra que le SC est en fait plus riche en structure que ce qui apparaît dans ce schéma. Il en va de même pour le ST et le SV, que nous aborderons cependant peu.
Table des matières
Introduction
Chapitre 0. Introduction théorique
Chapitre 1. Subordonnées interrogatives, complétives et prolepse
PREMIERE PARTIE Les termes introduisant des subordonnées interrogatives constituantes
Chapitre 2. Un problème sémiotique
Chapitre 3. Ὅς, ὅστις et τίς. Première approche
Chapitre 4. La syntaxe des interrogatives et des relatives
Chapitre 5. La nature des relatives et des interrogatives
Chapitre 6. Le couple ὅς/ὅστις
Chapitre 7. Οἷος/ὁ̟οῖος, ὅσος/ὁ̟όσος et les couples de modificateurs : le problème des exclamatives
Conclusion de la première partie
DEUXIÈME PARTIE Les prédicats introducteurs de subordonnées interrogatives
Chapitre 8. Quatre classes de verbes introducteurs
Chapitre 9. Les prédicats fermés
Chapitre 10. Les prédicats ouverts
Conclusion de la deuxième partie
TROISIÈME PARTIE Temps et modes dans les subordonnées interrogatives
Chapitre 11. Le subjonctif délibératif et la délibération
Chapitre 12. Contextes passés, concordance des temps et optatif oblique
Conclusion de la troisième partie
Conclusion
Symboles, conventions et abréviations
Bibliographie
Index notionum
Table des figures et tableaux
Table des matières