Contexte géologique de l’Alaotra
Le socle est un terme générique rassemblant les roches éruptives et les roches métamorphiques. Etant dans un temps géologique, au coeur du supercontinent Gondwana, Madagascar a subi d’intenses mouvements tectonométamorphiques avant d’en être à sa position actuelle dans l’océan Indien. Le socle de Madagascar est réparti en six grands domaines tectonométamorphiques. Suivant la géochronologie, nous les citerons successivement : Le domaine d’Antongil-Masora se trouve dans les côtes Nord-Est datant du Paléo à Néoarchéen. Le domaine d’Antananarivo dont les formations géologiques de l’Alaotra appartiennent, est daté du Néoarchéen au Néoprotéozoîque. Notons que les gneiss basiques du complexe de Tsaratanana combinés avec les gneiss acides du domaine d’Antananarivo et le tout, soudé à la croûte continentale Mésoarchéenne du domaine d’Antongil-Masora, forment l’équivalent du craton de Dharwar en Inde. Après l’accrétion de ce craton, au Paléoprotérozoique, le bloc continental se fragmente et à la fin de cette période, il s’est stabilisé mais les dépôts sont passés au stade de sédimentation de la plateforme dont laquelle le domaine d’Anosyen-Androyen s’est accrété dans le sud de Madagascar.
Au centre sud, le domaine d’Ikalamavony est découpé en deux parties dont la première rassemble les formations du Paléo à Mésoprotérozoiques et la seconde, celles du Méso à Néoprotéozoique déposé après le rifting Sténien-Tonien. Le domaine de Bemarivo est à l’extrême nord de l’île. Deux formations dont l’une est datée du Mésoprotérozoique et dans l’autre, du Cryogénien. Dans cette dernière période, le domaine est caractérisé par deux suites magmatiques: L’Antsirabe-nord, roches plutoniques plus ancienne, et au sud, la Manambato, roches volcaniques juvéniles. Le domaine de Vohibory au Sud-Ouest de Madagascar présente deux parties dont l’une est dans le Cryogénien qui a des affinités d’un arc insulaire et l’autre, résultant des évènements de l’Ediacarien. L’accrétion de ce domaine est en conséquence de la convergence du Gondwana Est avec celui de l’Ouest, puis la collision de l’arc de Vohibory avec la marge occidentale du sous-domaine Androyen.
La géologie de l’Alaotra
Le socle cristallin a été affecté par l’évènement volcano-tectonique actif du tertiaire. Pour résumer cette période, il y a eu une fissuration sub-méridienne. Le volcanisme fissural de l’Ankaratra basaltique (trachytique à la fin), a formé la Montagne d’Ambre aux premières éruptions. Par la suite se présentent des effondrements tectoniques de types graben ou mini-riften bordure Est de l’Ankaratra, en contrebas de la « Falaise » de l’Angavo (au niveau Ankay- Alaotra-Mangoro) pour le « moyen-Est » en et, plus au sud, se trouve le bassin allongé de Ranotsara. Ces bassins tectoniques se sont remplis d’alluvions lacustres épaisses au Pliocène Les formations géologiques appartiennent au groupe de Beforona dans le complexe de Tsaratanàna du domaine d’Antananarivo, composées du gneiss, de l’amphibolite, de la migmatite. Les migmatites granitoïdes sont très répandues. On y trouve également des roches éruptives : du granite et du gabbro (Fig.13).La fracturation dans les Hauts-Plateaux a provoqué des effondrements en fossés tectoniques, puis remplis par des alluvions lacustres dont l’Alaotra-Mangoro (Ankay). Les alluvions lacustres forment une topographie de plateaux sub-horizontaux défoncés par un réseau de vallées et bas-fonds à fonds plats marécageux. Ces plateaux sont souvent en continuité topographique avec la surface d’aplanissement fini-tertiaire qui arase les altérites du socle cristallophyllien de sorte qu’en l’absence de coupe naturelle on ne distingue pas toujours aisément les deux matériaux. Les sédiments lacustres sont constitués par des alluvions d’argiles, de tourbe, du sable et du grès. Ce sont les sédiments qui se sont déposés aux fonds de lacs ayant une origine tectonique ou volcano-tectonique fini-tertiaire.
Géomorphologie
Le paysage dans le bassin versant d’Alaotra est généralement marqué par la présence des figures érosives en ravines: les lavaka. En effet, la sensibilité à l’érosion hydrique de cette zone est causée par un relief accidenté combiné à l’abondance des pluies en saison humide et à la dégradation du couvert végétal (déforestation et feux de brousses). Les sols des bas-fonds ou baiboho sont généralement riches, humifères et profonds, et conviennent particulièrement à la riziculture. A l’inverse, les sols de pente ou tanety, composés d’argiles latéritiques et carencés en potasse, sont des superficies cultivables endommagées par l’érosion, devenant des sols pauvres et dégradés.