Les stratégies développées pour la lutte contre les inondations
Les stratégies développées par les populations
Les différentes stratégies mises en place par les populations pour lutter contre les inondations sont constituées de techniques dites non structurelles, car ne permettant pas l’éradication définitive du phénomÑne des inondations dans la ville. Elles sont constituées par le remblai, le pompage, l’évacuation manuelle, le creusement de diguette, la construction de muret et la pose de sacs de sable. Cela permet d’assurer la circulation des personnes dans les zones inondées (figure 8).
Le remblai
Cette technique consiste É surélever le niveau des basses altitudes avec des matériaux tels que le sable, le gravãt ou les ordures ménagÑres. Le remblai est la solution de lutte la plus utilisée par les populations de la ville de Bambey. L’analyse de notre questionnaire nous a permis de voir que sur les 228 ménages interrogés, les 143 (soit 62,7%) pratiquent le remblai comme moyen de lutte contre les inondations. Et comme moyen de prévention contre les inondations les 198 ménages (soit 86,8%) sur les 228 enquétés utilisent le remblai.
En plus, la Mairie a mis É la disposition des populations du sable destiné au remblai des zones les plus basses de tous les quartiers de la ville. Les tas de sable sont observables dans tous les quartiers de la ville. Cependant, certaines familles n’utilisent pas le remblai comme moyen de lutte contre les inondations, car elles ne disposent pas de moyens suffisants pour acheter du sable ou du gravãt ou bien pour assurer le transport des matériaux.
Au méme moment, certains ménages utilisent les ordures ménagÑres comme matériau de remblai. Cette solution est périlleuse, car elle expose la santé en favorisant la formation des nappes propices au développement des microbes pathogÑnes. Le remblai a fini par montrer ses limites face É l’ampleur des inondations qui font plus en plus de victimes chaque année. En plus, ces stratégies individuelles créent beaucoup plus de dégãts qu’ils n’en résolvent, car le sable argileux utilisé bloque souvent les voies originelles de l’eau et entraÖne ainsi un important ruissellement des eaux en surface. Ce sable argileux provoque la glissade des piétons et entraÖne du méme coup des blessures, notamment des fractures et des égratignures.
L’évacuation manuelle
Elle occupe une place importante dans les différentes stratégies de lutte individuelles utilisées par les populations de la ville de Bambey. Sa large utilisation est due au fait qu’elle ne nécessite pas de moyens financiers. L’analyse des résultats du questionnaire permet de savoir que sur les 228 concessions enquétées les 151 (soit 54,8%) sont inondées et l’essentiel de ces populations évacue manuellement l’eau stagnant dans leur concession.
Cependant, cette technique a montré ses limites, car elle ne constitue pas une solution structurelle mais simplement un moyen de lutte qui permet de soulager les populations durant 88 les moments d’inondation. Elle nécessite beaucoup de travail alors que les résultats escomptés ne sont pas toujours atteints du fait de l’intensité des précipitations mais également de leur caractÑre consécutif.
Le creusement de diguettes
Cette technique est faiblement utilisée par les populations dont les concessions sont inondées. Elle consiste É creuser de petites tranchées peu profondes et assez larges afin d’empécher que l’eau de pluie ne stagne longtemps dans la maison. Sur les 228 ménages enquétés, les 151 sont inondés et 68 ménages utilisent cette technique. Le creusement de diguette, comme l’évacuation manuelle, présente des inconvénients pour la circulation des moyens de transport comme les charrettes et les voitures. Les eaux évacuées des maisons viennent s’ajouter aux nappes dans les rues. A la longue, si les nappes atteignent un certain niveau, l’eau reflue vers les maisons environnantes.