Les télécommunications et France Télécom, durant la période d’essor

L’essor des télécommunications à la crise (1990 -2005)

Les télécommunications et France Télécom, durant la période d’essor

Nous montrerons d’abord, qu’à l’échelle du secteur, en peu de temps, l’activité des télécommunications est devenue extrêmement rentable, que son développement a profité essentiellement aux acteurs du monde de la finance et qu’il s’est accompagné en Europe, d’un engagement de la part des opérateurs historiques à préserver l’environnement au nom du DD (III.2.1.1). Nous soulignerons, ensuite, les transformations intervenues sur le plan de l’organisation interne de France Télécom pour affronter la concurrence (III.2.1.2). Nous regarderons, également, la façon dont l’entreprise évolue sur le plan de son engagement volontaire en faveur du bien être collectif (III.2.3) I

Les tendances sectorielles l’essor des télécommunications à la crise (1990 -2005) 

Nous précisons donc les conditions de développement de l’activité « télécommunication » et la manière dont les opérateurs européens se sont saisis de la logique DD. Au cours des années 1990, les télécommunications ont connu un essor spectaculaire, sous l’effet d’un développement massif de services alliant différentes technologies (téléphonie fixe, internet, téléphonie mobile). L’essor de la téléphonie mobile et le « maillage » des techniques de télécommunications ont, en effet, encouragé la multiplication des usages pour les « professionnels » et les « particuliers ». La téléphonie mobile se présente comme un réseau d’infrastructures alternatives au réseau filaire et dans ce domaine, les opérateurs européens excellent. Les usages de télécommunications, concernent aussi bien la vie économique (commerce en ligne, services d’entreprises, médicaux, etc.), que sociale et culturelle (informations diverses, comme les programmes de cinémas, de spectacles, etc.). Ils tiennent un rôle essentiel dans le domaine de l’expression et de la communication dans nos sociétés, projetant des perspectives de développement prometteuses. En peu de temps, l’activité et ses perspectives ont favorisé la spéculation financière et ont permis aux investisseurs de réaliser des plus values considérables (Musso, 2005, p. 95-110). Sur le plan stratégique, les ruptures technologiques rendent les choix d’investissement de plus en plus critiques. Elles favorisent les opérations de fusions, d’acquisitions d’entreprises et d’OPA hostiles, essentiellement financées par l’endettement. Les opérateurs historiques ont notamment ouvert leur capital pour financer leurs besoins d’investissements et affronter une concurrence de plus en plus dense. C’est alors, qu’à la fin de la décennie 1990, les opérations de spéculations financières battent leur plein, notamment dans le domaine des NTIC (la téléphonie mobile et Internet). Elles formeront une bulle spéculative sur les marchés boursiers. 

France Télécom durant les « folles » années de la décennie 1990 

Dans ce contexte de renforcement des enjeux économiques, France Télécom se confronte à trois enjeux pour conserver une position d’acteur majeur dans la communauté mondiale des télécommunications : transformer la stratégie de l’entreprise (diversification de l’offre, nouvelles activités, internationalisation, etc.), abandonner sa structure centralisée, héritée de son statut d’Administration et modifier ses modes de gestion des ressources humaines (Barreau et Ménard, 1993, p. 157). L’entreprise est liée historiquement à son personnel par une garantie statutaire qui l’empêche de licencier ses agents fonctionnaires. Elle doit donc « composer avec l’existant » (Pihel, 2008, p. 12-13), c’est-à-dire, réorienter ces agents et les faire monter en compétence sur les axes qu’elle juge prioritaires, comme celui de la téléphonie mobile (en 1992, la Direction des radiocommunications mobiles ouvre Itineris) ou des activités commerciales. Les réformes organisationnelles visent à donner plus d’autonomie de gestion aux unités opérationnelles de l’entreprise, transformées en centres de résultats (Ibid. p. 160). Elles ont favorisé la suppression des directions régionales et renforcé la responsabilité des chefs de services pour combler les postes vacants. L’accord social du 09 juillet 1990 a en outre, ouvert la voie pour instituer des changements dans la gestion de l’emploi. Des dispositifs de formation individualisés sont notamment mis en place dans l’espoir d’améliorer la polyvalence et la mobilité fonctionnelle des agents. Par conviction ou anticipation d’une résistance au changement, se révélant plus sous des formes passives que conflictuelles, ces transformations se sont accompagnées d’une communication interne alliant enjeux de SP et de profitabilité. Cet extrait d’une communication interne montre bien les efforts opérés par la Direction de l’époque, pour les légitimer aux yeux du personnel : « […] Egalité, neutralité d’accès à un univers indispensable à la vie quotidienne, notamment à travers une politique d’équité des tarifs. Continuité, avec les ripostes immédiates du personnel devant les moindres accrocs sur les centraux du réseau. Souci de productivité, car on place haut, parmi les agents des Télécoms, l’idée que le pays leur confie son intérêt pour le faire fructifier » (Marcel Roulet, Directeur de la DGT, 1987) Mais, les discours ne compensent pas les effets déstructurants des mobilités internes, notamment dans une telle entreprise, constituée de groupes homogènes et solidaires. Nous verrons plus loin, que les effets négatifs de ces mobilités, sont nombreux.  

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