Les sources archivistiques, les périodiques et les sources orales
Les sources archivistiques
Aux Archives Nationales du Sénégal nous avons consulté plusieurs séries et sousséries. La série D réservée aux affaires militaires, renferme deux sous-séries particulièrement importantes. Il s’agit des sous-séries 10D qui concernent les Fonds F.I.D.E.S. et 10D4 0036 qui contient des rapports sur l’exécution des programmes FIDES (1951-1952). Dans la série H réservée à la question de la santé, Fonds de l’AOF (1916-1959) nous avons consulté respectivement les sous-séries qui traitent des programmes et investissements F.I.D.E.S. particulièrement dans le territoire du Sénégal avec notamment les sous-séries 1H : Organisation et fonctionnement ; 1H 131, versement 163, F.I.D.E.S qui renferme le plan décennal des services sanitaires des territoires de 1948-1956 et de 1948- 1949 ainsi que des programmes de 1953 ; 1955 et 1956. Dans la sous-série 2H 88, versement 26, F.I.D.E.S, Plan quadriennal 1952-1955, on peut noter une liste de la répartition des crédits dans les territoires de l’AOF ; des autorisations de dépenses, des correspondances et des tableaux entre 1952-1953. L’exécution des plans quadriennaux apparait dans la sous-série 2H 89, versement 26, Direction Générale de la Santé Publique en A.O.F qui traite entre autres des plans F.I.D.E.S. 1952-1956, des rapports, des états récapitulatifs et des correspondances de 1952 à1953. Dans un télégramme-lettre Les sources archivistiques, les périodiques et les sources orales 16 numéro 10 251 SE/Plan23, l’article 2 du décret du 3 juillet 1949 dispose que chaque programme F.I.D.E.S. comprend les projets à engager pendant la période qui va du 1er juillet de l’année qui donne son nom au programme au 30 juin de la 4e année suivante au plus tard. À cette dernière date le programme est clos.
En fait l’administration coloniale par les fonds F.I.D.E.S. ne voulait pas que des services viennent demander, dans le cadre de leur prévision, des rallonges susceptibles de plomber le budget dans le deuxième plan quadriennal. Le 30 juin 1953 une échéance est fixée pour l’achèvement des programmes, 12 milliards de crédits de paiement pour la tranche 1952-1953 représentant le 1/6 de l’ensemble du programme. Il fallait continuer la poursuite du programme jusqu’au 30 juin 1954 en espérant que la quasi-totalité des opérations en cours s’achèvera avec l’intervention des règles financières. L’article 17, du même texte, dispose par ailleurs que les programmes sont clos au plus tard le 30 juin de la 4e année suivant leur ouverture. Les autorisations d’engagement et les crédits de paiement non utilisés à la clôture seront ainsi considérés comme définitivement annulés. Cependant ils pouvaient être repris dans un programme ultérieur au même titre et dans les mêmes conditions que des autorisations ou des crédits nouveaux.
Les périodiques
Dans la revue des sciences financières n°1, janvier-mars 1957, ANS, bi III 8° 1250, l’article qui porte sur la politique des investissements dans l’Outre-mer célèbre dans une certaine mesure le dixième anniversaire de la loi du 30 avril 1946 dont le but officiellement affirmé était de tendre à l’établissement, au fonctionnement et à l’exécution du Plan 19 d’équipement et de développement des territoires relevant du Ministère de la France d’Outremer. Elle revient aussi sur un fait marquant de l’année 1956. Ce fut le début du plan des travaux visant l’élaboration d’un troisième plan de modernisation et d’équipement applicable aussi bien à la Métropole qu’à l’Outre-mer. Avec l’article premier de la loi n° 342 du 22 mars 1956, le deuxième plan de modernisation et d’équipement fut présenté comme un instrument d’orientation de l’économie et un cadre des programmes d’investissement dans la métropole et les pays d’Outre-mer pour la période 1954-1957.
Ce qui est intéressant avec ce texte, c’est le fait qu’il rend indissociables les politiques d’investissement en métropole et en Outre-mer. Le fait de reconnaitre que le problème des investissements publics fait parti des préoccupations économiques et financières semble fort illustrer ce constat. D’ailleurs les investissements s’étendent à l’ensemble constitutif de l’Union Française dont les assises demandaient à être consolidées. La pertinence des investissements reste dans cette étude remise en cause puisque assimilée aux thèmes de la plaisanterie facile et de la réflexion désabusée en Métropole où certains milieux dénoncent les folies du F.I.D.E.S. Ce dernier, assimilé encore à des sacrifices à fonds perdus par ses détracteurs, semble être considéré comme la principale cause qui a fait perdre à la France son intégrité financière car sans le F.I.D.E.S., les possibilités d’investir en métropole seraient beaucoup plus accrues.