Les sons produits par des mouvements biologiques révèle les prototypes géométriques
Expérience 4 – Prototype visuel statique
Afin d’évaluer l’existence d’un prototype visuel statique de l’ellipse défini par rapport à une excentricité préférentielle nous avons mis en place un protocole d’ajustement. Des sujets ont ajusté l’excentricité d’une ellipse statique sur un écran afin que l’ellipse affichée leur évoque l’ellipse la plus représentative de cette catégorie de forme. Une ellipse étant décrite par son excentricité mais également par sa taille, ce facteur a été introduit afin d’évaluer si il influe sur l’existence du prototype, et le cas échéant, sur l’excentricité du prototype.
Méthodes
Participants 20 sujets (8 femmes) d’un âge moyen de 30.6 ans (SD = 12.82) ont pris part volontairement à ce test. Tous les sujets étaient naïfs au sujet de l’expérience et avaient une vision normale ou corrigée. Tous les sujets ont donné leur consentement écrit avant de prendre part au test. Stimuli Les stimuli visuels utilisés dans cette expérience sont composés d’ellipses statiques blanches sur fond noir de différentes tailles dont l’excentricité est déterminée par le modèle de geste présenté précédemment.
Comme ces ellipses sont statiques, la notion de temps n’a plus de signification et on peut reformuler le système 3.2 en fonction de l’abscisse curviligne s de la façon suivante : # xpsq “ A cosp2πsq ypsq “ A cosp2πs ` φq (3.5) où s est comprise entre 0 et 1. L’excentricité de l’ellipse e peut donc être aisément contrôlée en utilisant la relation mise en évidence précédemment : φ “ 2 arctana 1 ´ e 2 (3.6) Ainsi, l’excentricité de l’ellipse peut être modifiée en manipulant implicitement la phase relative φ. (cf. figure 3.1).
Il est important de noter qu’une inclinaison fixe de 45 degrés par rapport à l’horizontale a été utilisée dans cette expérience à l’instar de l’orientation de l’ellipse préférentielle déjà mise au jour dans le cadre de la production des mouvements elliptiques (Danna et al., 2011). Trois ellipses de tailles différentes (i.e. l’amplitude A utilisée dans le système 3.5) ont été utilisées dans ce test : Appareillage Les sujets étaient assis devant un écran DELL 1907fp de résolution 1280 x 1024 et de fréquence de rafraichissement 60 Hz.
Les ellipses étaient affichées au centre de l’écran. L’interface de test était programmée avec le logiciel Max/MSP. Tâche Il était demandé aux sujets d’ajuster l’excentricité de l’ellipse visuelle statique afin de régler l’ellipse qui leur paraissait la plus représentative de cette catégorie de formes géométriques. Le protocole d’ajustement utilisé est basé sur un protocole proposé par Carlyon et al. (2010). Il était explicité ce à quoi correspondait la notion d’ellipse la plus représentative. Il leur était par exemple précisé qu’une ellipse était une forme entre un trait et un cercle, mais que lorsqu’ils imaginaient une ellipse, il pensait peut-être plus spécifiquement à une ellipse en particulier, et que c’était cette ellipse qu’ils allaient devoir régler sur l’écran. Pour régler l’excentricité, les sujets disposaient d’un clavier MIDI AKAI MPK avec 6 types de touches différentes : « < < < » ; « < < » ; « < » et « > » ; « > > » ; « > > > ».
En fonction de la touche, l’excentricité de l’ellipse était modifiée de façon plus ou moins importante, plus il y avait de flèches plus la modification était grande. Afin d’éviter un possible biais non-sensoriel, l’action des flèches, (i.e. augmenter ou diminuer l’excentricité), les flèches de droite et celles de gauche n’influaient pas de la même façon sur l’excentricité. Toutes les flèches allant dans la même direction soit diminuaient l’excentricité de l’ellipse présentée à l’écran avec les pas suivants : t´0.1; ´0.01; ´0.005u soit les autres l’augmentaient avec les pas suivants : t0.01; 0.02; 0.15u. De plus, leurs rôles, (i.e. augmenter ou diminuer l’excentricité), étaient également contrebalancés à travers les sujets. Pour chaque taille, 11 répétitions ont été effectuées avec 11 valeurs initiales pour chaque taille, ces valeurs étant également réparties entre 0 et 1. Le test était donc composé de 33 essais, i.e. 3 (tailles) x {11 répétitions}, présentés selon deux séries pseudo-aléatoires contrebalancées entre les sujets. Les sujets étaient incités à parcourir l’ensemble des possibilités à l’aide des flèches les plus grandes puis à encadrer leur choix avec les flèches les plus petites.