Les salaires

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La résistance des ménages

Le comportement des ménages sur le marché du travail est gouverné par les paramètres d r H et ν W∗ H , qui définissent respectivement la résistance des ménages à une baisse de leur salaire de réservation et la flexibilité mensuelle maximale de ce salaire. Dans le scénario de base 2 , on a d r H = 12 et ν W∗ H = 0.07, ce qui signifie concrètement qu’un ménage au chômage se résout d’autant plus facilement à baisser son salaire de réservation que sa durée d’inactivité se rapproche de 12 mois.

A partir de 12 mois d’inactivité, le ménage sans emploi baisse son salaire de réservation automatiquement chaque mois d’un pourcentage aléatoirement déterminé entre 0 et 7 % 3 . Dans la présente section, nous nous intéressons au rôle du paramètre d r H sur la dynamique macroéconomique du modèle. 

Analyse de sensibilité

On conduit une analyse locale de sensibilité du comportement macroéconomique du modèle à la résistance des ménages à une baisse de leur salaire de réservation (d r H). Paramètres On fait varier la résistance des ménages à une baisse de leur salaire de réservation entre 0 et 20 4 . Comme d’habitude, tous les autres paramètres sont fixés aux valeurs du scénario de base ; on exécute 10 simulations différentes avec 10 séries de nombres pseudo-aléatoires différentes pour chaque valeur du paramètre étudié ; chaque simulation est prévue pour durer 50 ans, durée au bout de laquelle les résultats sont enregistrés.

Conjectures

La conjecture générale est que la résistance des ménages à une baisse de leur salaire de réservation constitue un obstacle à l’ajustement de l’offre et de la demande sur le marché du travail. On s’attend donc à ce que l’affaiblissement de cette résistance entraîne une baisse du chômage, les ménages acceptant plus facilement un emploi vacant : Conjecture 46 Le chômage baisse avec l’affaiblissement de la résistance des ménages à une baisse du salaire de réservation.

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Le salaire de réservation des ménages étant défini en termes monétaires, l’affaiblissement de la résistance des ménages doit se traduire par une baisse des salaires nominaux : Conjecture 47 Le niveau des salaires nominaux diminue avec l’affaiblissement de la résistance des ménages à une baisse du salaire nominal. La flexibilité accrue du salaire nominal doit conduire à un salaire réel moins élevé — ou, ce qui revient au même, puisque la productivité est constante, à des marges plus élevées — et donc à une répartition du revenu global plus favorable aux profits : Conjecture 48 La part des profits augmente avec l’affaiblissement de la résistance des ménages à une baisse du salaire nominal.

Etude dynamique : choc de flexibilité

Les résultats de l’analyse de sensibilité précédente sont contre-intuitifs : plus les ménages acceptent facilement un emploi, plus il y a de chômage. Le comportement macroéconomique du modèle n’est pas directement déductible des comportements individuels des agents qui le composent, ce qui prouve une nouvelle fois le caractère complexe du système modélisé. Pour tenter de comprendre les enchaînements causaux qui conduisent à l’émergence d’un chômage croissant lorsqu’augmente la flexibilité des ménages, nous décidons d’approcher le phénomène par une étude dynamique, en introduisant un « choc de flexibilité » en cours de simulation 5 .

Paramètres

Comme d’habitude, nous partons du scénario de base. Nous créons un choc de flexibilité exogène en réduisant brutalement la résistance de chacun des ménages en janvier 2040, par une variation brutale du paramètre d r H. Le tableau 10.2 présente les paramètres de l’analyse dynamique. Tous les autres paramètres du scénario de base restent inchangés.

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