Les substances toxiques dans les appareils électroniques

Les substances toxiques dans les appareils électroniques :

Plomb
Le traitement inadéquat des déchets informatiques peut amener à une contamination de l’air, de l’eau et du sol par le plomb et ses composés inorganiques. Lors de l’incinération des déchets, le plomb utilisé pour les soudures peut être volatilisé dans l’air. L’oxyde de plomb qui est contenu dans le tube cathodique est soluble et il peut contaminer le sol ou les eaux par l’intermédiaire des eaux de lixiviation si ces déchets sont enfouis Le plomb est toxique pour l’humain de façon chronique. Il est bioaccumulable et possède des effets néfastes sur le système digestif, le système nerveux, le système sanguin et les reins.

Mercure
Le mercure est présent principalement dans les batteries et dans les écrans plats. Le mercure est bioaccumulable et possède des effets néfastes, tant en exposition aiguë que chronique. Absorbé principalement par les voies respiratoires sous forme de vapeur ou par la peau, il a des effets sévères sur le système nerveux central et périphérique. Il se volatilise à température ambiante et dans l’eau, il forme du méthyl mercure qui contamine les sédiments et toute la chaîne alimentaire. L’incinération et l’enfouissement non contrôlés des déchets électroniques contribuent donc à la contamination de l’environnement par le mercure.

Métaux précieux
Plusieurs métaux précieux sont utilisés dans les TIC comme élément dans les composants électroniques, dans les piles ou encore dans les autres parties de  l’équipement. Lorsque les équipements sont disposés, les métaux précieux peuvent être émis dans l’environnement avec des conséquences dangereuses pour certains : Le Cadmium : cet élément chimique est utilisé dans certains composants électroniques en plus d’être un composant majeur pour certaines gammes de batteries rechargeables. Il est bioaccumulable et absorbé principalement par les voies respiratoires et digestives. Une contamination aiguë au cadmium peut entrainer des problèmes respiratoires, digestifs et une insuffisance rénale. Ses effets  chroniques touchent principalement les reins et il est cancérigène. L’Antimoine : il est utilisé dans certains composants électroniques en plus d’être un agent retardateur de flammes et un composant de soudure. Ce produit peut être absorbé par les voies respiratoires, la peau et les voies digestives en particulier. Il induit des problèmes au niveau de la peau et des muqueuses, du système digestif et du foie en particulier.

Le chrome :
Ce produit était utilisé couramment comme agent de placage pour le traitement des métaux ferreux, mais son utilisation tend à diminuer du fait de sa toxicité. L’incinération et l’enfouissement non contrôlés sont tous les deux des sources d’émissions de chrome dans l’environnement. Il présente des effets hautement toxiques pour l’humain lors d’une exposition chronique, dont des troubles respiratoires, des dommages hépatiques et rénaux, des risques accrus de cancer et des modifications du bagage génétique. Il est de plus un contaminant pour l’environnement.

Les ignifuges bromés
Ces composés sont incorporés aux plastiques comme agents retardateurs de flamme. En ce qui concerne la problématique des déchets électroniques, l’incorporation d’additifs dans les plastiques rend leur recyclabilité plus complexe, voire impossible. En cas d’incinération à température insuffisamment élevée, les ignifuges bromés et les plastiques et autres hydrocarbures peuvent se combiner avec des halogènes pour former des dioxines et des furanes.

Plastique PVC
Le PVC est utilisé dans les équipements électroniques pour la fabrication du boitier et du câblage. Ce matériau est recyclable, mais présente des inconvénients environnementaux importants, notamment l’émission de dioxines et furanes lors de sa fabrication et de son incinération. Du fait de la présence de chlore dans ce type de plastique, sa présence complexifie les opérations de la chaîne de mise en valeur de l’ensemble des plastiques, notamment pour les applications de valorisation énergétique. Plusieurs fabricants d’équipements cherchent à éliminer l’utilisation de PVC dans les nouvelles générations de produits.

Le recyclage des DEEE 

La question du recyclage des déchets électriques et électroniques (DEEE) prend une importance grandissante du fait de l’explosion de la consommation de ces appareils. Les appareils usagés sont la plupart du temps évacués avec les déchets ménagers. Ce type d’évacuation soulève diverses difficultés. D’une part, la mise au rebut des déchets sans tri préalable entraîne une émission de polluants incontrôlée, lorsque ces derniers sont déposés dans des décharges ou incinérés. D’autre part, ce type d’évacuation ne respecte pas la loi sur l’élimination des déchets et la gestion des déchets qui impose le tri et la séparation des déchets selon leur nature en vue de leur traitement.

L’histoire du recyclage des DEEE

La nécessité d’en prévenir la production, afin d’en réduire le futur gisement, s’est progressivement imposée depuis le milieu des années 1970, en particulier dans l’espace politique et marchand de l’Union Européenne. Ici, la « réduction des déchets à la source » s’est en effet imposée comme une priorité, dans le cadre d’un objectif global de développement économique durable. Dans le cadre du principe de la réduction à la source, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a lancé le principe du pollueur-payeur (PPP), qui responsabilise les responsables de la pollution de l’environnement. A partir des années 1990, le problème de l’accumulation de Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE) a été progressivement mis en forme, surtout par la mobilisation des mouvements environnementalistes, comme menace pour l’environnement et comme problème émergeant à niveau global demandant ainsi à être régulé. Dans cette période plus de 90% des DEEE étaient mis en décharge, incinérés ou récupérés sans traitement préalable et, par conséquent, une grande partie des substances dangereuses trouvées dans les déchets municipaux provenaient des DEEE. Dans le cadre de la gestion des déchets dangereux, 172 pays ont signé la convention de Bâle, en 1992, qui réglemente strictement l’exportation des déchets dangereux des pays riches vers les pays pauvres. Dans la foulée, l’union européenne s’est dotée en 2005 de deux directives relatives aux DEEE. La première organise les filières de collecte et de recyclage de ces déchets dans chaque pays européen. La seconde limite l’utilisation de six matières dangereuses (plomb, mercure, cadmium, chrome hexavalent, des inhibiteurs de flammes comme les Biphényles Poly-Bromés PBB et les Ethers Biphényles Poly Bromés PBDEs) dans les équipements vendus sur le marché européen. La composition des équipements électriques et électroniques est très variable d’un équipement à un autre (métaux ferreux, non ferreux et rares, matériaux inertes, plastiques, gaz à effet de serre, piles et accumulateurs, tubes cathodiques avec luminophores contenant des terres rares, écrans à cristaux liquides, commutateurs au mercure, etc.). Cette composition complexe conduit à une diversité des modes de traitement en fin de vie. Le décret n°2005-829 et son arrêté du 23 novembre relatif aux modalités de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques imposent par ailleurs des objectifs de valorisation et de recyclage élevés. Par ailleurs, la limitation de certaines substances polluantes (arrêté du 25 novembre2005) conduit à des développements pour trouver des matériaux de substitution et des techniques de détection ou d’extraction de ces polluants afin de recycler la matière. La Commission européenne a déjà préparé en 1998 un premier projet de directive minimisant la charge environnementale des DEEE, afin de prévenir et réduire ce type de déchets et de promouvoir leur réutilisation et leur recyclage. Cette directive a finalement été adoptée en 2002. Elle est rédigée selon le modèle de la responsabilité des producteurs : les producteurs – et les importateurs – doivent assumer la responsabilité de leurs produits, également en phase d’élimination. En plus de chercher à prévenir la production de déchets et d’optimiser l’utilisation des ressources dans le développement du produit, la directive contient des objectifs concernant la collecte et la récupération des équipements électriques et électroniques à la fin de leur vie utile. La directive 2002/96/CE du parlement européen et du conseil du 27 Janvier 2003, dite « directive DEEE », fixe le cadre réglementaire européen selon lequel sont organisés, dans chaque état membre, la collecte sélective et le traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques. Les principaux objectifs de la directive DEEE 2002/96 / CE étaient de prévenir la production de DEEE et, en outre, d’améliorer la réutilisation, le recyclage et la valorisation des DEEE plutôt que leur élimination pour réduire les impacts environnementaux et sanitaires des DEEE. En outre, il vise à harmoniser les mesures nationales des États membres en matière de gestion des DEEE afin d’éviter les approches nationales susceptibles d’entraver l’efficacité des politiques de recyclage et de provoquer des disparités substantielles dans la charge financière au niveau de l’UE. Ces objectifs devraient être atteints par un large éventail d’exigences des opérateurs impliqués dans le cycle de vie des DEEE, y compris les producteurs, les consommateurs et, en particulier, les opérateurs directement impliqués dans le traitement des DEEE. Depuis les années 2000, les textes de lois se multiplient pour encadrer la fin de vie déchets électriques et électroniques. La filière grand public de la collecte de DEEE s’est organisée autour de 4 organismes agrées chargées pour les professionnels, producteurs et utilisateurs des marchandises électriques et électroniques, la date marquante est 2005. A partir de 2006, un producteur d’appareils électriques ou électroniques est responsable du recyclage et de la valorisation de ces futurs déchets. Le professionnel peut s’en charger lui-même ou faire appel à la société spécialisé de son choix. Depuis 2010, la loi est plus contraignante face aux entreprises récalcitrantes, notamment en appliquant des amendes voire même une suspension d’activités. Tous les produits mis sur marché après 2005 disposent d’une signalétique adaptée : une poubelle barrée qui signifie que ce déchet ne se jette pas.

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Table des matières

Introduction générale
1. Introduction
2. Les déchets
2.1. Définition
2.2. Classification des déchets
2.2.2. Selon la nature
3. L’impact des déchets
4. La valorisation des déchets
5. Le recyclage
5.1. Définition
5.2. L’histoire du recyclage
5.3. Les types de recyclage
6. La gestion des déchets en Algérie
7. Les Déchets d’Equipements Electriques & Electroniques (DEEE)
7.1. Définition
8. Le classement des DEEE
9. L’impact des DEEE
9.1. Les substances toxiques dans les appareils électroniques
9.1.1. Plomb
9.1.2. Mercure
9.1.3. Métaux précieux
9.1.4. Le chrome
9.1.5. Les ignifuges bromés
9.1.6. Plastique PVC
10. Le recyclage des DEEE
10.1. L’histoire du recyclage des DEEE
10.2. La composition des DEEE
10.2.1. Les métaux lourds
10.2.2. Les cartes de circuits imprimés
10.2.3. La structure métallique
10.2.4. La coque plastique
10.2.5. Le clavier
10.2.6. L’écran
10.2.7. Les batteries rechargeables
10.2.8. Le câblage
10.3. Le concept de 3RV
10.4. La procédure de recyclage des DEEE
10.4.1. La collecte
10.4.2. Le démantèlement
10.4.3. Le broyage
10.4.4. La séparation
11. Conclusion
1. Introduction
2. La logistique inverse
2.1. Définition de la logistique inverse
2.2. Les formes de la logistique inverses
2.2.1. La logistique verte
2.2.2. Le recyclage des DEEE
2.3. La structure de la chaîne logistique inverse
2.4. Etapes de la logistique inverse
2.5. Les problématiques liées à la logistique inverse
2.5.1. Problème de conception d’un réseau de logistique inverse
2.5.2. Problème de localisation/allocation
2.5.3. Problème de sélection des sites
2.5.4. Le problème du transport
2.6. Les niveaux décisionnels de la logistique inverse
2.6.1. Le niveau stratégique
2.6.2. Le niveau tactique
2.6.3. Le niveau opérationnel
3. L’aide à la décision multicritères
4. L’optimisation multi-objective sur la base de l’analyse des rapports (MOORA)
4.1. L’état de l’art
4.2. Définition
4.3. Méthodologie
4.3.1. La première partie : L’analyse des rapports
Etape 1
Etape 2
Étape 3
Etape 4
Étape 5
4.3.2. La deuxième partie : Le point de référence
4.3.3. La troisième partie : L’approche MULTIMOORA
4.3.4. La quatrième partie : MOOSRA
5. Présentation du problème
5.1. Regroupement des points de collecte
5.2. L’analyse multicritère d’aide à la décision
5.2.1. La partie d’analyse des ratios
5.2.2. La partie de point de référence
5.2.3. La partie MULTIMOORA
5.2.4. La partie MOOSRA
5.2.5. Discussion
5.3. La conception de la chaîne logistique inverse par optimisation des coûts
5.3.1. Résolution du problème
6. Conclusion

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