Jusqu’au temps non lointain, les grandes entreprises étaient considérées comme un moteur de développement des économies, mais petit à petit et suite aux turbulences et à la concurrence féroce qui règnent sur l’environnement économique mondial ; l’atteinte des objectifs par ces dernières étant devenus très difficiles à réaliser, constituant ainsi un défi majeur pour la plupart des entreprises. Face à ce déclin de la grande entreprise, la petite et moyenne entreprise émergent et prennent une position dominante dans la structure du tissu économique des pays.
Le rôle socio-économique de la PME n’est pas négligeable, ce qu’a affirmé les différentes expériences des pays développés, lesquels indiquent que ce type d’entreprises, a une grande importance : à la création d’emplois, la génération de la valeur ajoutée, la contribution à l’exportation et à la participation au PIB, ainsi que son rôle de développement régional et de stabilisation des populations locales.
Les objectifs de la petite et moyenne entreprise sont multiples, lesquels dépendent de leur dirigeant, entre autre, la survie et la croissance. Mais aujourd’hui, cette entité est confrontée à des problèmes et des défis sans précédant dans son environnement interne, caractérisé par une instabilité, résultante de la complexité des problèmes de production, de marketing, de ressources humaines, et de développement technologique, avec l’influence des facteurs environnementaux extérieurs. Cependant, l’adoption d’une stratégie par la PME serait donc incontournable.
La stratégie de l’entreprise qui a été assimilée pendant longtemps à l’économie de l’entreprise, au management, voire au marketing, a maintenant le droit d’être citée au sein des sciences de gestion.
Il n’existe pas une définition unique est universelle de la stratégie, à ce titre selon Marmuse : « Elle est l’art de combiner économiquement les forces de l’entreprise pour lui permettre d’atteindre les buts fixés dans le cadre de sa politique générale…». Ainsi la stratégie permet à l’entreprise de rechercher des avantages compétitifs durables et de pouvoir également, choisir la position appropriée dans le marché.
Pour l’Algérie l’émergence de la PME, était contrainte par les facteurs économiques et institutionnels qui fut synchronisé par l’ouverture économique de notre pays, sur l’environnement international, en libérant le commerce extérieur, avec l’augmentation des flux d’investissement étrangers, ce qui a accrue la concurrence, par l’entrée de produits et producteurs étrangers, en menaçant ce type d’entreprise et les mettant dans des situations vulnérables. Or, ces facteurs ont exigés à l’entreprise algérienne d’intégrer la réflexion stratégique pour s’adapter aux changements et assurer la compétitivité , admettant que cette réflexion, ne concernait pas seulement les grandes entreprises, mais elle comprend la petite et moyenne entreprise.
Le concept de la stratégie dans le domaine militaire
L’origine du mot stratégie est le mot grec strategia, qui signifie l’art du général. L’art du coordonnateur de l’action des forces militaires au combat . D’autres sources, dit que le mot stratégie vient du grec et il est composé de deux parties, stratos qui signifie armée, et agos signifie je conduis , donc malgré qu’il y a une distinction étymologique, la signification est la même, qui est l’art de conduire des forces armées en vu de la victoire : c’est l’art de réfléchir aux voies et aux moyens qui seront nécessaires pour gagner.
Au sein de cette approche, deux écoles peuvent être distinguées :
L’art de la guerre selon Sun Tzu
Plus de cinq cent ans avant Jésus-Christ, Sun-Tzu , le militaire chinois considéré comme le premier guerrier qui a utilisé la stratégie dans la guerre, dans son ouvrage « l’art de la guerre » . Ce texte fut pour la première fois porté à l’attention de l’Occident en 1772, grâce à la traduction française du père Amiot. L’existence de Sun Tzu à fait écoulé beaucoup d’encre, certains ont nié sont existence comme Samuel B. Griffith, et même si cet auteur a existé, certains autres ignorent si l’ouvrage qui lui a été attribué est bien de sa main. Mais les détails qu’on trouve dans cet écrit plaident, en faveur d’une œuvre du Ve siècle avant Jésus-Christ. Organisé en treize articles, l’art de la guerre décrit une philosophie tout à fait originale de la conduite de la guerre, où le stratège s’attache surtout à déjouer les plans de l’ennemi et à assurer sa propre protection qu’à rechercher la destruction de l’armée adverse.
La logique de ces treize articles peut se résumer comme suit :
a) Les fondements de l’art militaire : la guerre est une affaire d’importance vitale pour l’Etat, la province de la vie et de la mort, la voie qui mène à la survie ou à l’anéantissement il est indispensable de l’étudier à fond, en s’appuyant sur cinq variables qui sont : l’influence morale, les conditions atmosphériques, le terrain, l’autorité, et la doctrine.
b) La façon de conduire la guerre : Sun Tzu propose de mener le combat dans le moment opportune afin de préserver des vies humaines, et que l’argent et les provisions ne s’épuisent, ainsi il recommande de bien traiter les prisonniers et de chercher à les assimiler.
c) La stratégie employée : (la neutralisation des plans de l’adversaire) : l’idée centrale de cet article est de s’attaquer aux plans de l’ennemi avant toute chose, où les plus belles victoires sont celles obtenues sans combat. La stratégie s’intéresse donc à un moment de la guerre qui se situe dans l’entre-deux de la manœuvre menaçante et du combat, l’avantage étant obtenu en ayant une bonne connaissance de l’ennemi et de soi-même.
d) La préparation du combat : la victoire vient de l’attention à éviter la moindre faute , et il faut avoir tout prévu, avoir paré à toutes les éventualités, en connaissant nos forces et faiblesses, ainsi que celles de l’ennemi.
e) L’habilité dans les commandements des troupes : l’idée présentée ici et qu’il est possible d’imaginer un grand nombre de combinaison de forces permettant d’obtenir la victoire, et le bon chef est celui qui a su acquérir auprès de ses troupes une autorité incontestée, sa puissance est de faire sortir le courage et l’intrépidité de la poltronnerie et de la pusillanimité et d’engendrer la force dans la faiblesse.
f) La manœuvre du plein et du vide : ce principe permet de choisir le moment et le lieu du combat le plus favorable, il autorise une réaction adaptée à l’évolution de l’action d’ennemie. g) les avantages à se procurer: sur le champ de bataille, il faut être capable de créer des positions avantageuses, et cela se fait par la présence indispensable d’une bonne logistique, une parfaite organisation et un bon système d’information.
h) les recommandations pour agir : Sun Tzu précise dans cet article les variables essentielles que tout chef militaire doit garder à l’esprit pour s’assurer de la victoire, également les circonstances et le terrain qui déterminent l’action.
i) la tactique et la veille stratégique : ce neuvième article traite surtout les problèmes purement militaires. Il fournit les principes généraux à respecter pour occuper le terrain, et tirer du moindre signale faible.
j) la connaissance du terrain : la connaissance des lieux que les deux armées peuvent occuper, permet de définir la formation qu’il faut donner à ses troupes et de décider s’il faut livrer la bataille ou différer l’engagement.
k) les actions à mener selon les neuf types de terrain : Sun Tzu recommande dans ce point l’action adéquate pour chaque type de terrain, où quel que soit le type de terrain, l’action doit toujours être rapide , de manière à jouer sur la surprise et tirer avantage du fait que n’est pas prêt.
l) l’attaque par le feu : une telle violence n’est justifiée que lorsque la victoire ne peut être obtenue autrement, car pour Sun Zu, le but de la guerre n’est pas d’apporter la désolation mais de procurer la paix à l’Etat. m) l’utilisation d’agents secrets : pour combattre efficacement l’ennemi, il faut disposer de renseignements préalables sur sa situation.
Les principes de Sun Tzu constituent un ensemble parfaitement cohérent, et une source d’inspiration non négligeable pour le monde des affaires aujourd’hui
La stratégie militaire selon von Clausewitz
Les travaux de Carl von Clausewitz constituent l’un des traités militaires les plus volumineux et les plus universellement connus.
La guerre selon Clausewitz, est une simple continuation de la politique par d’autres moyens, ainsi la guerre est une forme de l’engagement total et de longue durée pour affaiblir progressivement l’adversaire, alors que selon Sun Tzu la guerre était plus subtilement de conduire l’adversaire à abandonner la lutte y compris son combat. Clausewitz voit que la stratégie se situe avant le combat, et elle peut être définie comme suit : « la stratégie est l’usage de l’engagement aux fins de la guerre. Elle doit donc fixer à l’ensemble de l’acte de guerre un but qui correspond à l’objet de la guerre. C’est-à-dire qu’elle établie le plan de guerres et fixe en fonction du but en question une série d’actions propres à y conduire ; elle élabore donc les plans des différentes compagnes et organise les différents engagements de celles-ci».
INTRODUCTION GENERALE |