Les concepts de TIC, d’information et de communication, de dispositif sociotechnique et de réseaux sociaux numériques
Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)
Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) sont l’ensemble de dispositifs qui assurent la production, la recherche, le stockage et l’échange d’informations ou de messages à distance via un réseau qui permet l’interconnexion. Jusqu’aux années 1970, les TIC constituent deux domaines distincts étudiés séparément : l’Information d’une part et la Communication d’autre part. La naissance de l’expression « Technologies de l’Information et de la Communication » et de son acronyme TIC reflète la convergence de ces deux domaines d’études. Plus précisément, dans les années 1990 et 2000, on a parlé de « convergence technologique » pour montrer comment les TIC relient, d’une part, des moyens d’informer et, d’autre part, les moyens de communiquer (comme le téléphone, la radio, la télévision etc.) sur une plateforme unique, qu’est l’Internet. Les « TIC » semblent complexes à définir. D’après Basque (2005), une définition générale de l’expression TIC relève d’une tâche difficile car, chacun des concepts qui la composent à savoir : technologies, information et communication comporte sa part d’ambiguïté. De plus, ces concepts prennent un sens donné selon les domaines d’étude dans lesquels ils se retrouvent. Á entendre l’auteure ces concepts peuvent d’ailleurs présenter des ambiguïtés à l’intérieur d’un même domaine, ce qui rendrait difficile une définition générale des « TIC ».
Toutefois, Basque propose une définition des « TIC » qui nous paraît pertinente pour répondre à notre problématique. Car, elle tient compte, à notre avis, d’un ensemble très large et suffisant d’éléments et rend compte de notre appréhension des TIC. De ce fait et selon Basque, les Technologies de l’Information et de la Communication, « TIC », ne se limitent pas à la technique Les concepts de TIC, d’information et de communication, de dispositif sociotechnique et de réseaux sociaux numériques 129 et à l’Internet. Elles représentent un ensemble assez étendu de machines, de logiciels et de services. L’expression renvoie à «…un ensemble de technologies fondées sur l’informatique, la microélectronique, les télécommunications (notamment les réseaux), le multimédia et l’audiovisuel, qui, lorsqu’elles sont combinées et interconnectées, permettent de rechercher, de stocker, de traiter et de transmettre des informations, sous forme de données de divers types (texte, son, images fixes, images vidéo, etc.), et permettent l’interactivité entre des personnes, et entre des personnes et des machines » 155 . Cette conception des TIC rejoint celle de l’Office Québécois de la Langue Française (OQLF) qui définit les Technologies de l’Information et de la Communication comme «…un ensemble des technologies issues de la convergence de l’informatique et des techniques évoluées du multimédia et des télécommunications, qui ont permis l’émergence de moyens de communication plus efficaces, en améliorant le traitement, la mise en mémoire, la diffusion et l’échange de l’information ».
Afin d’approfondir au mieux ce que nous entendons par la notion de TIC dans ce document, nous allons présenter quelques caractéristiques et les fonctions de ces technologies. Nous appelons la caractéristique, tout trait qui permet de reconnaître un objet parmi tant d’autres. La fonction quant à elle renvoie au but, à la raison d’être et à une tâche particulière. Quelles sont donc les caractéristiques et les fonctions des TIC ?
Les principales fonctions des TIC
De façon générale, on attribue aux TIC quatre principales fonctions. Elles jouent le rôle de : médias, artefact cognitif, système symbolique et médiation. La fonction de « médias », encore désignée par « médias interactifs », renvoie à la distribution, la diffusion ou la communication d’informations ou de messages (écrits, sonores ou audiovisuels). Toutefois, elle renvoie aussi à la fonction de traitement et implique de ce fait des processus cognitifs. Á travers cette capacité, les TIC interpellent la cognition rendant ainsi la notion de « médias » très complexe. MacLuhan pense, à ce propos, que les médias constituent des extensions, non seulement physiques mais également psychiques de l’homme166. Les fonctions de médias et d’artefact cognitif sont donc étroitement liées. La fonction d’« artefact cognitif » renvoie au stockage et au traitement d’informations ou de messages (écrits, sonores ou audiovisuels). On parle d’artefact cognitif pour désigner un instrument, un outil ou un dispositif qui est «…conçu pour conserver, exposer et traiter l’information dans le but de satisfaire une fonction représentationnelle » .
L’information et la communication
● L’information Nous sommes du même avis que ceux qui pensent que l’information est un fait distinct de la communication. D’après les linguistes, l’information est un fait du langage, alors que la communication est un fait de transmission et du partage. L’information constitue un phénomène humain et social. Á en croire Charaudeau, (2011), l’information est, dans une définition empirique minimale, «…le fait qui consiste, pour quelqu’un qui possède un certain savoir, à transmettre celui-ci, à l’aide d’un certain langage, à quelqu’un d’autre qui est censé ne pas posséder ce savoir » 172 . Dans le cadre de cette étude, le savoir est différent de la connaissance. Il est considéré comme le contenu de l’information ou la substance qui occasionne l’acte d’informer. Nous restons donc fidèles au sens que lui confère Charaudeau, ci-dessus cité.
On utilise l’expression, le plus souvent, pour exprimer le fait qu’on ait apporté quelque chose de nouveau à quelqu’un. Le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL) définit l’expression dans un sens plus large. Ce centre présente ainsi l’expression ‘’Faire savoir quelque chose à quelqu’un’’ comme le fait d’ «…informer quelqu’un de quelque chose, faire connaître, faire part de …». Mais, les analyses de ce centre vont encore plus loin. Au-delà de la notification d’un simple fait, il s’agit «…d’avertir, de communiquer, de diffuser, de divulguer, d’aviser, d’annoncer, d’apprendre, de mander (litt.), de dénoncer (vieilli), de signifier, de prévenir » 173 . On s’aperçoit à travers la définition du CNRTL que l’information sous-entend la générosité et l’ignorance. La générosité évoque, généralement, la décision volontaire d’un individu de mener une action donnée envers un autre individu. Elle est la «…qualité d’une personne généreuse, d’un cœur généreux, grandeur d’âme, oubli de soi » ou encore la « qualité de celui (celle) qui est enclin(e) à s’occuper des autres sans préoccupation d’intérêt personnel »