LES SERVICES DE GARDE EN GARDERIE

LES SERVICES DE GARDE EN GARDERIE

UN PEU D’HISTOIRE

••• Au Québec, selon une recherche de Desjardins et Alsène (1984), les premières garderies organisées font leur apparition au milieu du XIXe siècle. À cette époque, nombreuses sont les familles agricoles qui viennent s’établir à Montréal. Leurs conditions de vie sont difficiles et, pour survivre, un seul salaire ne suffit pas toujours. Afin d’aider leur famille, les enfants entrent très jeunes sur le marché du travail, souvent précédés de leur mère. Très tôt les soeurs de la Providence et les soeurs Grises décident de venir en aide aux familles ouvrières et commencent à accueillir les enfants sur une base journalière. Elles fondent ainsi des « salles d’asile ». En 1900, on en compte six à Montréal, dont la clientèle se compose essentiellement d’enfants d’origine modeste. Les multiples problèmes suscités par l’industrialisation et la crise économique de 1930 forcent peu à peu le gouvernement provincial à s’impliquer dans un nouveau secteur: celui des affaires sociales.Puis, au début des années quarante, les gouvernements manifestent un intérêt soudain pour les garderies. On comprend ra pourquoi en 1942, lorsque le gouvernement fédéral met sur pied un programme de création de garderies destinées aux enfants « dont la mère est engagée dans un travail reconnu comme essentiel à 1 ‘EFFORT DE GUERRE ( 1) « . Une fois la guerre terminée, on invite gentiment les femmes à retourner au foyer et on cesse de subventionner les garderies. Malgré cela, diverses raisons font que les femmes sont de plus en plus nombreuses à envahir le marché du travail et à y rester. Le problème de garde des enfants demeure donc entier. La Révolution tranquille des années soixante annonce le début d’une mutation profonde de la société québécoise. Dans le même mouvement, on note que  » ••• les transformations socio-économiques que connaît le Québec, conjuguées à une diminution du pouvoir de l’~glise et à une scolarisation plus poussée, ont une incidence directe sur la vie des femmes (2) « . Desjardins et Alsène (1984) nous rappellent qu’on assiste alors, sans en mesurer toute la portée, à une entrée massive des femmes sur le marché du travail, et, qui plus est, des femmes mariées, puisque la proportion de ces dernières occupant un emploi passe de 7,55 %, en 1941, à 48,78 %, en 1971. Au cours de cette période, le mouvement féministe, lui aussi, prend de l’ampleur. Du discours portant sur l’égalité entre les femmes et les hommes ressort clairement la nécessité de créer un réseau de garderies publiques, sans lequel cette égalité demeurerait pure utopie. Sans 1 ‘avoir vraiment planifiée, le gouvernement fédéral contribuera, de 1972 à 1974, à l’émergence de 70 garderies au Québec, ceci par l’entremise du Programme d’initiative locale (PIL). À la même époque, les gouvernements canadien et québécois adoptent les premières mesures fiscales destinées aux parents ayant des enfants à charge de moins de 14 ans: les déductions pour frais de garde. Toutefois, celles-ci ne sont accessibles qu’aux femmes qui reçoivent un salaire ou aux hommes « chefs d’une famille monoparentale ou dont 1 ‘épouse ne peut prendre soin des enfants en raison d’une infirmité (1) ». Ainsi, la travailleuse au foyer et l’étudiante se voient excluses de ces mesures fiscales. Ces années verront aussi naître le Comité de liaison des garderies populaires. Constitué d’un regroupement de garderies, son objectif à long terme est « l’établissement d’un système universel de garderies populaires financées par l’~tat et contrôlées par les usagers (2) ».

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LA SITUATION DES SERVICES DE GARDE AU QIJtBEC  

Les besoins de garde

Deslongchamps (1987) estime qu’au Québec, en 1983, 284 500 enfants d’âge préscolaire étaient gardés régulièrement ou à l’occasion. Ce nombre est basé sur le taux d’activité des mères ayant des enfants d’âge préscolaire, lequel était, en 1984, de 50,1 %. À ces 284 500 enfants, il faut ajouter un nombre indéterminé d’enfants dont les mères ont recours aux services de garde pour des raisons tel un retour partiel aux études, la participation à des activités de loisir ou une incapacité temporaire.

Les préférences des parents québécois

Un sondage réalisé en 1982 par l’Université de Montréal et rapporté par Deslongchamps (1987) nous révèle que les préférences des parents québécois quant au mode de garde de leur enfant varient sensiblement selon l’âge de l’enfant. Le tableau suivant nous montre que plus l’enfant est jeune, plus les parents privilégient la garde à domicile.  

Les services de garde reconnus par 1 ‘Office des services de garde à l’enfance 

La Loi sur les services de garde à l’enfance (1) classe les services de garde en cinq catégories (voir annexe III).

  1. Service de garde en garderie. 2. Service de garde en halte-garderie. 3. Service de garde en jardin d’enfants. 4. Service de garde en milieu familial. s. Service de garde en milieu scolaire. Actuellement, les articles de la loi portant sur les haltesgarderies et les jard ins d’enfants ne sont pas en vigueur. Quant au service de garde en milieu scolaire, il est bon de préciser qu’il est sous la juridiction du ministère de l’~ducation. Pour l’ensemble de ces services, l’étude de Deslongchamps (1987) dénombrait, au 31 mars 1986, 674 garderies, qui totalisaient 32 677 places, et 47 agences comptaient selon elle 3 060 places, alors que le milieu scolaire offrait 16 793 places aux enfants. 

Caractéristiques des usagères et usagers des services de garde

 Il semble que 1 ‘on ignore encore à peu près tout du profil des parents qui utilisent l es services de garde reconnus. En fait, les seules données tangibles nous sont fournies par Deslongchamps (1987) et concernent le pourcentage de bénéficiaires du programme d’aide financière aux parents. Ceux-ci représentaient, au 31 mars 1985, 50,1 % des usagers des garderies et 52,7 % des services de garde en milieu familial.

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