Les stratégies de lutte contre la dégradation des
ressources naturelles

Les éléments du climat

 En raison de l’absence d’une station synoptique dans notre zone d’étude mais aussi des lacunes relevées dans les données du poste de Bignona, notre analyse des éléments du climat se focalise sur les données de la station de Ziguinchor. Le choix porté sur cette dernière résulte de sa proximité avec notre zone d’étude. En outre, pour mieux saisir les caractéristiques de la région, notre étude s’appuiera sur les bases de données recueillies durant une période de trente ans d’observation allant de 1977 à 2006. 

Les vents

 Les caractéristiques aérologiques de la Casamance dépendent des différents types de circulation suivant la prédominance des flux en surface et cela en rapport avec les deux principales saisons climatiques qui y prévalent. C’est ainsi que le régime des vents y est caractérisé par une variation saisonnière, de la vitesse et des directions dominantes. Les alizés dominent durant la saison sèche tandis que les vents d’Ouest ou du Sud-ouest restent les plus importants en saison pluvieuse. L’alizé maritime, flux issu de l’anticyclone des Acores, prédomine dans la région du littoral en saison sèche. De direction Nord à Nord-est, l’alizé maritime est un vent constamment humide marqué par une faible amplitude thermique. Du fait de sa structure verticale qui bloque le développement des formations nuageuses, ce flux est inapte à déverser des précipitations. L’harmattan, branche finissante de l’alizé continental saharien, envahit la Moyenne Casamance et une partie de la Basse Casamance pendant la saison sèche. Il est caractérisé par une grande sécheresse liée à son long parcours continental et par des amplitudes thermiques très accusées. Ce flux d’air sec peut souvent être à l’origine du transport de fines particules de sables et de poussières en suspension dans l’atmosphère. Les vents d’Ouest ou du Sud-ouest communément appelés moussons proviennent de l’alizé issu de l’anticyclone de Sainte Hélène dans l’atlantique Sud. Ce flux envahit l’ensemble de la Casamance en période estivale. Bénéficiant d’un très long parcours maritime, la mousson est un flux particulièrement humide marquée par une faible amplitude thermique avec cependant, des températures globalement plus élevées que celles de l’alizé maritime. C’est ce flux qui apporte les précipitations. L’analyse de l’évolution moyenne mensuelle de la vitesse et directions dominantes des vents à Ziguinchor laisse apparaître une variation saisonnière et une irrégularité. De Janvier à 22 Juin, la vitesse des vents augmente progressivement avant d’atteindre le pic en Juin soit respectivement (2,3m/s ; 2,4m/s ; 2,5m/s ; 2,5m/s ; 2,8m/s et 2,9m/s). Les vents dominants sont ceux du NE et d’W. A partir du mois de Juillet, la vitesse des vents diminue jusqu’à 1,5m/s en Octobre. Ce sont les vents d’W et du SW qui dominent durant cette période. Les mois de Novembre et de Décembre marquent une reprise de la vitesse des vents avec 1,8m/s pour chacun. Cette période coïncide avec la fin de l’hivernage à Ziguinchor. Les vents dominants restent ceux du NE connus sous le nom d’alizés. L’étude de la direction dominante des vents au niveau de la station de Ziguinchor de 1977 à 2006, montre trois types de flux divisés en deux périodes : à partir du mois de Novembre jusqu’au mois de février, nous avons une domination des vents d’Est. Il s’agit principalement du flux de l’alizé maritime issu de l’anticyclone des Açores. Du mois de Mai au mois d’Octobre, nous avons une prédominance des vents d’ouest issus de l’anticyclone des Saint Hélène dans l’atlantique Sud, les vents d’ouest ou du Sud ouest appelés moussons apportent les précipitations abondantes dans la région. 23 Figure1 : Fréquence des directions dominantes des vents selon la rose des 8 à Ziguinchor de 1977 à 2006. 

La vitesse des vents

 L’examen détaillé de la vitesse des vents à Ziguinchor de 1977 à 2006 montre une variabilité saisonnière et interannuelle des vents. En effet, la saison sèche coïncide avec les vitesses les plus élevées tandis que la saison pluvieuse enregistre les plus faibles vitesses (voire figure 2). Figure2 : vitesse moyenne mensuelle des vents à Ziguinchor de 1977 à 2006 Par ailleurs, la vitesse moyenne mensuelle des vents à Ziguinchor montre une évolution en dents de scie. A partir de Janvier, la vitesse augmente considérablement pour atteindre son maximum au mois de Juin avec 2,9m/s. Au-delà du mois de Juin, la vitesse diminue progressivement jusqu’en Septembre et Octobre avant de connaître son minimum avec 1,5m/s. A partir du mois de Novembre et Décembre, la vitesse des vents augmente légèrement avec 1,8m/s. Cette situation est due à la fin de la saison pluvieuse et le début la saison sèche marquant l’arrivée de l’alizé. 

Les précipitations 

Au Sénégal, nous distinguons deux types de précipitations : celles qui tombent pendant l’hivernage et celles enregistrées pendant la saison sèche. Les précipitations qui interviennent pendant la saison pluvieuse sont liées à la présence de la mousson tandis que celles enregistrées pendant la saison dite sèche sont appelées « Heug » ou pluie de mangue (Pascal Sagna, 2000). Dans la station de Ziguinchor, l’analyse interannuelle et mensuelle des précipitations fait ressortir une variabilité et une irrégularité des pluies.